MANIFESTE DU PEUPLE CENTRAFRICAIN : un écueil en Centrafrique

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MANIFESTE DU PEUPLE CENTRAFRICAIN

Un écueil en Centrafrique

 

Un écueil en Centrafrique : l’écueil du Wagner. Toutes les puissances européennes s’accordent pour traquer cet écueil : Le 13 décembre 2021, le Conseil européen a adopté une série de mesures à l’encontre du groupe Wagner, considéré comme une entité militaire privée ‘’non constituée en société, basée en Russie’’. Le 20 janvier 2023, John Kirby porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche déclare que : « Wagner est une organisation criminelle qui commet de vastes atrocités et abus de droits humains », le 09 mai 2023, l’Assemblée nationale française a adopté à l’unanimité une résolution demandant ‘’d’inscrire le groupe Wagner sur la liste des organisations terroristes’’. Ainsi, tous les pays du monde, épris de paix et de justice pointent du doigt le caractère infamant de Wagner. Quelle est la démocratie qui n’a pas accusé Wagner d’élément nuisible à la quiétude sociale ? Les organisations des droits humains n’ont elle pas tiré sur la sonnette d’alarme, dénoncé et accusé Wagner de machine de terreur, de tueries de masse, et de domination ?

Animé par sa propension hégémonique dans la région du grand lac, le Président Paul Kagamé du Rwanda, profite des fissures politique et sécuritaire en République Centrafricaine, pour se faire une place d’honneur au côté de Wagner; ils constituent à eux deux, UN CATALYSEUR sécuritaire à Touadéra qu’ils dirigent à leur guise. Le conflit armé que le M23 mène en République démocratique du Congo, œuvre de Paul Kagamé, s’offre un nouveau centre d’appui, la République centrafricaine. L’objectif étant de consolider les pieds du Rwanda dans la région avec un seul but, piller les ressources naturelles de ces pays. Le Président Touadéra n’a-t-il pas bradé le territoire centrafricain à Kagamé, pour lui garantir sa sécurité et sa longévité au pouvoir ? Le président Touadéra n’a-t-il pas favorisé à des centaines de rwandais tutsi d’intégrer l’armée centrafricaine, et aux autres tutsis de dépouiller les centrafricains de leur terre, expropriation et confiscation des terres cultivables et sites miniers?

De ces interrogations Il en résulte plusieurs réponses. Oui, Wagner est un élément nuisible pour tout pays qui aspire à la démocratie. Oui Wagner est un fléau sécuritaire en filigrane, dont le visé est de compromettre la paix et la sécurité internationales. Oui le Président Paul Kagamé a sensiblement déstabilisé la République Démocratique du Congo et qu’il veut en faire davantage à partir de la République Centrafricaine. Oui, la nationalité centrafricaine est attribuée par Touadéra aux Tutsi, ce qui leur permettrait de réaliser le projet expansionniste de Kagamé.

Alors, Il est grand temps pour que Wagner, vautour des malheurs en République centrafricaine, soutenu par Paul Kagamé, soit traité avec toutes les forces nécessaires, pour sortir les centrafricains du gouffre de la souffrance et de la mort. Si certains pays africains ont choisi de cohabiter avec Wagner, Il va sans dire que le peuple centrafricain est victime d’un traquenard du couple Wagner-Kagamé. Le peuple centrafricain n’a jamais choisi de vivre dans le sein de Wagner qui lui a arraché aujourd’hui, sa dignité.

Partie I : Mise au point et rappel à l’ordre sur l’intégrité du territoire centrafricain, pays

Moderne et démocratique.

La conception d’un Etat souverain se traduit par un territoire, une population et un gouvernement. La vision d’un gouvernement doit être plausible, pour créer des conditions et apporter des réponses favorables à la population qui est censée vivre sur son territoire, mariant culture et cohésion sociale, paix et solidarité pour une vie en communauté, harmonieuse et prospère.

