Majorité Parlementaire Présidentielle : Touadéra, Sarandji et Koba, pourquoi alors cette politique de deux poids deux mesures ?

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Mais quelle mouche l’avait vraiment piqué pour rendre publique sur son mur cette déclaration ? Ne devrait – il pas être tenu aujourd’hui responsable du crime de haute trahison et sommé de rendre compte aux principaux responsables de cette camorra pour avoir délibérément violé la règle de confidentialité à laquelle est assujetti tout membre de cette fameuse structure politique dénommée Majorité Parlementaire Présidentielle « Cœurs Unis » ? L’avait – il fait pour susciter la réaction des militants et militantes de certains partis politiques faisant partie de ce groupe parlementaire mais qui ne se reconnaissent ni de près ni loin concernés dans la prise de cette décision ? Comment l’UNDP peut – elle être considérée comme membre à part entière de ladite majorité, comme il l’ a souligné, sans que ses experts ne puissent être conviés à apporter effectivement  leur savoir – faire et leurs expériences au développement du pays, dans le cadre d’une cogestion du pouvoir ?
Telles sont les questions que se posent des centrafricains, des lanceurs d’alerte, des observateurs avertis de la vie politique centrafricaine et surtout des professionnels des médias, depuis la publication de l’article intitulé « Touadéra, Sarandji et Koba, à quoi sert la majorité parlementaire présidentielle dénommée « Cœurs Unis ? » paru dans le journal en ligne La Voix des Sans – Voix et Le Démocrate, il y a moins d’une semaine.
Une réaction somme toute légitime et citoyenne, comme il a été mentionné un peu plus haut, à une publication faite par M. Stève Koba, député indépendant de M’baïki 1, relative à l’existence de cette structure politique, au sein de l’assemblée nationale, dont il est actuellement le président et dont l’objectif n’est rien d’autre que de soutenir le programme de politique générale du gouvernement Sarandji, analysé et adopté par les représentants de la nation, après la prestation de serment du président Touadéra.
Selon ce dernier, la majorité parlementaire présidentielle dénommée « Cœurs Unis » est composée ainsi qu’il suit : Cœurs Unis: 35 députés UNDP: 14 députés MOUNI: 11 députés KNK: 09 députés RDC: 09 députés Apparentés : 5 députés Total « Cœurs Unis & Alliés « : 83 députés (60%) Allié MLPC : 10 députés Allié MNS: 05 députés Allié « Trait d’Union »: 05 députés Total Majorité Plurielle : 103 députés sur 140 (soit 73%).
Comme l’exigent, dans toute société démocratique comme la nôtre, les règles de la mise en place des alliances politiques, l’adhésion des partis politiques à toute structure politique à l’exemple de celle – ci doit être préalablement conditionnée par la signature d’un accord politique, communément appelé « contrat politique » entre les deux parties prenantes, dans lequel sont définis et adoptés les obligations et les droits des uns et des autres, les objectifs à atteindre, les ressources à mobiliser, les conditions de retrait et celles de résiliation.
Si dans le cadre de la constitution de cette fameuse majorité parlementaire présidentielle, ce principe a été scrupuleusement respecté entre le groupe des députés indépendants dont le nombre est de 35 et certains partis politiques, il n’en était pas ainsi pour tous les autres. Tel est le cas du MLPC du président Martin Ziguélé et de l’UNDP du président Michel Amine. Et c’est à ce niveau que le débat devient très intéressant, car faisant tous les deux partie de cette structure politique avec tant d’autres partis politiques, leur adhésion n’a pas été traitée de la manière ainsi que les différents avantages politiques qui en découlent.
Cette analyse qui est loin d’être une affirmation gratuite tire toute sa substance de l’interprétation que tout analyste politique rigoureux peut faire de l’examen des mots contenus dans la déclaration du député Stève Koba. En effet, la lecture de cette déclaration révèle qu’alors que le mot MLPC est précédé du qualificatif « allié », le mot UNDP n’est précédé ni suivi par un qualificatif si ce n’est par le nombre de ses députés. Et l’adjectif qualificatif « allié », comme il a été mentionné ci – dessus, a toute sa raison d’être pour la simple raison qu’il signifie que les relations entre cette plateforme et ce parti politique sont préalablement définies et arrêtés dans un document dûment signé par les deux parties.
