« MapenziGate » : Mapenzi piégé par le MCU ou le régime de Bangui victime d’une infiltration  ?

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Comme si la prophétie avait annoncé que l’année 2020 serait celle de la grande moisson de tout ce que Touadéra et les siens ont  semé en mal dans l’âme de la République et dans les cœurs du peuple centrafricain, sans exclusive, depuis leur accession à la magistrature suprême de l’Etat, le 30 mars 2016, l’actualité nationale est singulièrement marquée, ces derniers temps, après les combats intervenus entre les Faca et les éléments de l’UPC, à Alindao, le refus catégorique d’Ali Darass, ministre – conseiller à la primature, à leur redéploiement dans les zones sous son contrôle, les violences meurtrières de Bria et les guerres fratricides en cours à Birao entre le FPRC et la coalition MLCJ/RPRC/PRNC, soutenue par le régime de Bangui et la Minusca, par les irrégularités ayant caractérisé la promulgation du décret portant nomination ou confirmation des fonctionnaires au ministère des finances et du budget, et les révélations faites par voie de bandes sonores par Jean Symphorien Mapenzi, 1er vice – président de l’assemblée nationale et membre influent du parti – Etat dénommé MCU.

Si les débats contradictoires portant sur le décret sus- mentionné ont mis en exergue la responsabilité d’un membre du gouvernement qui a décidé tout simplement de se soustraire du strict respect des dispositions légales et réglementaires relatives à la proposition et à la nomination des fonctionnaires et agents de l’Etat à des hautes fonctions, en contournant allègrement la procédure de la saisine du conseil des ministres par une note, et ce, par le truchement du ministère en charge du secrétariat général du gouvernement, sur fond de népotisme, de favoritisme et de clientélisme – ce qui n’est rien d’autre qu’un exemple probant d’un acte avéré de mal – gouvernance administrative et politique-, l’odyssée de Jean Symphorien Mapenzi qui défraie les chroniques actuellement et alimente les causeries et les échanges dans tous les milieux, relève, quant à elle, d’un autre grand scandale d’Etat.

Mais à l’opposé de toutes ces affaires louches, mafieuses, criminelles, quelles que soient la gravité et l’étendue de leur nature tant politique qu’administrative et financière qui sont aujourd’hui plus que symptomatiques de la gouvernance du mathématicien de Boy -Rabé, le gangster de cette association des malfaiteurs au pouvoir bientôt quatre ans, ce dernier se révèle  une véritable bombe à fragmentation qui va non seulement avoir de très fâcheuses conséquences psychologiques, sociales et politiques dans la vie et sur la carrière du député de Bimbo 2 , mais surtout constitue la preuve la plus palpable, la plus irréfragable, et la plus irréfutable de tous les maux dont le régime de Bangui n’a jamais cessé d’être accusé, à savoir banditisme d’état, association de malfaiteurs, syphonnages des crédits inscrits dans les lois de finances, incompétence notoire, affairismes d’Etat, corruption active, clientélisme, népotisme, malversations financières, détournements des fonds publics, haute trahison, violations permanentes de la constitution, compromissions avec les groupes armés et des mercenaires, insécurité, etc.

N’en déplaise à tous les thuriféraires du régime et leurs laudateurs qui se sont précipités pour pointer un doigt accusateur vers certains observateurs de la vie politique centrafricaine et certains professionnels des médias, il est désormais  plus indéniable de reconnaitre que les fracassantes révélations qui sont contenues dans ces bandes sonores dont la publication se fait de manière épisodique, comme si ceux qui les détiennent, en véritables professionnels, s’étaient affectés un certain plaisir, celui de faire durer le martyre de leur supplicié, et au – delà de sa modeste personne, déverser sur la place publique, nationale et internationale, les odeurs les plus pestilentielles de la mal – gouvernance dont se sont indignement rendus coupables Touadéra et les siens, à travers la machine à pressurer la République qui s’appelle le MCU,  ne sont ni plus ni moins qu’une vraie redoutable arme que tout le monde attendait et que tous voulaient avoir. Et tous l’ont aujourd’hui et vont l’utiliser contre le pouvoir en place ! Mais, comment l’ont – ils obtenue ? Comment en sommes – nous arrivés là ?

Evidemment, tel un coup de tonnerre dans un ciel serein, tous les lanceurs d’alerte et les habitués des réseaux sociaux ne sont pas allés avec le dos de la cuillère, dès la diffusion de la première bande sonore, pour clouer au pilori l’enfant terrible du quartier « Fondo », communément appelé « Gbénguéwé ». Une accusation immédiatement balayée d’un revers de main par le mis en cause qui ne s’y reconnaissait pas, quoique sérieusement déstabilisé moralement et politiquement acculé par ses amis du MCU, et qui, de ce fait, pensait tout logiquement que sa voix a été clonée, comme dans une belle affaire de Kompromat,  par de puissants  groupes de lobbies et certains partis politiques siégeant à la représentation nationale, dans le seul but de le liquider politiquement.

