Le Sangocoin plongé dans l’eau trouble: il a été froidement accueilli par des investisseurs méfiants

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Le Sangocoin plongé dans l’eau trouble: il a été froidement accueilli par des investisseurs méfiants

Rédigé par Financialafrik

Publié par Letsunami le 1er août 2022

Le flou juridique qui règne autour de la cryptomonnaie «nationale » centrafricaine n’a pas permis à celle-ci de réussir sa première cotation. Organisée lundi 25 juillet  à 17h GMT, la cotation du Sangocoin a été froidement accueilli par des investisseurs méfiants d’une cryptomonnaie étatique et largement prévenus par les mésaventures de l’infortuné Salvador, un État qui a perdu des milliards de dollars de ses réserves placées imprudemment dans le bitcoin. Ainsi, sur les 210 millions de coins Sango  mis sur le marché pour 30 Jours au prix de 0,10 $ prévu évoluer jusqu’à 0,37 $, seuls 6% avaient été vendus mardi à 11 h 15 GMT.

Le Sangocoin centrafricainLe Sangocoin centrafricain

 

En 24 heures, les transactions culminaient à 1 million de dollars sur une offre de 21 millions de dollars. Loin de l’objectif des autorités de lever 1 milliard de dollars en une année.

Entre le 29 et le 30 juillet, aucune transaction n’est enregistrée. A ce rythme, la distribution prévue de 4,2 milliards de coins Sango devra être retardée afin de ne pas faire plonger la jeune monnaie dans les abysses. La cruelle loi de l’offre de la demande a livré une implacable sentence.

Les officiels centrafricains qui s’apprêtaient à sabrer le champagne avaient pourtant déployé les grands moyens pour convaincre. L’investissement dans le token ouvrait l’accès aux mines du pays (tokenisation des ressources) et à la propriété foncière du pays dans un futur quartier de Bangui dédié aux cryptos et aux univers parallèles (Metavers).

De plus, les détenteurs de coin Sango pourront acquérir la é-résidence et la citoyenneté du payss’ils bloquaient l’équivalent de 60 000 $ de coins Sango pendant 5 ans. Au-delà des 5 ans, les tokens leur seront rendus.

Le Président de la RCA Faustin-Archange Touadéra demanderait des explications à tous ceux qui lui ont fait miroiter l’or numérique.

D’habitude, les ICO (initial coin offering) démarrent en trombe avec des sur souscriptions suivies de hausses spectaculaires. Mais dans le cas Centrafricain, les choses tournent à l’allure de l’alpiniste escaladant le mont Everest.  Bangui aurait mal choisi le timing, inaugurant sa monnaie dans l’un des plus rudes hivers des cryptos. De plus, la Centrafrique est confrontée à une pression grandissante de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) qui l’a poussé à abandonner la première version du Sangocoin monnaie nationale pour un projet moins ambitieux de monnaie ou produit de placement à tout le moins une unité de compte mise au pas par la réglementation (future) de l’UMAC relative aux crypto actifs. Les centrafricains dont seuls 14% ont accès à l’électricité et 11% à l’Internet ont certainement d’autres priorités.

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