C’est à ce projet que s’est adhéré le PEUPLE CENTRAFRICAIN. Habitant le territoire de l’Oubangui Chari, sujet de la décolonisation, ce peuple uni et travailleur, bantou au centre de l’Afrique, s’est forgé un atout : la multi-culturalité dans l’unité. Par son moyen, modique soit-il, ce peuple, au nom de la solidarité internationale, a contribué à la quête de la paix et de la sécurité, à la reconstruction du monde post 1945, le tout couronné par son adhésion à l’Organisation des Nations Unies, le 20 octobre 1960. C’est à cette fin que colonie française, devenue Etat indépendant, la République centrafricaine est entrée dans le concert des nations.

L’histoire de la république centrafricaine jusqu’à ce jour, est marquée de périodes de stabilité sociale et sécuritaire, de conflits sociaux et politiques sur lesquels  vient se greffer un conflit armé épisodique qui dure depuis plus d’un quart de siècle ; ce dernier aspect impose un rythme de vie au PEUPLE CENTRAFRICAIN qui se voit livré à la souffrance, en dépit des efforts de la communauté internationale.

En un mot, le PEUPLE CENTRAFRICAIN vit aujourd’hui dans une oppression importée, en opposition constante avec sa valeur et ses aspirations. Un conflit qui semble être ininterrompu, tantôt réglé, tantôt oublié, un conflit qui terni l’image de ce peuple qui ne se reconnait plus, qui n’a plus de repères, puisque son socle historique est détruit par l’expropriation de sa légitimité culturelle et sociale.

Dans les premières heures qui ont suivi l’indépendance de la République centrafricaine en 1960, des efforts conjugués ont été déployés de partout pour une organisation complète et graduelle de la société centrafricaine où s’installèrent la paix sociale et l’espoir. Les régimes successifs ont travaillé pour asseoir le fondement d’un développement, impliquant tous les fils et filles du pays.

Les contradictions et les divergences d’opinions étaient traitées dans un cadre de partenariat et de dynamique politique ; quand bien même moins appréciée. Ces initiatives et conduites, répondaient au minimum de principes d’un Etat de droit, de justice et de respect de l’égalité. ; Chacun s’investissait à travailler  pour traiter ses faiblesses et contourner ses contraintes, afin d’améliorer l’environnement d’une vie moderne socio politique et économique acceptable.

La société centrafricaine moderne fonctionnait en harmonie avec le modèle occidental et particulièrement européen. Elle ne s’est jamais dérobée de ses objectifs et ambitions, pour des antagonismes de leadership avec les pays amis, ou grandes puissances et institutions internationales. Elle suivait strictement le courant de l’évolution des politiques internationales, s’associant aux objectifs communs et globaux, régionaux et mondialisés, s’adaptant aux différentes réformes globales : programme d’ajustement structurel, la bonne gouvernance, les Objectifs du Millénaire pour le Développement(OMD), les Objectifs de Développement Durable (ODD), la Réforme du Secteur de la Sécurité(RSS).

Le vent de la démocratie qui a soufflé sur le continent africain au début des années 90, marque le caractère politique de notre époque : l’époque de la démocratie. Depuis lors, l’occasion est donné à chaque citoyen d’animer la vie socio-politique de son pays, dans une dynamique d’actions concertées ou contradictoires, œuvrant chacun, dans le respect des règles et du principe de démocratie multi partite. L’ancien mode de gouvernance du pays ou des institutions nationales, sous régionales, ne s’adapte plus aux besoins qui croissent sans cesse, à mesure que l’on fait face à de nouveaux défis. Alors, des mutations profondes interviennent en Afrique ; le monopartisme cède la place au pluralisme politique. Au regard de cette dynamique, et à l’instar des autres nations modernes et civilisées, la vie politique en Centrafrique s’organise autour de trois piliers : le parti au pouvoir, les partis d’opposition et la société civile.

