L’armée russe met la main sur tout un nouvel arsenal : ce qu’elle a pu confisquer à Wagner

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L’armée russe met la main sur tout un nouvel arsenal : ce qu’elle a pu confisquer à Wagner

L’armée russe met la main sur tout un nouvel arsenal : ce qu’elle a pu confisquer à Wagner
Un char aux couleurs de Wagner chargé sur une plateforme à Rostov-sur-le-Don, fin juin dernier. (Photo by Feodor Larin/Anadolu Agency via Getty Images)

Le ministère russe de la Défense parade avec des armes et des véhicules de combat récupérés à Wagner comme si c’était du butin. Mais si l’armée russe a pu arrêter les frais en n’ayant plus de mercenaires à entretenir et en récupérant leur matériel, elle ne remplacera pas aisément les combattants.

Pourquoi est-ce important ?

Après plus de 500 jours de guerre, l’armée russe doit faire attention à sa consommation de deux ressources qui ont tendance à s’amenuiser très vite durant un conflit : les hommes et les munitions. Or, le retrait de Wagner de la ligne de front prive l’état-major d’une unité qui, certes peu fiable politiquement, faisait le job. Mais il a pu récupérer son matériel. Qui, pour une large part, provenait en fait déjà des arsenaux russes.

Comment glorifier un échec

La propagande russe sait souvent être fascinante : le ministère russe de la Défense a annoncé que le groupe de mercenaires Wagner avait cédé – apparemment de bon gré – la quasi-totalité de son matériel.

  • Ce mercredi, le porte-parole du ministère Igor Konashenkov a évoqué plus de 2.000 pièces d’équipement, dont des engins lourds comme des chars T-72, T-80 et T-90, ainsi que des lance-fusées multiples et de nombreuses pièces d’artillerie, dont de l’équipement antichar et antiaérien. Le tout s’accompagnerait de plus de 2.500 tonnes de munitions.
  • Dans des images révélées par le média Zvezda News, on peut voir une partie de cet imposant arsenal, visiblement en bon état, être remorquée par camions ou montée sur des plateformes de transport. Une mise en scène qui ressemble presque à une glorification d’un butin pris par l’armée.
  • Sauf que, techniquement, c’est plutôt son propre matériel que le ministère russe de la Défense récupère là, sauf exception. Wagner n’a pas acheté des chars russes sur fonds propres, d’autant plus quand ces modèles, modernes ou au moins modernisés, manquent sur le front. N’oublions pas que la grogne de Wagner a d’abord pour origine la rivalité entre le groupe et l’armée régulière pour obtenir en priorité du matériel.
  • C’est bien sûr « positif » pour l’armée russe que Wagner obéisse à l’accord conclu entre Poutine et Prigojine après sa tentative avortée de coup d’État, mais il ne faut pas perdre de vue l’essentiel : elle perd une de ses unités les plus solides et les plus craintes de son ordre de bataille. Qu’elle en récupère l’équipement (qu’elle a parfois fourni au détriment des unités régulières, quand les munitions manquaient) ne doit pas cacher qu’il lui faudra quand même des soldats pour manier tout ça.

« Soit chez Wagner, soit devant la TV »

Après l’échec de la rébellion, Vladimir Poutine a déclaré que Wagner serait démantelé en Russie et que ses combattants pourraient signer des contrats avec le ministère de la Défense, partir pour la Biélorussie ou rentrer chez eux.

  • À l’heure actuelle, des milliers d’entre eux semblent encore stationnés en Ukraine occupée, dans des camps à l’arrière du front. Ils semblent attendre leur transfert en Biélorussie, où leur patron est censé avoir trouvé asile – bien que ça ne soit pas très clair. Le Guardian rappelle d’ailleurs que, ces dernières semaines, plusieurs commandants de mercenaires ont refusé catégoriquement de rejoindre l’armée.
  • « Soit je suis à Wagner avec mes combattants, soit je me détends volontiers chez moi devant la télévision. Et tout le monde pense ainsi », résumait ainsi un officiel sous le pseudo de Zombie, sur la chaine Telegram de Wagner. Visiblement, l’armée russe ne peut pas espérer récupérer aisément à la fois les hommes et le matériel.
  • Quant aux mercenaires déployés en Afrique, on a appris la semaine dernière que plusieurs centaines d’entre eux avaient quitté Bangui, en République centrafricaine. On suppose qu’ils retournent au pays, mais bien malin qui peut deviner ce qui les attend ensuite.

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