Km5 : le film de l’échec d’une opération de désarmement des miliciens menée par la Minusca

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Les casques bleus de la Minusca ont lancé tôt ce dimanche une opération de désarmement des miliciens du Km5. L’opération a échoué et les groupes d’autodéfense ont érigé des barricades au Km5.

Comment cette opération militaire est-elle arrivée à ce jour ? Tout est parti de la déclaration de la Minusca d’il y a un mois, menaçant les miliciens du Km5 dont principalement Nimery Matar alias Force, chef du groupe armé le plus réputé du Km5. Force diffuse une déclaration vidéo sur les réseaux sociaux, menaçant de se « battre » contre la Minusca si ses hommes tentaient de franchir ses périmètres. La Minusca réplique et tente sans succès une première opération les 31 mars et 1er avril.

Force réagit et publie sur son compte officiel en ces termes « la Minusca nous a lancé un ultimatum et moi aussi je leur ai lancé le mien. Ils nous ont envoyé les Portugais à cette heure-ci (21h) pour me tenter et je leur ai confirmé… la suite demain matin suis prêt ».

Depuis trois jours, les alertes ne cessent d’alimenter les réseaux sociaux à propos d’une nouvelle attaque sur Km5. Le Commandant des Forces de la Minusca, a déclaré lors d’une conférence de presse le mercredi dernier qu’une opération est en cours. « Il faut que ces groupes armés et criminels au Km5 soient désarmés. On ne fera plus de marche arrière, l’opération est en cours de planification avec beaucoup de professionnalisme et beaucoup de détermination » a déclaré le Général Balla Keïta.

Cette opération, est alors devenue un échec poussant ainsi Force à défier les Forces de la Minusca et les Forces de défenses et de sécurité. Nimery Matar alias Force n’a pas tardé à publier une déclaration ce dimanche. « Une grande défaite pour la Minusca et les Forces Armées Centrafricaines. Ils disent qu’ils étaient venus pour Moi FORCE, pourquoi attaquer les innocents? J’étais là quand ils étaient venus depuis 2h du matin, on a fait presque 4 à 5h d’affrontements. Pourquoi ils étaient tous retirés? Fuir plutôt ? Je suis là présent et à tout moment. Quiconque nous attaque, on les brisera et quiconque on l’attaque on les détruira et je suis prêt à les combattre jusqu’à la fin. Vive km5 ».

Véritable guerre médiatique quand plusieurs personnalités, tôt le matin annonçaient le contrôle de Km5 par les casques bleus et les forces nationales. En réalité, c’est un pas en arriéré au Km5 dont le contrôle est repris par les seuls les groupes autodéfenses, ce qui rappelle la situation de 2014.

   Selon Fridolin Ngoulou, les forces nationales et internationales ont mené une opération de désarmement au km5. Le groupe de Nimery Matar alias Force était la principale cible. Le RJDH a pu avoir des informations sur le déroulé de cette information. 1h25 du matin plusieurs blindés de la Minusca et quelques véhicules de la gendarme nationale entrent discrètement et en convoi au km5. Tous les points stratégiques sont encerclés. La base de FORCE, leader d’un groupe armé en froid depuis quelques semaines avec la Minusca, est encerclé.

2h18, les premiers coups de feu sont entendus par les habitants du km5 dans les environs de la base de FORCE. Dans la foulée, les casques bleus prennent le contrôle de la base de FORCE qui est introuvable. Un char est installé dans la concession et plusieurs éléments sont positionnés.

2h48, des coups de feu sont entendus un peu partout dans le km5. Des grenades exposent aux quatre coins du quartier. Les casques bleus et les gendarmes gardent leur position mais à 4 heures du matin, ils tentent de prendre le contrôle des ruelles du km5 mais la population s’y oppose estimant que l’opération pourrait découler sur des morts inutiles.

4h30 les éléments de la Minusca se retirent des quartiers pour prendre position au commissariat du 3ème arrondissement et l’université de Bangui transformée en base arrière des casques bleus portugais. Sous pression de la population et des tirs nourris des auto-défenses, les gendarmes et les casques bleus quittent le km5 en convoi unique.

Depuis 6h00, la garde présidentielle et les casques bleus sont positionnés devant le siège de la Minusca sur l’avenue Boganda qui donne une vue sur le commissariat qui est incendié par les auto-défenses.

/ Sylvestre Romain Sokambi #CARcrisis #RCA #Bangui

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