Le bâtonnier des avocats ivoiriens crache ses vérités : « Un grand juge n’est pas le juge d’un régime »

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Le bâtonnier des avocats ivoiriens crache ses vérités : « Un grand juge n’est pas le juge d’un régime »

Me Thomas Zé N’Dri, bâtonnier de l’ordre des avocats de Côte d’Ivoire, a craché ses vérités, à l’occasion de la rentrée de la Cour d’appel d’Abidjan. Pour lui, « un grand juge n’est pas le juge d’un régime ».

« Un grand juge n’est pas le juge d’un régime car par définition, un parti ou un régime est une partie du tout, d’un tout et dans la loi implacable de la vie, tout passe comme tout est passé et comme tout passera. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, dit le sage. Le juge, le grand juge n’est pas un juge de Cour ou de régime sinon il perd respect et crédibilité », a déclaré Me Thomas Zé N’Dri, le bâtonnier de l’ordre des avocats de Côte d’Ivoire, à la tribune de la rentrée solennelle de la cour d’appel d’Abidjan, le 27 octobre 2020.

Pour lui, « le peuple, la République et la Nation sont au-dessus des régimes. Le juge qui veut devenir grand doit se mettre au-dessus de tout ce qui touche à son indépendance ». Car pour lui, « dans une démocratie, le juge n’est pas un banal fonctionnaire ou un fonctionnaire banal. Il est l’arbitre respecté de tous et de tous les conflits sociaux, économiques et politiques.

Le bâtonnier de l’ordre des avocats s’exprimait ainsi, lors de la conférence dont le thème était « La grandeur du juge et la grande heure du juge ». Alors que certaines décisions de justice sont au cœur de polémiques en Côte d’Ivoire, la dernière étant celle qui a été prise par le Conseil constitutionnel de Mamadou Koné, le bâtonnier de l’ordre des avocats a insisté sur le fait que « le grand juge est celui qui est indépendant, courageux et intègre ».

Le conseil de l’ordre des avocats de Côte d’Ivoire est au front de l’indépendance de la justice depuis plusieurs années. Récemment, le barreau s’est exprimé suite à la décision prise par le Conseil constitutionnel, d’invalider certaines candidatures à la présidentielle d’octobre et de valider les candidatures de quatre personnalités, dont Alassane Ouattara, Kouadio Konan Bertin (KKB), Pascal Affi N’Guessan et Henri Konan Bédié. Les deux derniers ayant suspendu leur campagne pour protester, entre autres, contre la candidature à un troisième mandat (premier mandat de la troisième République, selon le pouvoir RHDP).

En 2019, suite à l’interpellation de certains députés proches de Guillaume Soro, dont l’ancien ministre Alain Lobognon, le bâtonnier de l’ordre des avocats avait déclaré qu’il était important que « l’Etat de droit ne se proclame pas et ne se décrète pas, il se prouve ».

Content created and supplied by: Ivoir’Soir.net (via Opera News )

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La rédaction

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