Le gouvernement  interdit l’accès au site Letsunami.net  en Centrafrique

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Comme le journal en ligne Corbeau News de Centrafrique « CNC » l’avait annoncé dans son article intitulé « Le gouvernement centrafricain bloque l’accès au site de Corbeaunews-Centrafrique sur son territoire », publié le 25 février 2021, le journal Letsunami.net (www.letsunami.net) n’est pas accessible aux Centrafricaines et aux Centrafricains depuis plusieurs jours. Sa ligne éditoriale anti – système et ses pertinentes et très gênantes publications sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité dont se sont rendus coupables le Gangster de Bangui et ses mercenaires du Groupe Wagner, après leurs déploiements dans ce qui reste encore du pays de B. Boganda, avant, pendant et au lendemain de l’organisation des élections calamiteuses du 27 décembre 2020, en constituent incontestablement les raisons.

Ainsi donc, l’ordre a été donné aux différents opérateurs de téléphonie mobile qui sont des fournisseurs d’accès à l’internet, à savoir Orange, Moov et Telecel de prendre toutes les dispositions techniques aux fins de priver les lecteurs de l’accès à ce journal en ligne. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Mais cette fois – ci, ne pouvant plus pirater le site, comme ils l’avaient fait, le 8 octobre 2018, avec La Voix des Sans – Voix (www.lavoixdessansoix.com), suite à la tentative d’enlèvement et d’assassinat de son directeur de publication, le 1er octobre 2018 dans les locaux du journal « Le Démocrate » et sa contrainte à la clandestinité pendant plus de 10 mois, Touadéra, Ngrébada, Dondra, Zakharov, Harouna Ndouamba et tous leurs communicants ont tout simplement décidé de marcher allègrement sur la constitution, violant de passage le droit d’informer et celui d’être informé, chers à toute société démocratique. Une bien manière de faire sans des gants qui ne saurait être passée pour extraordinaire, puisque la République centrafricaine a cessé d’être une démocratie, dès la prise de fonction de Touadéra, le 30 mars 2016, et à l’exemple de toutes les petites républiques du Caucase, Bangui – Kistan est un Etat autoritaire.

Par conséquent, à l’instar de ces Etats du Caucase où les libertés sont confisquées et broyées, les critiques interdites et condamnées, les manifestations pacifiques individuelles et collectives non autorisées ou dispersées dans le sang, il a fait ériger en mode de gouvernance l’abolition de la règle des principes du droit de la légalité. A ce titre, toutes les activités de la puissance publique sont exercées au – dessus de la loi, sans aucune garantie pour les citoyens et sans aucun moyen de contrôle, toutes les institutions républicaines créées à cet effet étant instrumentalisées et domptées. En outre, il n’est étonnant pas que toutes les mesures soient prises pour que les droits individuels fondamentaux tels que la liberté, la liberté d’expression et la liberté de la presse soient bâillonnés, embrigadés et mis sous surveillance des différents services en charge de la sécurité et de la sûreté nationales. Enfin, il s’en suit tout naturellement les limitations du pluralisme politique  telles que nous l’avons constaté, avant, pendant et après la tenue de la mascarade électorale du 27 décembre 2020, la suppression des libertés d’association, la substitution des organes élus par des entités acquises à la cause du pouvoir, la centralisation de l’Etat et la structuration de l’appareil administratif sur la base des principes hiérarchiques rigides, le culte de personnalité et l’institutionnalisation de la pensée unique.

Dans un tel Etat comme l’est aujourd’hui la république caucasienne de Bangui – Kistan où trois journalistes russes qui enquêtaient sur la présence des mercenaires du Groupe Wagner de Evgueni Prigojine dont la tête vient d’être mise à prix par le FBI, ont été froidement assassinés dans la préfecture de la Kémo, le 18 octobre 2018, où les désinformations, les manipulations, les publications d’informations erronées et les appels à la haine et la violence sont entretenues par des hauts cadres de l’Etat et  des conseillers russes occupant de hautes fonctions à la présidence, et où les radios, les organes de presse écrite, les journaux en ligne et les journalistes sont aux ordres, le seul moyen de continuer d’avoir accès à des informations et d’être informé en temps réel consiste à utiliser des VPN.

Cet outil qui est utilisé par certaines entreprises pour fournir un accès hors site aux réseaux de travail aux employés à distance, mais aussi très couramment sollicité pour brouiller et protéger des détails personnels lors des accès à Internet, vous permet de contourner les blocages et les restrictions imposés par des régimes totalitaires et visant certains contenus web, comme l’accès au site Letsunami.net considéré comme un site « islamiste », donc terroriste par Touadéra et ses ouailles. Par exemple, de nombreux utilisateurs d’Internet chinois se servent de VPN pour passer outre le Grand Firewall, et cette technologie est aussi exploitée par les habitants des pays du Moyen Orient où les réseaux sociaux comme Twitter et Youtube sont très surveillés voire même complètement interdits.

Jean – Paul Naïba

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