S’agissant de l’UNDP, il n’en est rien ; et c’est ce qui explique l’inexistence d’un adjectif qualificatif précédant la mention de son nom dans cette déclaration. Ce qui signifie qu’à la différence du MPLPC et de la majorité parlementaire présidentielle, il n’y a jamais eu signature d’un quelconque accord politique dont les obligations et les droits des uns et des autres, les objectifs, les conditions de retrait et celles de résiliation ont été préalablement analysés et adoptés par ses militants et militantes, son bureau politique et validés par le président Michel Amine. La présence de l’UNDP dans cette fameuse plateforme n’est rien d’autre que le fruit d’une entente particulière entre le président de son groupe parlementaire, Augustin Yangana Yahoté, député du 4ème 2, et Stève Koba et c’est ce qui explique la mise à l’écart de la gestion du pouvoir actuel de tous ses cadres et ses militants.
A ce titre, elle ne peut pas être l’expression d’une volonté commune entre deux parties dont les objectifs principaux visent à  taire leurs divergences,  harmoniser leurs visions et leurs différents projets de société et à  mettre tout leur savoir et leurs positivités au service de la nation, dans le cadre d’une cogestion des affaires de la cité.
Fort de ce qui précède, conformément aux termes des accords politiques qui le lient avec le pouvoir de Touadéra, le MLPC participe effectivement à la gestion du pays par l’entremise de ses trois (3) ministres dans le gouvernement et de ses nombreux cadres proposés et nommés à divers postes de responsabilité dans l’administration générale et dans les institutions de contrôle telles que l’IGE et l’IGF. S’agissant de l’UNDP, l’inexistence d’un accord politique dûment signé d’un côté par le président Michel Amine, et de l’autre par le président Touadéra, devrait logiquement justifier la mise à l’écart de ce parti politique et de ses cadres de la gestion des affaires publiques. Fort malheureusement, il n’en est absolument rien, comme Stève Koba lui – même l’a mentionné. L’UNDP fait bel et bien partie de cette fameuse majorité. Mais, au lieu d’observer la même procédure telle que développée ci – dessus avec le MLPC, le président Touadéra, le premier ministre Sarandji et le député Stève Koba ont préféré recourir à la méthode de tricherie, du débauchage et de cooptation.  
C’est ainsi que M. Leffa dont le nom n’a jamais figuré dans le panel des experts de l’UNDP et dont la proposition n’a été faite ni par le bureau politique ni par le président Michel Amine, va être nommé dans le gouvernement au nom de l’UNDP ; la même méthode sera utilisée pour la nomination de Mme Ginette Amara qui, certes cadre du parti, n’a jamais elle aussi  été le fruit d’une proposition régulière du bureau politique et de son président.
En réalité, comme le MLPC, l’UNDP a élaboré et soumis, à la signature du président Touadéra, un projet d’accord politique. Elle en a fait autant pour la proposition de ses cadres dont la plupart sont des fonctionnaires et agents de l’Etat et des grands commis de l’Etat retraités et non des hors – statut. Au rebours du MLPC,  ces propositions régulièrement transmises à qui droit n’ont jamais fait l’objet d’un traitement ou ont été plutôt tout simplement enfouies dans les tiroirs trop poussiéreux de la présidence.
En lieu et leur place, et contre des intérêts de ses militants et militantes vont se substituer curieusement, au nom de l’UNDP,  des actes de débauchage, de cooptation et de tricherie tels que connus sous le règne de Patassé de Koudoufarismes. Une méthode qui a eu le mérite de semer dans la conscience du peuple centrafricain les graines de la fin de son pouvoir qui aura finalement lieu le 15 mars 2003, suite à un coup d’état. Comme le passé ne sert jamais de miroir à nos hommes politiques, Touadéra, Sarandji et Koba l’ont adoptée, eux aussi, comme la meilleure méthode pour soutenir leur pouvoir.
C’est pourquoi dans sa dernière sortie, le député de M’baïki ne pouvait déclarer péremptoirement que l’UNDP appartient à la majorité parlementaire présidentielle, alors que dans les faits ce parti, première force politique du pays, et tous ses cadres sont  farouchement combattus et exclus de la gestion des affaires de la cité. Une grosse erreur politique dont il s’en souviendra un jour puisque l’UNDP ne se résume pas en la personne de M. Yangana et celles  des Autres. Elle est une institution qui les a fabriqués et qui en fabriquera d’autres en lieu et leur place dans les jours à venir.
Affaire à suivre…. !
La rédaction

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