Cette trajectoire ne donne en aucun cas lieu, à l’exclusion d’une ou toute partie d’un peuple, le bradage ou la liquidation des ressources naturelles qui sont un patrimoine commun à tous, la confiscation de pouvoir par un clan ou une caste, ou encore le recours à des moyens de répression, pour museler plus d’un. Les régimes qui ont essayé une inversion de cette tendance se sont vus chassés de façon désagréable du pouvoir.

L’une des valeurs, des principes universels et fondamentaux des Nations Unies, la démocratie, nous le voyons, est elle-même le produit d’un processus délicat, d’une série de révolutions dans les modes de gestion de la chose publique.

À chaque étape de l’évolution de ce parcours démocratique, correspond pour elle un progrès politique. Dans un Etat dit démocratique, le gouvernement n’a que le rôle de gérer les affaires communes à tous et ne doit pas se prévaloir de fouler aux pieds les relations internationales, les valeurs sociétales et les droits des citoyens.

Tous les liens complexes et variés qui unissent les gouvernants et gouvernés dans cet état démocratique, doivent être traités minutieusement et avec plein d’attache, pour empêcher qu’ils soient brisés. En un mot, à la place de l’autoritarisme, la démocratie a dépouillé de leur substance, toutes les activités politiques qui sont considérées jusque-là comme les plus nanties.

Les élites, cadres techniciens et technocrates, les paysans et travailleurs de masse contribuent à l’émergence de cet élan, afin de faire voir la raison d’être et d’existence d’une nation. La démocratie ne peut exister et s’épanouir sans révolutionner constamment les mécanismes de prospérité, c’est à dire les rapports entre les citoyens, ou tout simplement l’ensemble des rapports sociaux. Ils doivent être dynamiques, dépouillés de toutes subtilités mélancoliques avec leurs corolaires vieillissants. Ces valeurs constituent l’un des points clés de la Déclaration universelle des droits de l’homme et suffisamment soutenues dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Ces valeurs sont reprises dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne qui stipule que: « Consciente de son patrimoine spirituel et moral, l’Union se fonde sur les valeurs indivisibles et universelles de dignité humaine, de liberté, d’égalité et de solidarité; elle repose sur le principe de la démocratie et le principe de l’État de droit.»

La Convention américaine relative aux droits de l’homme, vient renchérir :   ‘’les Etats réaffirment leur propos de consolider…….. Dans le cadre des institutions démocratiques, un régime de liberté individuelle et de justice sociale, fondé sur le respect des droits fondamentaux de l’homme.’’

De tous ces engagements, est-il encore important de préciser que la démocratie vient s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations, et que l’homme reste au centre de la principale action ?

Partie II : Faillite de la gestion du pouvoir en République centrafricaine, ses  Conséquences et la coopération internationale

 

Depuis 1996, année à laquelle la République centrafricaine traverse une zone de conflit armé, des efforts consentis tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, ont permis de tracer un axe de sortie de crise. Le pays a connu la succession des missions de maintien de la paix, régionales et internationales : MISAB, FOMAC, FOMUC, MINURCAT, MICOPAX. Cette succession des forces d’interposition ou de maintien de la paix ont facilité la création d’un environnement socio-politique, accessible à tous les acteurs.

Après la signature de l’Accord Global de Paix, le 21 juin 2008 à Libreville et du document cadre pour le Désarmement Démobilisation/ Réintégration(DDR),le 20 novembre 2008, s’est tenu un Dialogue Politique Inclusif(DPI) en décembre de la même année.

