Le Centrafrique va mal, selon le président ad interim Kwa Na Kwa Christian Guénébem

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CHRISTIAN GUENEBEM

‘‘NOUS CROYONS AU KWA NA KWA QUE LE PRÉSIDENT TOUADÉRA NE POURRA FAIRE L’ÉCONOMIE D’UNE RÉCONCILIATION VÉRITABLE AVEC TOUS CEUX QUI PENSENT DIFFÉREMMENT DE LUI S’IL SOUHAITE RÉELLEMENT MARQUER L’HISTOIRE DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE.’’

BANGUI (RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE), 24 FÉVRIER 2024 – Se disant victime de manœuvres tactiques occasionnant des incertitudes stratégiques du pouvoir en place, le parti Kwa na kwa tente de relever le pari d’un parti qui n’abandonne pas la lutte politique. Pour s’assurer et mobiliser ses militants, Christian Guenebem, le président par intérim du parti, donne le ton et promet un retour salvateur sur la scène politique locale. On est tenté de croire qu’il observe bien la gouvernance du président Faustin Archange Touadera depuis son lieu d’exil. ENTRETIEN

Monsieur Christian Guenebem, longtemps vous étiez loin des radars politiques, qu’est-ce qui peut justifier votre réapparition sur la scène politique particulièrement ?

Christian Guenebem : En réalité, je n’ai jamais été loin des radars politiques sauf peut-être de ceux qui estiment devoir connaître mes moindres faits et gestes. On peut éventuellement dire que ma voix s’est faite rare ces temps-ci, c’est vrai, je vous le concède. Cependant je n’ai eu de cesse d’être actif, politiquement parlant. D’abord au sein de ma formation politique. Ensuite en travaillant auprès de mes pairs de l’opposition démocratique dans notre lutte contre la dictature qui s’est installée en République centrafricaine et que nous combattons dans le but de rétablir la démocratie véritable dans notre pays. Aussi parler de réapparition me semble exagéré. Disons simplement qu’au sein du Kwa Na Kwa nous avons estimé qu’il était temps de faire le point sur un ensemble de sujets.

En 2021, à peine nommé à la tête du Kwa na Kwa, après que le fondateur de parti, l’ancien Président François Bozizé, a pris la tête de la rébellion de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), vous avez pris le chemin de l’exil en France. Qu’est qui a motivé ce départ si, comme vous le soutenez, le parti n’a rien à voir avec la rébellion ?

Il n’était un secret pour personne que la menace que représentait la CPC pour le régime du Président TOUADÉRA, notamment avec l’attaque du 13 Janvier 2021, a entraîné une vague de répression terrible avec son lot de violations des droits de l’Homme. De nombreuses personnes ont été tuées, emprisonnées ou portées disparues jusqu’à ce jour. Les autorités n’ont pas cherché à mener des enquêtes approfondies pour établir les responsabilités avant d’appliquer les mesures les plus extrêmes. Et nous avons vu des hautes personnalités passer plus de 2 ans en prison avant d’être relaxées récemment, pour celles qui l’ont été.

Souvenez-vous de l’Ouvrier Président du Conseil Sous-préfectoral et candidat du Kwa Na Kwa dans la circonscription de Damara, monsieur Delphin DOTÉ, enlevé le 21 janvier 2024 sur la barrière du PK 12, égorgé, puis dont la dépouille fut retrouvée au petit matin à proximité des 100 logements, devant la résidence du Colonel Sylvain NDOUTINGAÏ. Pour rappel, j’étais directeur national de campagne de François Bozizé, 1er Secrétaire Général adjoint et porte-parole du Kwa Na Kwa, tant de choses qui faisaient de moi un des plus proches collaborateurs du Président Fondateur de notre formation politique. J’ai simplement craint pour ma vie face à ce déchaînement de violence aveugle et de haine dont mon parti et ses militants ont été les cibles suite à l’amalgame délibéré fait entre le Kwa Na Kwa et la CPC. Ce sont toutes ces choses qui m’ont conduit d’abord à la clandestinité entre Bangui et l’arrière-pays, puis à l’exil en Afrique centrale pour arriver finalement en France.

Politiquement parlant que reste t-il du   KNK ?

Notre parti demeure aujourd’hui la principale force politique dans notre pays. Nos militants, bien que profondément ébranlés par tout ce que je viens de vous décrire, n’ont pas perdu foi dans leur engagement et ils restent largement mobilisé et prêts à se mettre debout lorsque le mot d’ordre sera lancé. La répression et les intimidations les contraignent à la discrétion mais leur conviction est restée intacte. Il est vrai que les conditions difficiles que nous vivons depuis 3 ans ont contribué à voir surgir ci et là des tentatives opportunistes de sécession, de division ou de récupération qui, malheureusement pour leurs auteurs, n’ont pas réussi à détruire notre base militante. Le Kwa Na Kwa l’a prouvé par le passé et le Kwa Na Kwa le prouvera à nouveau à l’avenir, sous l’impulsion du Bureau Politique que je dirige.

