Luanda : l’Imposteur de Bangui se victimise et culpabilise Bozizé

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DISCOURS DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, CHEF DE L’ETAT A L’OCCASION DU 3ème MINI-SOMMET DE LA CIGRL
Luanda, le 16 septembre 2021
Excellence Monsieur LOURENCO, Président de la République d’Angola, Président en Exercice de la Conférence Internationale des Grands Lacs, Cher Frère ;
Excellences, Messieurs les Présidents, Chers Frères ;
Messieurs les Représentants des Chefs d’Etat ;
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine ;
Mesdames et Messieurs,
Puis-je tout d’abord, Monsieur le Président Joao Manuel Gonçalves LOURENCO, vous exprimer la gratitude du peuple et du Gouvernement centrafricain, pour votre continuel soutien et votre attachement à la cause de la paix et de la sécurité en République Centrafricaine et dans notre sous-région.
Je tiens en particulier à vous rendre hommage, pour l’organisation réussie de ce 3ème mini-Sommet de la CIRGL consacré à mon pays, la République Centrafricaine.
Puis-je également remercier le peuple et le Gouvernement Angolais pour son hospitalité légendaire et la qualité de l’accueil qui nous a été réservé ainsi que les moyens généreusement mis à notre disposition pour la réussite de ce mini-Sommet.
Ce mini-Sommet est l’aboutissement d’un travail collectif des Chefs d’Etat et de Gouvernement des Etats membres de nos organisations sous-régionales, sous le leadership du Président LOURENCO.
C’est pourquoi, je voudrais profiter de l’occasion qui m’est offerte pour réitérer mes sincères remerciements à mes Frères, les Chefs d’Etat, aux Représentants des Chefs d’Etat ainsi qu’aux Responsables de nos Organisations continentales, régionales et sous-régionales, pour votre constante sollicitude en faveur de la République Centrafricaine.
Permettez-moi de remercier solennellement la brillante intervention du Président LOURENCO en faveur de la République Centrafricaine devant le Conseil de Sécurité, le 23 juin dernier.
Je ne pourrais oublier la CEEAC qui, sous le leadership du Président SASSOU NGUESSO, est également fortement engagée dans la quête de la paix et la sécurité en République Centrafricaine, ainsi que le plaidoyer pour une levée de l’embargo auprès du Conseil de Sécurité.
C’est encore l’une des preuves de la solidarité africaine mais surtout le ferme engagement de la CIRGL et de la CEEAC dans la recherche de la paix et de la sécurité en République Centrafricaine.
Messieurs les Présidents, Chers Frères ;
Mesdames et Messieurs ;
Votre présence ici, une fois de plus dans cette ville de Luanda, témoigne de la fidélité et de la cohérence de vos efforts, dans le cadre de la CIRGL, pour trouver une solution durable à la crise centrafricaine.
Point n’est besoin de rappeler que la République centrafricaine traverse depuis des années des épreuves douloureuses.
Ces soubresauts perpétuels ont anéanti son économie et la dernière crise de 2013 a impacté violemment le tissus social.
J’ai eu l’occasion, au cours de nos différents sommets, de vous décrire la crise interminable qui secoue la République centrafricaine, en dépit des efforts de la communauté internationale et des pays frères de la sous-région de nous aider à y mettre fin.
En effet, au niveau national, plusieurs foras ont été organisés pour conjurer ce qui est devenu le mal centrafricain.
Cependant, les recommandations pertinentes n’ont pu être totalement appliquées, tantôt par manque de volonté politique des différents acteurs, tantôt par le manque de ressources pour la mise en œuvre.
Au plan régional et sous régional, plusieurs sommets, réunions de haut niveaux et conférences ont été organisés, soit dans le cadre de la CEEAC, de la CEMAC, de la CIRGL, voire en marge des assemblées annuelles de l’ONU pour trouver des solutions durables aux défis de la paix et de la sécurité dans la région et particulièrement en République Centrafricaine.
Les nombreuses déclarations, recommandations et résolutions prises n’ont pas permis de juguler la crise, dont les causes sont endogènes mais aussi exogènes et que vous connaissez certainement.
Je dois vous rappeler que devant la menace que représentait le retour clandestin du Président BOZIZE qui ne cachait guère son intention de déstabiliser les institutions de la République et à ma demande, le Sommet Extraordinaire de la CEEAC, tenu en visioconférence, le 26 décembre 2020, avait encouragé les Etats membres de la Communauté qui en ont la capacité à exprimer, au nom de celle-ci en concertation avec ses organes, leur solidarité à la RCA, y compris par le déploiement des troupes armées, en vue notamment de l’aider à reconquérir son intégrité territoriale et à se redonner la capacité d’assurer efficacement et durablement sa propre sécurité.
