Marché financier: les dossiers urgents de Jacqueline Adiaba à la tête de la Cosumaf

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Marché financier: les dossiers urgents de Jacqueline Adiaba à la tête de la Cosumaf

Parachever le corpus règlementaire qui encadre le fonctionnement du marché financier, accélérer l’introduction en bourse des entreprises d’États, développer la coopération avec d’autres régulateurs, mise en place d’un indice boursier… Jacqueline Adiaba aura du pain sur la planche dès sa prise de fonction à la Cosumaf, le régulateur du marché financier dans la CEMAC. La Camerounaise nommée à la tête de cette institution sous régionale devra, durant les 5 années de son mandat, travailler à rendre plus attractif notre marché financier et à en faire un pôle privilégié du financement des économies. Avec à son actif une trentaine d’années d’expérience, cette banquière de 56 ans est bien au fait des défis qui l’attendent. Décryptage.

Nommée le 17 mars 2023, lors du 15ème Sommet des chefs d’Etats de la Cemac, Jacqueline Adiaba est la nouvelle présidente de la Commission de surveillance du marché financier sous-régional (Cosumaf). Quatrième dirigeante aux commandes de cette institution communautaire, elle remplace le Tchadien Nagoum Yamassoum, en poste depuis le 15 décembre 2017. C’est d’ailleurs la première femme à diriger cet organe de régulation de la sous-région depuis sa création en 2001. La désormais présidente de la Cosumaf devra s’atteler à poursuivre les chantiers entamés par son prédécesseur, notamment le parachèvement du corpus réglementaire qui organise le fonctionnement des différents produits et entités acceptés dans l’écosystème du marché financier régional.

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Le plus urgent est sans doute l’élaboration du règlement général du marché financier pour lequel la Cosumaf a récemment lancé une consultation publique. Le nouveau règlement qui remplace celui de 2009, comporte de nombreuses innovations, notamment en matière d’appel public à l’épargne, d’épargne collective, et d’obligations professionnelles des acteurs et intervenants du marché. A titre illustratif, à travers le nouveau règlement le nombre d’acteurs autorisés à exercer et contrôlés par la Cosumaf passe de 4 à 6 avec l’entrée en scène des conseillers en investissements (CIP) et des prestataires de services sur actifs numériques (PSAN)…

Introductions en bourse

La nouvelle promue aura aussi la lourde tâche de travailler avec l’entreprise de marché (BVMAC) à accélérer l’introduction en bourse de la quinzaine d’entreprises publiques proposée par les États de la région. En effet, en vertu de l’Acte additionnel du 19 février 2018, les autorités de la Cemac conviennent de la fusion des deux marchés financiers existants autrefois dans cette communauté (DSX et Bvmac), pour ne laisser place qu’à la Bvmac, dont le siège sera déplacé de Libreville pour Douala, et à un seul régulateur, la Cosumaf (la CMF du Cameroun va disparaître), dont le siège sera maintenu à Libreville. Selon l’article 8 de cet Acte additionnel, les six pays de la Cemac avaient jusqu’au 19 février 2020, pour « procéder à la cession partielle ou totale en bourse de leurs participations dans le capital d’entreprises publiques, parapubliques, ou issues de partenariat public-privé, notamment dans le cadre de programme de privatisation ». Ces introductions en bourse ont pour objectif de dynamiser la Bvmac, toujours à la peine malgré la fusion. Actuellement, le Gabon doit coter 3 entreprises, le Congo 4 entreprises, la Guinée équatoriale 3 entreprises, le Cameroun 04 entreprises et la RCA 03 entreprises). La finalisation de ce processus devrait redorer le blason de la Bvmac, qui figure dans le peloton de queue, sur la trentaine de bourses que compte le continent africain.

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Indice boursier, nouveau siège, formation du personnel…

Dans la perspective de rendre attractif le marché financier, la banquière de 56 ans aura comme dossiers prioritaires, l’accompagnement de la Bvmac dans la mise en place d’un indice boursier. Cet indicateur permettra alors de mesurer la performance générale du marché ou des performances sectorielles. La présidente est aussi attendue dans le renforcement des capacités du personnel, afin de s’adapter aux exigences des nouvelles innovations financières (actifs numériques ;sukuk….).

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En 2020 déjà, la Cosumaf et l’Institut de l’Économie et des Finances (IEF) avaient signé un partenariat, à Libreville au Gabon pour le renforcement des capacités du personnel de la Cosumaf afin de développer une nouvelle expertise sur le marché financier de la sous-région. La question de coopération avec d’autres institutions de régulation à l’échelle sous régionale et internationale à l’instar de l’AMF-Uemoa pour le partage d’information figure dans la shortlist des urgences de la nouvelle promue. De plus, le dossier d’aménagement du nouveau siège de la Cosumaf à Libreville dont la réception du bâtiment s’est tenu en 2020 est l’un des dossiers sur lesquels Jacqueline Adiaba doit se pencher dès sa prise de fonction.

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