Comment se porte l’ancien président François Bozizé ? Que vous êtes-vous dit depuis le début de l’année 2024 ?

Aux dernières nouvelles il se portait bien. Je l’ai eu au téléphone à l’occasion de la nouvelle année pour lui adresser mes vœux de santé et surtout de paix car, au fond, je crois que c’est ce dont nous tous avons besoin. Il en a fait de même. Cela m’a fait plaisir de l’entendre et de savoir que toutes ces rumeurs sur ses prétendus problèmes de santé ne sont pas fondées.

Monsieur le Président, entre les querelles internes, les tentatives/ manœuvres de récupération politique et l’isolement politique, est-ce que le parti est mal géré ?

Absolument pas. Je dirais même que nous sommes plutôt victimes de notre succès. La sagesse africaine nous enseigne qu’on ne lance des pierres que dans l’arbre qui porte des fruits. C’est de cette manière que j’interprète les choses et j’ose m’enorgueillir de l’engouement que nous continuons de susciter aussi bien auprès de ceux qui nous gouvernent, et qui sont tellement préoccupés par la déstabilisation et l’affaiblissement du Kwa Na Kwa, que par ce qui ont fait le choix de s’éloigner de nous et qui ont cédé au chant des sirènes, espérant mettre un terme à leur calvaire en s’adonnant à la chasse aux privilèges à la table du prince.

On observe tout de même la participation du parti à certains évènements et fêtes nationaux où l’on a pu voir vos militants défiler. De même le KNK s’est illustré lors des marches de soutien au pouvoir de Bangui. Le parti sous votre présidence paraît vous échapper. Vous semblez perdre le contrôle. Qu’en est-il ?

A aucun moment le Bureau Politique n’a perdu le contrôle du parti. A aucun moment le contrôle de notre appareil ne m ’ a échappé. Je vous répète encore une fois qu’il s’agit de chercheurs de privilèges, attirés par la facilité, qui ont d’ailleurs fait l’objet de sanctions et même de radiation au sein du parti et qui ont bénéficié largement de l’argent du contribuable centrafricain sorti des caisses du Trésor public pour enrôler des badauds et les faire défiler sous les couleurs de notre formation. Je réitère, comme je l’avais dit en d’autre occasions que le Kwa Na Kwa, dans son ensemble, n’a pas pris part à ces différentes manifestations et a continué à faire preuve de discipline malgré les agitations observées. Une fois que tout cela a été dit, vous devez considérer le climat de persécution des militants de notre parti qui prévaut. Ajoutez à cela la propagande du pouvoir en place à grand renfort de moyens pour tenter de se légitimer par un pseudo soutien populaire et vous avez, ici réunis, tous les ingrédients de la supercherie à laquelle le pouvoir tente de nous faire croire.

Qui a intérêt à déstabiliser le grand parti de la scène politique nationale, et pourquoi d’après vous ?

Mais cela sert bien évidemment le régime en place et le parti au pouvoir qui tentent maladroitement d’effriter le moral de nos militants, de débaucher ceux qui pourraient éventuellement l’être, de berner l’opinion et de se forger à coup de billets de banque une image de popularité qui n’existe que dans leurs rêves.

Certains membres du parti travaillent au rapprochement du KNK avec le pouvoir en place. Vous le savez. N’ont – ils  pas raison étant donné que le parti ne garantit plus l’avenir pour eux ?

En politique, le débat interne est tout à fait légitime et il serait prétentieux, pour ma part, de minimiser son importance ou de nier son existence. Nombreux sont les avis au sein d’une formation politique jouissant d’une base populaire aussi élargie que celle du Kwa Na Kwa. Cependant, je vous informe que tous ces avis ne vont pas forcément dans le sens que vous évoquez, à savoir un rapprochement avec le pouvoir en place. Bien au contraire. La norme en démocratie est celle du débat et la règle applicable est celle de l’avis majoritaire. Il appartient à ceux qui ne partagent pas la ligne retenue par la majorité d’assumer leur différence en choisissant ouvertement d’emprunter une voie différente qui leur est propre, en leur nom, sans engager le parti dans des considérations opportunistes, ou alors d’accepter le jeu de la démocratie et de soutenir la majorité lorsque l’on a été défait sur le terrain du débat d’idées. Ceux qui ont voulu ce rapprochement sans admettre que c’était un point de vue minoritaire ont aujourd’hui la liberté d’y travailler en leurs noms car ils ont simplement été radiés du Kwa Na Kwa.

Que faut-il faire pour rassembler les nombreux membres du parti éparpillés dans le monde ?