La Conférence avait appelé les groupes armés au respect de la légalité constitutionnelle, des autorités légitimes, du processus électoral et des engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paix et de Réconciliation, y compris la cessation immédiate des hostilités sur l’ensemble du territoire centrafricain et le retrait de toutes les lignes de front.
Elle a également encouragé les acteurs politiques et les leaders politiques qui auront fait le choix de l’abandon des armes et de la violence à soutenir le processus électoral en cours et à retrouver la voie du dialogue politique en vue d’une concertation politique inclusive au lendemain des élections.
Cette demande était motivée par l’urgence et l’impératif du respect de l’ordre constitutionnel par le respect du processus électoral, conformément aux principes et programmes de la CIRGL qui résultent de la reconnaissance de la dimension régionale des conflits qui affectent nos Etats membres et de la nécessité d’un effort concerté en vue de promouvoir la paix, la sécurité, la stabilité et le développement durable dans la région.
Cet appel a eu un écho favorable auprès de la République sœur du Rwanda qui a envoyé un contingent pour aider les FACA à contrer l’avancée fulgurante de la rébellion conduite par l’ancien Président François BOZIZE et donc de préserver l’ordre constitutionnel.
Les appuis du Rwanda et de nos partenaires Russes ont empêché la tentative de déstabilisation des institutions républicaines, et permis de conduire le processus électoral à son terme, renforçant ainsi l’ancrage démocratique du pays amorcé en mars 2016.
Mes Chers Frères ;
Il est indéniable que l’attaque de la CPC constitue, non seulement une agression des forces du mal envers mon pays, mais également une agression contre l’ensemble des etats de notre sous-région.
Je tiens à rappeler que ces attaques perpétrées par la CPC, sous la coordination de l’ancien Président BOZIZE, mais composée essentiellement des mercenaires étrangers issus des groupes armés n’ayant aucun avantage à voir la paix s’instaurer en République Centrafricaine, doivent nous interpeller sur nos capacités à mettre en œuvre les Résolutions 1291 et 1304 qui nous appellent à trouver des solutions aux causes profondes des conflits et obstacles au développement de notre sous-région par une approche régionale.
Je tiens ici à réitérer la gratitude du Peuple centrafricain au Président LOURENCO et à vous tous, Chers Frères, pour la mise en place de la Feuille de route conjointe, Angola-Rwanda pour la paix en République Centrafricaine.
Je tiens également ici à vous informer que la situation en République Centrafricaine requiert davantage la mise en œuvre de la solidarité, l’un des principes de notre organisation commune, afin que nos programmes sur les thèmes de la Paix et Sécurité, de la Démocratie et la Bonne Gouvernance, puissent avoir pour cas d’école, la République Centrafricaine.
Il vous souviendra que face à la situation sécuritaire qui prévalait pendant la période électorale
, j’ai sollicité la mise en place d’une force régionale permanente pour régler définitivement la crise centrafricaine.
Cette force devrait être placée sous le commandement de l’Etat-major des FACA, en coordination avec les officiers de liaison de chaque contingent.
Cependant, les difficultés propres à chacun de nos pays, accentuées par le COVID 19, n’ont pas permis la réalisation de cet objectif.
Il nous faut faire taire les armes en Afrique et surtout en RCA.
Faire taire les armes est une grande entreprise qui implique la contribution et la participation de tous, car la paix n’a pas de prix et sans la paix par le dialogue, pour éviter à mon peuple une nouvelle guerre fratricide, aux conséquences imprévisibles.
C’est ce que je n’ai cessé de faire depuis ma prise de fonction, le 30 mars 2016 et qui m’a d’ailleurs permis la signature de l’APPR et l’organisation en cours d’un Dialogue Républicain avec toutes les forces vives de la Nation.
La République centrafricaine face à la complexité de la situation qui ne se limite pas à ses frontière, en appelle à une forte unité africaine.
L’Afrique centrale ne peut persister dans les cycles de violences injustes et injustifiées qui risquent de faire le lit au terrorisme.
Le combat pour la Paix, la Stabilité et la Sécurité de nos populations nous devons le mener ensemble, en ordonnant nos efforts, par une coopération dans la sécurisation de nos frontières communes pour ceux avec qui la RCA partage une frontière commune ; par les appuis logistiques et en troupes pour les autres ; par les appuis diplomatiques des uns et des autres au plaidoyer pour la levée de l’embargo qui sanctionne injustement la RCA ainsi que celui d’un partenariat diversifié, gage de développement , qui n’exclut personne.
Ce mini-Sommet m’offre l’occasion de vous remercier pour tous les sacrifices que vous ne cessez de consentir en ce temps de pandémie de COVID-19 pour la cause de vos frères et sœurs centrafricains.
Je voudrais aussi remercier et encourager nos experts pour leurs contributions sans cesse renouvelées à la recherche de solutions durables à la crise qui secoue mon pays.
Je vous remercie.
La Renaissance

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