Malgré les retards subis par le processus de DDR dans sa phase initiale, suscitant une certaine impatience chez les parties en présence,  des efforts ne cessaient de se coordonner, pour poursuivre ce processus fragile. C’est pourquoi un mémorandum d’accord a été signé en novembre 2009 avec la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), prévoyant le déploiement d’une trentaine d’observateurs militaires de la CEEAC au sein de la MICOPAX qui travaillait déjà côte à côte avec la plus ancienne mission de la paix: la FOMUC,  financée depuis fin 2004 par la France et la Commission européenne. Cette instance est passée sous une nouvelle bannière Mission de Consolidation de la Paix (MICOPAX) rebaptisée en juillet 2009.  Une autre mission, celle dénommée Mission des Nations Unies en RCA et au Tchad (MINURCAT) avait pour sa part, mission de sécuriser le Nord Est du territoire centrafricain: elle a pris le relais en 2009, des opérations de I’EUFOR, constituée par l’Union européenne, avec pour mandat de ‘’protéger les civils, de faciliter les opérations d’aide humanitaire et d’assurer la sécurité du personnel des Nations Unies’’.

La crise de 2012-2013 a modifié les donnes ; finalement, « Préoccupé par l’état d’insécurité, humanitaire, des droits de l’homme et la crise politique en République centrafricaine, ainsi que ses répercussions au niveau régional », le Conseil de sécurité des Nations Unies dans sa résolution 2149, du 10 avril 2014, a autorisé le déploiement d’une opération multidimensionnelle des Nations Unies : la MINUSCA. Cette mission a pour priorité entre autre: «la protection des civils……. Le soutien au processus de transition, la facilitation de l’aide humanitaire, la promotion et la protection des droits de l’homme, l’appui à la justice et la primauté du droit, le soutien au processus de désarmement, de démobilisation, de réinsertion et de rapatriement ».

C’est dans ce contexte de sécurité garanti par la coopération internationale, que le Professeur Faustin Archange Touadéra a été élu Président de la République en février 2016 et prêté serment le 30 mars de la même année, date à laquelle la constitution de la sixième République a été promulguée.

A l’occasion, les centrafricains se sont fédérés autour du président nouvellement élu, pour travailler à la réconciliation entre tous les fils et filles du pays et participer à sa reconstruction. La réconciliation et l’unité nationale sont devenues le leitmotiv de tous ; tous ont décidé de tourner la page des considérations ethnico-politico militaires, tous ont choisi de travailler au retour de la paix, de la cohésion nationale, dangereusement mis à mal par les hostilités.

Joignant l’acte à la parole, la classe politique, la société civile et les acteurs locaux, chacun dans son domaine, se sont mobilisés pour accompagner le Président Faustin Archange Touadéra et son gouvernement, dirigé par Simplice Mathieu Sarandji, dans la quête de l’aide internationale, pour financer le grand programme de reconstruction et de consolidation de la paix en République centrafricaine ; cette union sacrée est portée par le document de stratégie nationale,  dit RCPCA 2017-2021.

Le 17 novembre 2016, les bailleurs de fonds ont promis 2,268 milliards de dollars americains à la République centrafricaine, pour les trois premières années, montant largement supérieur aux attentes du gouvernement centrafricain, qui ne demandait que 1,6 milliard. Cette aide a permis de répondre aux priorités dont la sécurité, la justice,              le renouvellement  du contrat social avec la population, le rétablissement de l’autorité de l’Etat et surtout la restructuration d’une Armée nationale au service de la protection du territoire.

Partie III : Télescopage Wagner -Touadéra, péril en la demeure.

A la fin du premier quinquennat du président Faustin Archange Touadéra,  les représentations diplomatiques en République centrafricaine, ont minimisé l’impact d’une élection mal organisée, émaillée de fraudes dans un contexte de désaccord avec la classe politique d’une part, et de suspicion d’accaparement de pouvoir  à des buts inavoués, par le Président Faustin Archange Touadéra d’autre part, mais  surtout de l’insécurité encore perceptible dans le pays. Malgré les contre-propositions et mises en garde faites par la classe politique de l’opposition et la société civile, au regard des indices annonciateurs d’un climat inapproprié à la tenue d’une élection crédible, le gouvernement de Touadéra a utilisé des moyens vicieux, le ruse d’état pour aligner en sa faveur, les observateurs internationaux de la vie politique en Centrafrique. Ils ont cédé au charme de Touadéra à lui seul, sans prendre en compte les préoccupations et inquiétudes des autres filles et fils du pays.