Il faut travailler à redonner confiance à ceux qui, aujourd’hui, continuent de craindre pour leurs vies. Il nous faut redonner de l’espoir à ceux qui, par peur des représailles a l’endroit de leur familles respectives demeurées au pays, ont choisi de faire profil bas. Il nous faut prêcher par l’exemple et c’est la raison pour laquelle le Bureau Politique du Kwa Na Kwa œuvre au retour des principaux leaders du parti à Bangui. C’est également la raison pour laquelle nous travaillons à la prochaine réouverture du siège du parti. C’est la raison pour laquelle nous travaillons à la prochaine reprise des activités de terrain et d’animation de la vie politique nationale.

Avec la nomination d’un nouveau secrétaire général en 2023, quels sont les nouvelles perspectives d’avenir politique du parti ?

Le Kwa Na Kwa est un parti d’avenir, dont la direction continue de se renouveler et de se rajeunir. Il est définitivement tourné vers les objectifs de reconquête du pouvoir par l’adhésion du peuple pour une victoire prochaine dans les urnes. L’avenir c’est donc construire un nouveau projet politique définitivement ancré dans les valeurs du travail et de l’humanisme, orienté vers les masses laborieuses de notre pays afin de les fédérer et les conduire à la victoire de nos idées. C’est d’ailleurs ce à quoi s’attelle le nouvel Ouvrier Secrétaire Général, monsieur Christian TOUABOY, ainsi que l’équipe qui l’entoure composée de femmes et d’hommes déterminés à redonner au parti ses lettres de noblesse. Le Bureau Politique veille au bon déroulement de cette feuille de route et continuera d’appuyer cette équipe pour l’atteinte de nos objectifs.

Le KNK et le BRDC font front commun contre la gouvernance sociopolitique du président Touadera. Qu’est-ce vous lui reprocher concrètement, vous du KNK ?

Le Kwa Na Kwa n’est pas membre du BRDC mais tout comme les compatriotes qui ont choisi de combattre en son sein, nous avons fait le choix nous opposer au changement de constitution en République centrafricaine. Nous avons choisi de dire non à l’instauration de la 7e République et à la mise en place de la dictature du MCU. La liste des griefs politiques à l’encontre du président TOUADERA et de son régime est longue.

Citons, entre autres, le bradage du pays à des groupes mafieux étrangers, l’instauration du régime de la terreur par les supplétifs du groupe Wagner et les soldats rwandais, la réduction de l’espace médiatique et les menaces contre les journalistes et la liberté de la presse, les enlèvements, arrestations, détentions et exécutions arbitraires et j’en passe. Tout cela conjugué à l’extrême mal gouvernance institutionnelle et économique fait que malgré le cumul des aides reçues par ce régime, qui dépasse de loin tout ce qui a pu être fait pour aider les régimes précédents en Centrafrique, la République centrafricaine continue de végéter au bas du classement des pays les moins avancés. Sans parler de l’étonnante, et parfois complice, bienveillance de la communauté internationale… A cela nous ajoutons le fait que le président Touadéra n’a jamais réellement voulu de la paix en Centrafrique car c’est du conflit et de la confusion qu’il entraîne qu’il tire son pouvoir. C’est pourquoi il n’a donc jamais réellement saisi les occasions de dialoguer et de faire la paix.

Que pensez-vous des velléités de la chasse aux sorcières contre la communauté Gbaya – majoritaire au sein du KNK – organisée par les milices pro gouvernementales ?

C’est malheureusement une des tristes réalités que ce régime nous aura fait connaître au cours de cette crise. La communauté Gbaya, aussi bien à Bangui que dans l’arrière-pays, notamment dans l’Ouham en général et à Bossangoa en particulier, a payé un lourd tribut par le sang versé au motif d’être la communauté à laquelle appartient François Bozizé. Je le sais, vous le savez, ils le savent et malheureusement cet amalgame dont je vous parlais en début d’interview n’a semblé émouvoir personne. Pire encore, nous avons entendu des gens se permettre de le justifier. C’est très grave. Et c’est sous le régime de Touadéra que nous aurons assisté à cela.

Pour des motifs qui m’échappent encore à ce jour, beaucoup de gens ont décidé de passer cela sous silence. Qu’à cela ne tienne. Un travail de documentation a été mené aussi bien par les ONG nationales et internationales que par la mission des Nations Unies. Il viendra un jour où les responsables de ces crimes seront amenés à rendre des comptes devant la justice, qu’elle soit centrafricaine ou internationale.

Les paramilitaires russe de Wagner, américain de Bancroft présents à Bangui invités par le pouvoir. Qu’est ce que cela vous inspire ?

