M. Dondra, où est partie l’enveloppe de 2 milliards de Fcfa destinée à l’apurement des arriérés intérieurs dus aux fournisseurs de l’Etat ?

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Henri Marie Dondra, ci – devant directeur général du Fagace, chef d’entreprises et partenaire financier privilégié de plusieurs sociétés privées, a bel et bien affecté la totalité de l’enveloppe de 2 milliards de Fcfa, destinée à l’apurement des arriérés intérieurs dus aux fournisseurs de l’Etat, à l’exécution d’autres dépenses autres celles pour lesquelles elle a été prévue. Il s’agit tout bonnement d’un acte de détournements de fonds publics. Telles sont les informations révélées à notre rédaction par des sources proches du Collectif des Petites et Moyennes Entreprises de Centrafrique en abrégé CPMEC.

En effet, dans le cadre de la IVème revue avec le FMI, il a été négocié et obtenu un fonds devant être alloué aux paiements des arriérés de créances nettes et exigibles dues par les fournisseurs de l’Etat sur le trésor public et logées sur leurs fiches – comptes au service de dépôts et consignations. Suite à plusieurs missions de contrôle de vérification, de certifications et de validations, l’encours de cette dette qui était initialement fixé à plus de 5 milliards de Fcfa a connu sensiblement une baisse pour se stabiliser à 2 milliards de Fcfa.

Après la présentation du rapport y relatif en conseil des ministres, des instructions ont été formellement données par le président de la République  au ministre des finances et du budget pour leurs paiements à leurs différents bénéficiaires et ayants- droits. Mais fort étonnement, au lieu d’ordonner au directeur général de la comptabilité publique et du trésor, selon les règles de l’art, afin de prendre toutes les dispositions pratiques pour que le portefeuille de la dette soit allégé de toutes ces créances, le « filou » de Dondra a préféré subtilement user des critères hautement subjectifs, opaques et manifestement irrégulières, pour n’autoriser que le paiement des titres des fournisseurs de l’Etat affiliés au MCU, moyennant bien évidemment de fortes rétrocommissions, et ceux de ses propres entreprises.

Comme il fallait s’y attendre, ces pratiques avérées de corruption et de clientélisme ont tout naturellement immédiatement provoqué l’ire du Collectif des Petites et Moyennes Entreprises qui a sur – le champ décidé d’adresser une demande d’audience au ministre des finances et du budget pour en débattre de vives voix. Malgré l’insistance du bureau du CPMEC, une fin de non – recevoir va être réservée à cette demande, histoire pour le maître du céans d’éviter de se retrouver en face de ses collègues – fournisseurs de l’Etat.

Informé de cette situation  et les fournisseurs de l’Etat menaçant d’observer une grève devant le bâtiment du ministère des finances et du budget, le général Wanzet – Linguissara, après s’être entretenu avec les représentants du CPMEC, s’est engagé à traiter de cette question avec son collègue des finances et du budget. C’est ce qui a été effectivement fait. Mais, à l’arrivée, grande a été la surprise des uns et des autres d’être convoqués par la direction générale de la comptabilité publique et du trésor public, non pas pour rentrer en possession de leurs créances dues, mais plutôt pour signer une convention d’apurement de créance commerciale. Une convention qui fixe le montant à payer et dont les versements se feront en deux exercices budgétaires, une partie cette année et l’autre l’année suivante.

Il n’en faudra pas plus aux fournisseurs de l’Etat et au CPMEC, après des mois de patience, de tracasseries administratives et de tortures psychologiques pour comprendre que derrière cette procédure juridique  aux termes plus ou moins loufoques et pleins d’incohérences comptables, se cache indubitablement l’indisponibilité de l’enveloppe de 2 milliards de Fcfa, octroyée par le FMI dans le cadre de la IVème revue et devant servir à éponger toutes ces dettes d’un seul trait. Depuis quand des créances nettes et exigibles peuvent – elles être réglées de cette manière ? Toute facture, après service fait ou exécution de l’objet de la dépense, ne doit – elle pas être immédiatement  payée par virement bancaire ? Et comment le ministre des finances et du budget peut – il ordonner l’apurement d’une partie de ces créances en espèces par le trésor public à certains fournisseurs de l’Etat, notamment ceux qui sont militants du MCU et faire signer une convention à d’autres ?

M. Dondra, où est partie l’enveloppe de 2 milliards de Fcfa destinée à l’apurement des arriérés intérieurs dus aux fournisseurs de l’Etat ?

Jean – Paul Naïba

 

 

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