Le résultat est connu de tous. Touadéra est élu Président dans une totale opacité en décembre 2020, vote auquel n’a pu participé que 17% du corps électoral. Les candidats de son parti, Mouvement Cœurs Unis(MCU) aux législatives, ont été déclarés élus pour certains par confiscations des procès-verbaux des votes en leur faveur, pour d’autres par des pressions exercées sur les membres de l’institution en charge des élections (ANE), les représentants locaux et les jeunes démunis.

La tenue forcée des élections groupées de décembre 2020, est la brèche qui a favorisé la montée en puissance de Wagner, déjà présent dans le pays depuis 2018 et qui n’attendait qu’une opportunité pour se faire valoir.

Par la carte blanche donnée au Professeur Faustin Archange Touadéra, en le déclarant ‘’grand vainqueur’’ au sortir de ces élections très mal organisées, vidées de toute substance démocratique, la communauté internationale a avalisé en même temps, la percée fulgurante de Wagner au grand dam des centrafricains.

Cette situation ne va pas sans conséquences. La politique d’exclusion menée par Faustin Archange Touadéra vers la fin de son premier quinquennat, aggravée par la mauvaise organisation des opérations électorales de 2020, ont favorisé la naissance d’un groupe de résistance. Les marginalisés de l’administration, de l’armée, et ceux écartés des élections générales de 2020, se sont mis en commun pour monter un collectif dénommé coalition des patriotes pour le changement(CPC).  Cette coalition a lancé un assaut sur Bangui, le 13 janvier 2021. L’échec de cet assaut a poussé les missions diplomatiques en Centrafrique à faire pression sur les leaders de la CPC, afin qu’ils optent pour le règlement de la crise par voie pacifique, c’est dire par le dialogue. Les  multiples discussions entre les acteurs ont permis de laisser libre cours à  Touadéra d’entamer son second mandat, sans que le contentieux central, lié aux élections ne soit vidé.

Prenant  les fonctions pour son deuxième et dernier mandat le 30 mars 2021, le Professeur Faustin Archange Touadéra ne se montre plus disposé ni disponible, à travailler avec les autres acteurs politiques du pays, afin de faire retomber la crispation, et apaiser le climat politique, social et économique tendu.  La demande d’un dialogue politique inclusif comme en 2008, a été balayée de revers de mains par Touadéra, appuyé de Wagner qui lui assurent leur entière force et capacité de poursuivre et d’anéantir toutes organisations ou hommes politiques adverses.

Galvaniser par ce feu vert du fait d’un président sorti des ‘’urnes’’, Wagner  prétextant la présence de la CPC, augmente ses capacités  militaires, en violation de l’embargo sur la République centrafricaine. D’abord, sinuant une coopération militaire avec la Russie qui met à la disposition de la RCA des instructeurs russes,  au fur et à mesure que le temps passe, Wagner  se dévisage et commence à  mettre en œuvre son plan machiavélique en Centrafrique, avant de l’étendre dans d’autres pays africains.

Wagner a fait usage de la ruse, des voies sinueuses pour s’enraciner en Centrafrique. Il a réussi à faufilé entre les mailles de la sécurité internationale, pour contrecarrer les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, puis s’installer sur un territoire fragilisé, et devenir maitre à tout faire du pouvoir Touadéra et la tanière des larrons.

A la manœuvre, Wagner positionne  ses canons en deux directions : d’abord sur les centrafricains qu’il doit coute que coute anéantir, afin de les exclure de leur terre, ensuite vers les partenaires internationaux de la République centrafricaine, qu’ils diabolisent et dénigrent par tous les mécanismes de désinformation afin de les forcer à quitter le pays, pour lui laisser le champ libre de finaliser son projet funeste.