Cela nous inspire que la République centrafricaine ressemble de plus en plus à un véritable panier à crabes où il devient dangereux d’y mettre les doigts. Mais plus encore, nous observons le régime du président Touadéra s’essayer à rejouer la guerre froide en terres centrafricaines en tentant d’opposer, plus ou moins habilement, l’est et l’ouest et en misant sur la peur que l’ours brun inspire à l’oncle Sam, et vice versa, pour durer dans ce jeu d’équilibriste.

La 7e république est une solution politique au développement tous azimuts de la République centrafricaine. Vous partagez l’extrême optimisme du pouvoir de Bangui ?

C’est une fable destinée à endormir les moins avertis d’entre nous. La constitution du 30 mars 2016, sur laquelle le président Touadéra a d’ailleurs prêté serment à 2 reprises, n’a jamais constitué un obstacle à l’exercice de sa gouvernance et à la mise en œuvre de sa vision ou de son projet pour le Centrafrique.

Il s’agit plutôt ici du choix des hommes et des femmes chargés de transformer son projet de société en actions de développement, de la capacité à les diriger de celui qui les a choisis et de leurs compétences. Il n’est pas question de l’élaboration d’un cadre juridique qui par miracle aurait levé tous les obstacles au développement. C’est ridicule.

Comment le KNK se prépare t-il pour les élections municipales à venir ?

Vous m’offrez ici l’occasion de communiquer pour la première fois sur cette question et de vous dire que le Kwa Na Kwa n’a aucunement l’intention de prendre part à ces élections, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, notre formation politique rejette le nouvel ordre juridique consacré par la constitution de la 7e République et prendre part aux prochaines consultations locales équivaudrait à légitimer le coup d’Etat constitutionnel perpétré par le président Touadéra. Il est simplement inadmissible, pour nous, d’apporter du crédit à ce crime contre la démocratie.

Nous pensons que devrait se tenir, au préalable, une véritable concertation nationale inclusive où toutes les questions devrait, sans tabou aucun, être mises sur la table. Cela va du retour des exilés politiques et militaires à la libération des prisonniers politiques et d’opinion en passant par le recomposition de l’Autorité Nationale des Elections et de la Cour Constitutionnelle – pas Conseil Constitutionnel – qui sont aujourd’hui complètement au service du président Touadéra et de ses ambitions.

A mon sens, et c’est la position du Kwa Na Kwa, même si d’aucuns s’imaginent que la force militaire de ce régime l’autorise à se passer des partenaires pour la paix que sont les opposants, rien ne garantit la pérennité d’un régime qui tire son essence des armes étrangères. Nicolas Machiavel nous l’enseigne dans « Le Prince » et l’histoire ne l’a jamais démenti. Nous croyons au Kwa Na Kwa que le président Touadéra ne pourra faire l’économie d’une réconciliation véritable avec tous ceux qui pensent différemment de lui s’il souhaite réellement marquer l’histoire de la République centrafricaine.

En septembre 2023, vous avez participé à une réunion d’opposants politiques – dénoncée par le pouvoir de Bangui – à laquelle avait pris part le Député Dominique Yandocka en détention à Bangui au lendemain de son retour. Peut-on craindre pour votre retour à Bangui ?

A priori je vous dirais non même s’il faut s’attendre à tout avec ce régime qui n’a pas fini de nous surprendre négativement. Cette rencontre entre leaders de l’opposition démocratique centrafricaine n’a pas été l’occasion pour nous de fomenter un complot. Nous avons saisi ce moment où nous étions presque tous réunis au même endroit, y compris les exilés, pour parler ensemble de notre pays et de ce que nous pouvions faire, ensemble, pour que les choses changent. Le pouvoir de Bangui a dénoncé cette rencontre, c’est vrai, mais c’est le symptôme de la psychose qui règne dans les coulisses de ce pouvoir qui, bien que donnant l’apparence d’un régime solidement implanté, est en réalité chaque jour un peu plus proche de l’implosion. Alors non, il n’y a pas à craindre pour mon retour.

Je ne suis pas membre de la CPC, ni d’aucun autre groupe armé. Je ne fais l’objet d’aucune poursuite. Les massacres perpétrés au lendemain du 13 janvier 2021 n’ont plus court de manière aussi aveugle. C’est pourquoi nous nous organisons. C’est d’ailleurs dans ce sens que nous avons saisi par écrit les autorités compétentes pour les informer de ce prochain retour ainsi que de la réouverture du siège et de la reprise prochaine de nos activités. Le Ministère de l’Administration du Territoire ainsi que le Ministère de l’Intérieur ont été destinataires de ces correspondances.

Votre dernier mot ?

Le Centrafrique va mal mais il nous faut garder la tête froide et travailler chaque jour à son relèvement. Soyons courageux et ayons l’esprit d’initiative. Appuyons-nous sur nos propres forces et misons sur les centrafricains. Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons offrir à nos compatriotes l’espoir de lendemains meilleurs. ■

@RcaAxiome

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