Km5 : Des morts, des otages , des blessés, des déplacés et encore des morts…

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Depuis le déclenchement de l’affaire de l’attaque du bar dancing sis au quartier Km5, la population banguissoise est livrée à elle – même et abandonnée par  ceux – là à qui elle a massivement confié la gestion de sa destinée. Tous les jours, l’on entend parler de morts, de prise d’otages, de déplacements massifs de populations et d’exécutions extra – judiciaires , sans que la Minusca ne puisse intervenir et que les forces de défense et de sécurité ne soient effectivement déployées dans la zone. Alors que les populations de cette partie de la capitale ont besoin du soutien de leurs autorités, Touadéra et toute l’équipe gouvernementale de Sarandji seraient déjà en train de festoyer à Berbérati, prenant ainsi part à la JIMA.

Un acte de démission totale de la part d’un gouvernement qui, sous d’autres cieux, aurait dû déjà décréter un couvre – feu au Km5 avec le déploiement des faca et  ordonner le report de ce spectacle déshonorant pour les victimes des évènements qui se poursuivent encore…

Aux dernières nouvelles, il aurait été déposé à la morgue trois corps sans vie et calcinés, dont celui d’une femme enceinte, tous victimes d’un acte de prise en otage, au lendemain de l’attentat du bar dancing. Aux dernières nouvelles, circulerait avec insistance l’information de l’enlèvement et de l’assassinat d’un élève qui avait accompagné son père à l’Eglise Sion et qui aurait pris la décision d’aller étudier avant de  rentrer à la maison derrière une moto. Depuis lors, l’enfant aurait été porté disparu et les détenteurs de son téléphone auraient demandé à son père géniteur d’aller récupérer son corps sur le pont Jacquesson, alors qu’il n’y avait aucun corps à cet endroit.

 Hormis la déclaration de M. Wanzet, la population de Bangui est abandonnée à elle – même. Touadéra et son cher aîné Sarandji, préoccupés par ce qu’il leur rapporterait comme pactoles leurs missions de Berbérati.

De tristes nouvelles confirmées déjà la veille par AFP, en ces termes :

« Quatre personnes sont mortes et une vingtaine de blessés samedi soir dans une attaque à la grenade contre un café de Bangui, un incident suivi par des représailles qui ont fait trois morts, premières violences significatives dans la capitale centrafricaine depuis début 2017. L’attaque par des hommes non identifiés contre ce café où jouait un célèbre chanteur local, s’est produite au PK5, un quartier qui a longtemps été l’épicentre des violences communautaires qui ont secoué Bangui ces dernières années. Le café visé, « Au carrefour de la paix », se situe à la limite des 3ème et 5ème arrondissement, dans le quartier musulman, poumon commercial de la ville.

Selon le ministre de la Sécurité publique, Henri Wanzet, qui s’est exprimé dimanche à la radio d’Etat, quatre personnes ont été tuées et une vingtaine blessées. Une enquête officielle a été ouverte. « Deux individus sur une moto ont lancé samedi soir une grenade dans le café » où se produisait le chanteur centrafricain Ozaguin, a déclaré à l’AFP le responsable de la communication de la mission de paix de l’ONU en RCA (Minusca), Hervé Verhoosel, joint par téléphone depuis Libreville.

Des membres du groupe du chanteur ont été blessés et emmenés à l’hôpital communautaire de Bangui, selon la même source. A ce même hôpital, un médecin a fait état de 21 blessés reçus aux urgences.

Selon une responsable locale de Médecins sans frontières (MSF), sept autres blessés ont été évacués sur un autre centre de santé, dans le quartier Sica. Dimanche matin, la situation était très tendue aux alentours du PK5, où les corps de trois jeunes hommes ont été amenés à la morgue de la mosquée locale, a constaté un correspondant de l’AFP.

Deux des victimes ont été égorgées, et une autre battue à mort. « Ce sont deux taxis-moto et un jeune qui se promenait dans le quartier », a expliqué sur place un notable du quartier qui a requis l’anonymat. Tous les trois auraient été tués dans la nuit en représailles de l’attaque. « Ce sont des innocents », a condamné le même notable, appelant la population locale au calme mais disant « partager la colère » des proches des victimes. Des tirs sporadiques à l’arme légère et en rafales, ont été entendus depuis le matin jusqu’en milieu d’après-midi dans le quartier, où patrouillaient des habitants en armes, membres de groupes « d’auto-défense ». Un engin blindé des casques bleus de la Minusca était présent à l’entrée du PK5, sur l’avenue Koudoukou, où la circulation était très réduite.

-‘Perdre l’espoir’-

Le quartier majoritairement musulman du PK5, à Bangui, a été longtemps l’un des épicentres de la grave crise politico-militaire qui secoue la Centrafrique depuis le renversement en 2013 du président François Bozizé par l’ex-rébellion à dominante musulmane de la Séléka, et une contre-offensive des milices antibalaka pro-chrétiennes.

Les interventions armées de la France (2013-2016) et de l’ONU (environ 12.500 hommes) ont depuis lors réduit considérablement les violences, en particulier à Bangui. Mais celles-ci ont repris en intensité en province depuis le départ de la force française Sangaris.

Des groupes armés et des milices s’affrontent désormais pour le contrôle des ressources dans ce pays de 4,5 millions d’habitants, l’un des plus pauvres au monde.

Dans une courte vidéo publiée sur facebook, l’artiste Ozaguin, chanteur très en vue dans son pays où il est surnommé le roi de la rumba centrafricaine, a confirmé que six de ces musiciens avaient été blessés dans l’attaque à la grenade. Il s’est dit étonné de ne pas avoir été lui-même blessé par des éclats de grenade et a remercié Dieu et ses fans pour leur soutien. « Ozaguin était venu se produire ici pour faire en sorte que tous les Centrafricains, musulmans et chrétiens, se retrouvent ici dans la cohésion sociale », a expliqué à l’AFP le propriétaire du café visé, Issiakou Guymba. « Un groupe de gens non-identifiés est venu sur une moto-taxi, ils ont jeté une ou des grenades au milieu de la foule », a-t-il raconté. « Cela nous fait perdre l’espoir, quand des gens viennent semer comme ça la panique dans la population ».

 La Rédaction

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