En pratique, Wagner prive les centrafricains de leurs libertés fondamentales.                   Ils leurs accaparent de meilleures terres et les zones d’exploitations minières, occupent tous les milieux administratifs, économiques et commerciaux. Tout de l’administration, de la vie économique jusqu’à la presse est sous domination de Wagner.  Désormais, le centrafricain n’est « plus rien ». Dans cette fourberie, une issue ne s’offre qu’à une infime couche de centrafricains, que sont les sbires du MCU, parti au pouvoir, alliés de Wagner.

Ils détruisent flores et faunes, pourtant œuvre de la communauté internationale en tête l’Union Européenne, qui travaille à préserver cette portion du territoire (15%), faisant partie du 2ème puits à carbone au monde, après la forêt amazonienne et considéré comme bien public mondial. Wagner contribue à la déforestation sauvage qui anéanti les efforts de lutte contre le réchauffement climatique. Wagner fait obstacle aux libertés d’aller et de venir, ils prennent la population centrafricaine en otage, transforme les filles et garçons y compris les porteurs de tenues en esclaves sexuels.

Aujourd’hui, face à la dérive dictatoriale de Touadéra menée par sa milice, les ‘’Requins’’, la répression des éléments de Wagner et leurs supplétifs locaux, plus d’un million sont forcés de vivre à l’étranger dont beaucoup sont devenus apatrides parce qu’ils ne disposent pas de pièces d’identité, ou sont empêchés de se le procurer ou simplement de le renouveler par le régime de Touadéra.

Pour ceux qui sont restés encore sur place, ils vivent dans la terreur, victimes des coups et tortures, des vols et viols, de sodomisations et d’esclavage sexuel. Devant cette atrocité, une première dans l’histoire de la République centrafricaine, tous décident de se lever pour défendre âprement leurs valeurs, leurs biens, leur liberté et surtout leur terre avec cœur ; ce qui représente leurs conceptions politiques, sociales et culturelles.

Malheureusement, le temps passe et la crainte se justifie: les Centrafricains vont se voir chassés de leur sol et observer de loin leur pays, classé zone de non droit. L’influence du groupe Wagner devient de plus en plus criante en Afrique depuis qu’il s’est implanté en République centrafricaine et pourtant, celui-ci était moins visibles dans le monde quand bien même se trouvant en Syrie, en Libye et au Soudan où son audience était réduite.

La présence du groupe Wagner en République centrafricaine ne relève ni d’un souci de protéger le territoire contre des groupes armés, ni d’une mission de lutte contre l’insécurité transfrontalière. Sa présence est dans son essence même un phénomène d’occupation et d’expansion d’une nébuleuse à la solde d’un oligarque, qui veut s’implanter dans toute ou partie de l’Afrique pour assouvir un intérêt grégaire et égoïste.

Nous nous en voulons pour preuve, le groupe Wagner occupe le chantier aurifère de Ndassima à quelques kilomètres de Bakouma, connu pour sa teneur en uranium.  Avec les turbulences qui se dessinent en méditerranée orientale, associé à un nouvel axe qui implique certains pays à visé expansionniste, Wagner projetterait d’exploiter l’uranium de Bakouma.  Est-ce à des fins civiles où militaires ? Nous ne saurions répondre à cette question sensible. Toutefois, il est à rappeler que le 25 octobre 1970, la République centrafricaine avait adhéré au traité de non-prolifération des armes nucléaires et que par conséquent, ne peut servir de laboratoire d’essai, pour l’enrichissement d’uranium ou la construction d’une usine de fabrication de bombe atomique.

Les installations de groupe Wagner à Ndassima, images à l’appui, nous donne toute vraisemblance raison de craindre que le projet d’enrichissement de l’uranium serait en train de se voir concrétisé et l’exploitation de l’or n’est que l’arbre qui cache la forêt. Demain serait trop tard si rien n’est fait aujourd’hui pour empêcher cette exploitation que le Professeur Faustin Archange Touadéra et son gouvernement dissimulent la teneur.