En effet, l’homme était rassuré de cette piste, reconnaissant tout de même au passage s’être effectivement laissé à ces confidences à ce sujet directement à M. Gervais Lakosso, « intuitu personae », et non dans un ganea ou dans un environnement si bruyant, après la publication du deuxième épisode de la « MapenziGate » dans lequel il avait proféré  de menaces de mort à l’égard de Fari Shabazz. En réaction, ce dernier avait réagi violemment en ces termes, sur sa page Facebook : « …Maintenant lui et les siens commenceront à prendre au sérieux cette affaire d’infiltration du MCU. Mais qu’il ne se fatigue à chercher le traître ailleurs que dans son propre téléphone. Qu’il cherche juste un petit logiciel appelé spy phone. Et s’il se demande comment ce logiciel se trouve sur son phone, qu’il se rappelle les lieux où il fait du transfert de crédit. Et s’il se demande comment retrouver le serveur qui héberge les bandes sonores qu’il sache que l’IP du serveur est dynamique et que même un Traceroute le renverrai au Dagestan ». C’est cette allégation qui lui a fait comprendre, un tant soit peu, qu’il serait  victime du « Google Chinois » via son application le « Deep Voice », capable depuis 2018 de synthétiser une voix à partir d’un enregistrement modèle qu’il analyse en seulement quelques secondes. Peine perdue, car l’écoute de la troisième bande finira par lui mettre la puce à l’oreille : c’est bel et bien sa voix.

Et pour couper court à toute hésitation  et toute confusion puérile, le 1er vice – président de l’assemblée nationale et l’un des stratèges le plus en vue et le plus ambitieux  du MCU, endosse l’entière responsabilité des propos contenus dans ces bandes sonores, mais se défend bec et ongles de les avoir tenus uniquement lors d’ une rencontre entre des membres et cadres du MCU, dans un cadre restreint, et non dans un milieu inadéquat. Ainsi donc, l’homme aurait été enregistré à son insu, ce qui est contraire à la loi, par certains membres de ce parti dont un certain Alain Mbaya dont il a pu identifier et reconnaitre le timbre de voix. Finalement,  se sentant piégé et personnellement ciblé, à l’aube de la nouvelle session parlementaire de mars prochain dont l’un des grands enjeux consistera à renouveler le bureau actuel de l’assemblée nationale, Mapenzi non seulement pique une vive colère, mais surtout en parle avec ses conseils et déclare à qui veut l’entendre qu’il ne se laissera pas faire. Mais, qui est donc derrière ce tsunami politique ? De potentiels concurrents au sein du MCU qui veulent lui rabaisser le caquet à jamais ? Comment un homme de tradition si prudent peut – il s’offrir de cette manière à tout venant au point de se laisser aller à des libéralités sur ces sujets si brûlants de la République ? Peut – il seulement être possible que Mapenzi soit livré à la potence par son propre parti  sans que le MCU ne court le gros risque de se trucider ou de scier tout simplement la branche sur laquelle tout le monde est assis ?  Et lui et le MCU, ont – ils été victimes d’une infiltration comme l’avait annoncé Far Shabazz ? A qui profitera in fine cette cabale politique faite de chasse à l’homme et de lynchage médiatique de tout un régime ?

Au – delà de ces vives interrogations et des querelles politico – judiciaires que la diffusion de ces bandes sonores peut représenter dans un avenir proche ou lointain, ce qui est important de retenir en l’espèce, ce sont les vérités qui y ont été révélées par l’un des principaux acteurs de la gouvernance de l’ère Touadéra. Tels des rayons de soleil dissipant d’obscurs nuages s’amoncelant à l’horizon, « MapenziGate » a permis aux centrafricains de comprendre la manière mafieuse qui a prévalu à la gestion des affaires de la cité pendant plus de trois années. Et tout comme Dieu avait libéré les Israélites du joug esclavagiste du pharaon, en infligeant ce qu’on appelait les dix plaies au peuple d’Egypte, le Père des Orphélins et de tous les opprimés qui a toujours été leur indéfectible défenseur, vient de faire terrasser, à travers le scandale Mapenzi, tout le royaume du petit pharaon qu’est Touadéra.

A toute la classe politique sans exclusive de se réveiller enfin de sa longue nuit de sommeil et de s’en servir pour conduire le peuple centrafricain vers la Terre Promise !

Jean – Paul Naïba

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