La Centrafrique, rendue célèbre par les diamants de Bokassa, s’apprête à voter dans le chaos

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À l’heure où disparaît Valéry Giscard d’Estaing, on se souvient de l’affaire des diamants de Bokassa, qui avait lui avait coûté cher politiquement. 40 ans après, le pays de Bokassa vit dans le chaos et s’apprête à voter.

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Le président centrafricain Faustin-Archange Touadera lors du Sommet de l\'Union africaine le 9 février 2020 à Addis-Abeba (Ethiopie)
Le président centrafricain Faustin-Archange Touadera lors du Sommet de l’Union africaine le 9 février 2020 à Addis-Abeba (Ethiopie) (STR / EPA)

Les élections générales sont prévues le 27 décembre : législatives et présidentielle. Et c’est un peu quitte ou double : soit tout se passe bien et le pays tournera la page de la guerre civile ; soit les violences repartent et le pire est à craindre. Comme son nom l’indique, la République Centrafricaine est en plein milieu du continent africain, entre Cameroun, Tchad, Soudan et République Démocratique du Congo.

Le pays est l’un des plus pauvres du monde (avec une espérance de vie de 50 ans), il est grand comme la France, mais peu peuplé : 4 millions et demi d’habitants. Un million de personnes ont fui le pays. Plus de 600 000 réfugiés ne seront d’ailleurs pas autorisés à voter lors du prochain scrutin. La présidentielle devrait se jouer entre le président sortant, Faustin Archange Touadera, au pouvoir depuis 2016 et l’un de ses prédécesseurs François Bozizé, renversé en 2013. Mais un report de dernière minute du scrutin n’est pas à exclure, tant l’organisation du vote est difficile à mettre en place.

Une guerre civile sanglante

L’État central ne contrôle pas grand-chose dans le pays. Depuis la chute, à la fin des années 70, de l’empereur auto-proclamé Bokassa (l’homme des diamants), la Centrafrique a connu une alternance de coups d’Etat (en 1981, en 2001 et donc en 2013) et de processus électoraux (en 1993, en 2005, en 2016).

L’histoire récente demeure marquée au fer rouge par les événements de 2012 et 2013. Une guerre civile sanglante a opposé une coalition de groupes essentiellement musulmans, la Seleka, à des milices essentiellement chrétiennes ou animistes, les Anti Balaka. Les affrontements ont fait des milliers de morts.  Et plusieurs personnes, dans les deux camps, ont été accusés de crimes de guerre par l’ONU. On se souvient aussi de la mort, dans ce contexte, de la jeune photographe française Camille Lepage en 2014. Le calme est globalement revenu, mais c’est au prix d’une absence du pouvoir central ; il n’y a pas d’Etat au sens où on l’entend généralement, avec une force de police ou des services publics. 80% du territoire demeure contrôlé par les milices. Et les contentieux ne sont pas seulement religieux : il s’agit beaucoup d’une accumulation de rivalités locales, et aussi du règne d’une économie du racket. Autant dire que l’achat de voix et le vote sous la contrainte seront de mise, un peu partout, lors du scrutin de fin décembre.

Les Russes dans le « pré carré » français

40 ans après l’affaire des diamants, la France est toujours présente en Centrafrique. En 40 ans, Paris a conduit en Centrafrique une bonne demi-douzaine d’interventions. C’est ce qu’on surnomme parfois « un pré carré ». Après la guerre civile de 2013, la force française Sangaris , qui comptait 2000 soldats en moyenne, a fini par se retirer, après avoir l’objet de critiques et de controverses. Mais il y a toujours une présence française dans le pays, sous le parapluie d’une mission militaire européenne, l’EUTM.

L’évolution majeure de ces dernières années, c’est l’apparition de la présence russe. Avec des centaines de conseillers militaires auprès du pouvoir. Et aussi plusieurs conseillers politiques auprès du président Touadera, notamment Valeri Zakharov.

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