Jouant le jeu de Wagner, le gouvernement de Touadéra, envisage l’installation en Centrafrique de la plus grande base russe en Afrique. Ce schéma n’est que de la mascarade pour favoriser le groupe Wagner à développer son installation en République centrafricaine.  Rappelons qu’au départ, Wagner était annoncé comme la mission des instructeurs russes, Touadéra et l’ensemble de son gouvernement niaient toutes les dénonciations faites de l’intérieur comme de l’extérieur. Ils finissent par avouer cette présence, une fois tous les périmètres et recoins du pays occupé par Wagner.

Les prémices d’un ‘’Etat-jungle’’ se succèdent, les centrafricains y assistent impuissants et inquiets, pour leur sécurité et pour la vie de leurs générations futures. Touadéra et son gouvernement, protégés par une milice Rwandaise mis à disposition par Kagame, éléments appuyés par le groupe Wagner, alimentent au quotidien un climat de guerre civile et d’instabilité sécuritaire dans la sous-région d’Afrique.  Des milices formés et dotés en armes à feu et armes blanches, agissent en toute impunité à l’intérieur du pays et traquent les centrafricains, membres de l’opposition, de la société civile dans les pays frontaliers de Centrafrique et en Europe.

Par Touadéra, le groupe Wagner s’est constitué un empire de capitaux pour financer la guerre en Ukraine.  La victoire de Wagner à Bakmout laisse un goût amer aux centrafricains qui ont appris que leur pays aurait participé par l’entremise de ce groupe, à l’effort de guerre, au moyen des pillages des ressources naturelles de leur propre pays. Le PEUPLE CENTRAFRICAIN se demande comment cela pourrait- il arriver ? Comment peut-on céder la vie de toute une nation aux mains d’un groupe que les puissances du monde, qualifient de terroriste ?

A ce jour, Touadéra et son gouvernement, par leur amateurisme et leur vision étriquée en gestion de la chose publique, représentent la pièce maitresse de l’existence  de Wagner ; ils ont livré le pays ces cinq dernières années aux groupes terroristes de tout bord. Des criminels, des détractés sociaux provenant des pays à haute intensité de risque sécuritaire transnationale, trouvent aujourd’hui en République centrafricaine, un lieu de prédilection pour s’installer et développer une nouvelle génération de  mafia internationale.

Pour mettre terme à cette anarchie créée et voulue par le Professeur Faustin Archange Touadéra, qui a dupé la communauté internationale,

NOUS, PEUPLE CENTRAFRICAIN déclarons:

I – Au regard de l’une de ses missions, celle de «prévenir tout accès de terroristes aux installations et aux matières nucléaires ou radioactives », le PEUPLE CENTRAFRICAIN demande à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique(AIEA) de diligenter en urgence, une mission d’investigation sur les allégations selon lesquelles, le Président Faustin Archange Touadéra, son gouvernement et leur allié Wagner, projettent de développer une industrie nucléaire en République centrafricaine, ce en violation du Traité de  la  non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de 1968,  particulièrement en son article III et du  protocole additionnel du 22 septembre 1998.

II- Rappelons au Président Paul Kagamé du Rwanda, que le Manifeste du peuple Bahutu du 24 mars 1957 intitulé : ‘’Note sur l’aspect social du problème racial indigène au Rwanda’’, hante le PEUPLE CENTRAFRICAIN et réveille sa conscience à faire barrage à sa vision qui ne doit pas se prospérer sur son territoire. Le PEUPLE CENTRAFRICAIN ne croit pas aux Ibimanukas, par conséquent nous n’accepterons pas votre ‘’civilisation’’. Retirez vos troupes de la MINUSCA et vos milices paramilitaires déployés selon un soit-disant Accord militaire vous liant à Touadera ! Laissez la République Centrafricaine aux centrafricains.

