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L’armée malienne arrive à Farabougou, village assiégé par des jihadistes

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Par Justine Daniel — 

L’armée malienne a annoncé son arrivée dans le village encerlé depuis plus de deux semaines par des hommes armés, présentés comme des jihadistes

 

Depuis plus de deux semaines, les 3 000 habitants de Farabougou vivent un enfer. Ce village bambara situé dans la région de Ségou, à quelque 400 kilomètres au nord-est de Bamako, est encerclé par un groupe d’hommes armés qui se revendiquent jihadistes, sans pour autant être précisément identifiés. Jeudi matin, un groupe de l’armée malienne est arrivé par voie aérienne dans la localité, toujours encerclée par les assaillants. «En plus du personnel, beaucoup de colis dont des médicaments ont aussi été largués», a-t-elle indiqué. Des vivres avaient déjà été parachutées en début de semaine, sans pour autant combler le manque de nourriture.

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Le 6 octobre, une vingtaine de personnes avaient été enlevées lors de la foire hebdomadaire du village. Seule une dizaine d’entre elles ont été libérées. Les ravisseurs avaient ensuite encerclé le village et coupé ses accès, Farabougou se retrouvant dans une situation de blocus total. La photo d’un pont dynamité considéré comme vital avait d’ailleurs circulé sur les réseaux sociaux. Quelques jours plus tard, au moins cinq habitants ont été tués dans une embuscade alors qu’ils tentaient de rejoindre leur village, ont rapporté témoins et élus locaux à l’AFP.

Test auprès de la population

Le sort de ce village suscite beaucoup d’intérêt dans le pays. Outre la souffrance des villageois coupés du monde, le blocus est une forme de test auprès de la population pour le gouvernement militaire de transition arrivé au pouvoir après un coup d’état militaire, le 18 août. Le colonel Assimi Goïta, vice-président du gouvernement, a quitté Bamako pour se rendre «sur le terrain dans la région de Ségou pour coordonner les opérations, libérer totalement la localité et traquer les terroristes», a indiqué un responsable au ministère de la Défense sous le couvert de l’anonymat.

Le gouvernement de transition, nommé à l’issue d’une concertation organisée par la junte à l’origine du putsh, suscite l’espoir au sein de la population. Le président démissionnaire, Ibrahim Boubacar Keïta, était accusé d’être incapable d’enrayer la dégradation sécuritaire du pays et l’arrivée au pouvoir de l’armée fait espérer une gestion plus efficace des violents affrontements qui gangrènent le pays. La région du centre du Mali est en proie depuis plusieurs années à des violences entre les jihadistes – qui recrutent au sein des Peuls, majoritairement éleveurs – et les ethnies bambara et dogons qui pratiquent plutôt l’agriculture.

Justine Daniel

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