Depuis la promulgation du décret portant nomination du colonel Mamadou Zéphyrin au poste de chef d’Etat – major des forces armées centrafricaines en remplacement du général de division Ludovic Ngaiféi, des supputations et des informations erronées ne cessent de fuser de toutes parts. Pour justifier les raisons de ce changement à la tête de la grande muette centrafricaine, nombreux sont ceux qui évoquent clairement un acte pur et simple de limogeage. Quant aux minorités dont les vibrations intuitives ne sont pas encore ankylosées par des considérations dénuées de toute pensée méthodique dans un monde en perdition, ce départ était attendu depuis longtemps par l’intéressé lui – même.
En effet, dès le lendemain de la nomination du général de division Ludovic Ngaiféi, rares étaient ceux qui doutaient de sa longévité à la tête des forces armées centrafricaines. Trop proche du général d’armée François Bozizé dont il avait assumé les nobles fonctions de CEMA, la collaboration entre ce dernier et le chef suprême des armées n’allait pas être du tout repos, pensaient – ils. Une approche politique émanant de ses détracteurs qui ne pouvait avoir aucune influence réelle sur le comportement du soldat qu’il était face à son engagement à défendre les valeurs de la République et à sa totale disponibilité à se mettre au garde – à – vous devant l’autorité suprême qui lui avait fait entièrement confiance en lui confiant la gestion de l’armée centrafricaine. En dépit de son dévouement, ceux – ci persistaient dans leurs manœuvres de nuisances et de salissures et ne reculaient devant rien pour porter atteinte à sa personnalité et au – delà à l’honneur, l’image et à la dignité de l’institution dont il a la charge. Allant jusqu’à distiller dans l’opinion l’information selon laquelle, il a été relevé par le président de la République pour être remplacé par le colonel Ngrepet qui se trouve être le voisin direct de Touadéra. Pour le discréditer encore un peu plus, ils n’ont pas hésité à lui coller à la peau la responsabilité de la paternité d’un coup d’état ou de plusieurs coups d’état en préparation, de la promotion des officiers, sous – officiers et hommes de rang sur la base des critères subjectifs et régionalistes, de nombreux actes de détournements de frais de PGA, des guéguerres de positionnement entre lui et l’inspecteur général des armées à la solde de Mme Koyara, etc. Bref, tout était donc soigneusement dit et relayé régulièrement pour le peindre en noir et obtenir son limogeage.
Mais, curieusement l’objectif ainsi activement recherché non seulement tardait à venir mais surtout cette option n’était pas encore jugée opportune pour le mathématicien de Boy – Rabé. Alors, que s’est – il passé ?
En réalité, le décret portant nomination du colonel Mamadou Zéphyrin au poste de Chef d’Etat – major, en remplacement du général de division Ludovic Ngaïféi, fait tout simplement suite à une demande de la part de ce dernier de partir, c’est – à – dire de céder sa place à un autre soldat. Partir courageusement, élégamment et dignement pour laisser sa place à un autre soldat au service de la République, capable de mieux faire que lui, de parler le même langage que les autorités politiques en charge de la gouvernance de l’armée, et d’obtenir les moyens humains, matériels, logistiques et financiers dont il aura besoin pour le redéploiement des faca sur toute l’étendue du territoire national, la protection des biens et des personnes et la préservation des intérêts fondamentaux de l’Etat.