III -Dans l’intérêt de l’avenir politique de la République centrafricaine, de la stabilité de la sous-région d’Afrique et de l’Europe, la République centrafricaine devrait faire l’objet à nouveau, d’une attention particulière du Conseil de Sécurité des Nations Unies et de la Commission des Nations Unies des Droits de l’Homme, pour vider les contentieux humanitaire, sécuritaire et politique qui opposent le peuple centrafricain à son gouvernement devenu illégitime. Nous réclamons à cor et à cri la révocation de la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies et Cheffe de la MINUSCA Valentine RUGWABIZA en RCA pour sa gestion opaque, le remaniement de toutes les chaînes du commandement de la MINUSCA tout en tenant compte de la géopolitique des forces en présence et du retrait du contingent rwandais au sein de la MINUSCA pour sa mission confuse avec celle de ses frères d’armes des forces spéciales stationnées en RCA. L’ingérence du Président Rwandais Paul Kagamé ainsi que son rôle ambigu dans la résolution de la crise Centrafricaine laisse clairement entrevoir un risque élevé de la reproduction du schéma de la crise Rwando-congolaise en Centrafrique. Afin de prévenir une crise identique en RCA, nous appelons avec insistance à un rééquilibrage des responsables des Institutions internationales en RCA sachant que de nombreuses institutions à Bangui à l’instar du PNUD, la Banque mondiale et bien d’autres ne sont chapeautées que par des Rwandais

IV – Afin de sortir son territoire de l’oppression, de la terreur, de la division, de l’exclusion, le PEUPLE CENTRAFRICAIN appelle à faire recours à  tous les moyens autorisés, pour mettre terme au régime du Professeur Faustin Archange Touadéra, et d’empêcher les groupes terroristes en tête le Wagner, de continuer à se hisser  en République centrafricaine, dont l’objectif est d’ébranler la paix et la sécurité internationales.

V- Les missions diplomatiques en République centrafricaine se devaient «de rompre avec les erreurs d’hier et d’adopter courageusement des formules neuves et révolutionnaires», pour dénoncer les dérives de Touadéra et de son gouvernement, lesquelles dérivent ne contribuent pas à la prospérité ni d’un Etat démocratique et moderne, ni du PEUPLE CENTRAFRICAIN.

VI- Enfin, le PEUPLE CENTRAFRICAIN exhorte la communauté internationale à ne plus céder au charme du Professeur Faustin Archange Touadéra qui a perdu toute légitimité et légalité en République centrafricaine. De la violation des dispositions de la constitution à la déconstruction d’un Etat de droit et démocratique, en passant par la menace à la paix et à la sécurité internationales savamment organisée, le Professeur Faustin Archange Touadéra n’est plus un interlocuteur digne et crédible sur l’échiquier international.

L’évolution de la situation à l’intérieure et à l’extérieure de la République centrafricaine, amènera le PEUPLE CENTRAFRICAIN à constituer un gouvernement de transition et d’union nationale qui devra :

  • Travailler au rassemblement et à l’unité de tous les centrafricains, en organisant un Dialogue politique inclusif, et faciliter le retour des milliers de réfugiés et déplacés centrafricains dans leur pays et leurs lieux de résidence habituels.
  • Travailler à rétablir le pays dans le contexte d’un Etat démocratique et des Droits humains, mis à mal par le régime du Professeur Faustin Archange Touadéra depuis plus de cinq ans.
  • Mettre fin à tous les projets funestes du régime du Professeur Faustin Archange Touadéra relatifs à la vente de la nationalité centrafricaine, à l’hypothèque des ressources naturelles Centrafricaines et à la désorganisation des mécanismes financiers par une technologie de virtualisation Non maitrisée
  • Redynamiser les liens de coopération internationale affaiblis par le régime du Professeur Faustin Archange Touadéra.
  • Remettre le pays sur la voie de la reconstruction et du développement, dans une dynamique d’unité, de cohésion sociale et de solidarité nationales.

La République centrafricaine, notre Patrie est Une et Indivisible.

NOUS, PEUPLE CENTRAFRICAIN, ne devons pas en être expropriés. Nous sommes debout pour la défendre.

Fait à Trocadéro le 17 Juin 2023.

Ont Signé :

 

 

 

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