M. Simplice Matthieu Sarandji, mais jusques à quand tiendra – t – il encore ?

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Telle est la question que ne cessent  de se poser, de sources généralement dignes de foi en notre possession, tous les états – major des différents partis politiques tant de la majorité présidentielle que de l’opposition, les  représentations diplomatiques, les chancelleries, les organisations internationales, les observateurs de la vie politique centrafricaine et le petit peuple.

 Une question très importante à laquelle le président de la République, Pr Faustin Archange Touadéra se devra impérativement de répondre sans ambages et sans fioritures, dès son retour de Bossangoa. Une question qui a défrayé  et qui continue de défrayer les chroniques. Afin de rassurer tous ceux qui lui ont  massivement donné leurs voix  et lui ont confié la gestion de leur destinée, mais qui n’arrivent pas à comprendre que son premier ministre, Simplice Matthieu Sarandji et son gouvernement peinent à commencer à trouver des solutions aux multiples et multiformes promesses qu’il leur avait faites pendant la campagne, d’une part. Afin de rassurer toutes les bonnes volontés, les différents partenaires au développement et la communauté qui n’’attendent que des actes forts de sa part et de celle de son gouvernement, des actes de nature à donner forme à sa promesse de la politique de la rupture, du changement et de l’alternance générationnelle, d’autre part. Des actes qui relèvent d’un certain courage politique dont ne parvient pas à faire montre le locataire du Palais de la Renaissance, n’en déplaise à tous les thuriféraires du régime et à leurs laudateurs fieffés…

Pour la gouverne des uns et des autres, les lanceurs d’alerte et tous les combattants de la liberté et de la démocratie se font l’humble devoir de rappeler tout simplement que le candidat Touadéra a promis à ses électrices et à ses électeurs la sécurisation et la pacification du pays, la restructuration des forces armées centrafricaines, le désarmement forcé de toutes les bandes armées sans exclusive, le redéploiement de l’administration civile et militaire sur toute l’étendue du territoire national, le retour des milliers de personnes déplacées dans leurs maisons et leurs villages, la réconciliation nationale, la cohésion sociale et la renaissance de la République de ses cendres.

 Des promesses qui, plus de 10 mois plus tard passés aux commandes de la gestion de la République, sont loin de commencer à prendre forme dans leur vécu quotidien, du fait tout simplement de la persistance de l’insécurité dans les douze (12) préfectures sur les 16 qui composent le pays de B. Boganda. De koui à Bambari en passant par Ngaoundaye, Bocaranga, Bozoum, Paoua, Kaga – Bandoro, Bakala, Bria, et Ippy  où sévissent des seigneurs de guerre et des bandes armées qui tuent impunément, incendient des maisons et des greniers, volent, pillent, détruisent des biens publics et privés et rackettent la population en levant partout l’impôt, s’ils ne le contraignent pas tout simplement à fuir en brousse pour y vivre comme des animaux.

 Au point  que tous  soient obligés de se poser la question de savoir à quoi ont servi jusqu’à ce jour son premier ministre, Sarandji et tout son gouvernement, à la tête de ce pays. Une question qui ne s’adresse pas à ce dernier et à tous les autres membres de son équipe, puisqu’ils n’ont pas été élus et ne jouissent pas de la légitimité dont le peuple est détenteur mais plutôt directement à Touadéra dont le pouvoir est légitime et qu’à ce titre, c’est – à – dire ayant été élu, il a l’obligation légale et légitime de leur rendre compte de sa gestion et de la manière dont il a utilisé leurs voix. A des fins de défense de l’intérêt général ou à des fins éminemment personnelles et égoïstes ? Une obligation légale et légitime dont il doit aujourd’hui mesurer l’importance et la portée car il sera mis devant le fait accompli d’ici quatre (4) ans.

Et pourtant il avait justifié la nomination de son grand – frère et plus que frère Simplice Matthieu Sarandji à ce poste de responsabilité hautement stratégique par la non – clôture du processus électoral et la non disponibilité de la carte politique parlementaire. Ce qui signifiait et signifie tout naturellement qu’au lendemain de la fin du processus électoral et en tenant compte du poids politique de chaque parti politique siégeant à l’assemblée nationale, il se devait de faire partir de la primature son compagnon de lutte des premières heures, qui est indépendant, qui ne jouit d’aucune légitimité populaire et qui n’a aucun représentant siégeant à l’assemblée nationale ou le reconduire à son poste mais en élargissant son équipe gouvernementale à des partis politiques dont le poids sur l’échiquier politique national est indiscutable et indiscuté, et ce, conformément aux dispositions de la constitution du 30 mars 2016, sur laquelle il a prête serment. Une promesse qu’il a déjà oubliée à moins qu’elle n’ait été tout simplement qu’un mensonge voilé.

Cette urgente nécessité de se séparer du locataire de la Tour Pétroca serait aussi fortement recommandée par la communauté internationale, au lendemain de la table ronde de Bruxelles et même lors de la visite de travail de Mme Christine Lagarde à Bangui, qui voudrait bien voir en lieu et sa place un homme d’une certaine stature politique, jouissant d’une légitimité populaire ou ayant des représentants à l’assemblée nationale.

Malheureusement face à ces pressions internes et externes, c’est – à – dire venant de la part des partis politiques alliés et émanant des partenaires au développement qui eux sembleraient en faire une des conditionnalités aux décaissements des fonds annoncés spectaculairement à Bruxelles, le président Touadéra reste autiste et aphone. Un autisme politique qui est jugé trop maladif par certains observateurs de la vie politique nationale mais qui peut bien se comprendre par d’autres trop proches des deux (2) hommes.

En effet, selon des sources généralement bien informées, il n’était pas dans le calcul de Touadéra, quand il était encore en France après la prise du pouvoir par les égorgeurs de la Séléka, de rentrer au bercail pour s’engager dans la lutte pour le fauteuil présidentiel. C’est son grand – frère et son plus que frère Sarandji qui lui aurait demandé de descendre à Bangui et de constituer son dossier de candidature. Sitôt dit, sitôt fait. Et Sarandji d’en faire le match de sa vie, en assumant les nobles fonctions de directeur national de campagne communément appelé « DNC », en prenant des contacts avec tous les groupes de soutien et en gérant tous écueils y relatifs jusqu’à l’éclatante et triomphaliste victoire. Alors pourquoi voudriez – vous que l’autre pût accepter maintenant de le faire partir ? Ce n’est pas possible. Voilà une information qui a le mérite d’être claire et limpide comme l’eau d’une roche et qui explique aisément les raisons du maintien de l’un à la primature par l’autre.

Cependant, aussi bien dans la vie qu’en politique, il y a des moments où l’on est obligé de faire un choix. Ou bien on choisit d’être en famille pour la vie ou bien on choisit de la sacrifier au profit de la défense de la cause de la collectivité. C’est ce qu’on appelle faire un choix politique, c’est – à – dire mener un combat pour le bonheur du plus grand nombre. C’est ce choix extrêmement délicat  que Touadéra est appelé à faire aujourd’hui entre lui et Sarandji. Sait – il au moins qu’il a cette obligation légale et légitime de rendre compte au peuple centrafricain, à la fin de son mandat ?  Alors, jusques à quand Sarandji tiendra – t – il encore à la primature ?

Kassa mo Ngonda

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