Khartoum : échec et mât ou les désillusions de Touadéra et Sarandji

0
440

La stratégie d’entêtement sans borne du Chef de l’Etat, Faustin Archange TOUADÉRA, aura eu raison de sa real politik, puisqu’il est aujourd’hui embourbé, avec le fiasco annoncé du Dialogue de Khartoum, dans ses propres turpitudes, dans ses propres contradictions. Le piège des groupes armés et des mercenaires néo-nazis du groupe Wagner est sur le point de se refermer sur l’homme « fort » du Palais de la Renaissance.

Tenant à tout prix à privilégier Khartoum par rapport à Addis Abéba, finalement c’est Khartoum qui a été retenu pour ce Dialogue clivant, excluant et réduit à un monologue inter-groupe armé, donc même pas un face à face,entre groupes armés et gouvernement. Le gouvernement s’étant mu en chambre d’enregistrement des exigences des mercenaires étrangers assassins chaque jour un peu plus du peuple centrafricain.

Le RPR n’a eu de cesse de répéter, les mois, semaines et jours précédents ce Dialogue, qu’il fallait tout faire, tout mettre en oeuvre pour que ce Dialogue soit inclusif (partis politiques, société civile, plateforme religieuse, pouvoir public, acteurs majeurs de la sous-région et groupes armés centrafricains) et non pas réduit au duo gouvernement-groupes armés.

Nous avions insisté afin de  faire la différence entre les rebelles centrafricains et les mercenaires étrangers qui n’ont aucun droit à prendre part au dialogue inter-centrafricain.

Nous avions soutenu que l’implication ostentatoire des mercenaires néo-nazi russes de Wagner serait de nature a mettre en péril de l’issue de ce Dialogue.

Nous avions milité pour le recours aux anciens Chef d’Etat déchus, François Bozizé et Michel Djotodia, acteurs clés, incontournables pour la résolution de la crise.

Toutes ces conditions préalables nécessaires pour espérer une issue heureuse du Dialogue Politique ont été balayées d’un revers de la main par le Chef de l’État qui a choisi Khartoum au détriment d’Addis Abéba (siège de l’Union Africaine). Le Chef de l’État a préféré écarter les anciens présidents de la République Bozizé et Djotodia. Il a préféré sélectionner les partis politiques de son choix, y compris ceux de l’opposition démocratique, pour les envoyer en tant que spectateurs à Kharoum. Idem pour les autres entités (société civile, plateforme religieuse, associations de victimes). Il a préféré mélanger les groupes armés, donc ne distinguant pas les mercenaires-terroristes comme Ali Darass ou Sidiqi Abass des groupes rebelles armés centrafricains.

L’aile mercenaire des groupes armés s’étant rencontrée en conciliabule dans le nord du pays sous l’égide des mercenaires néo-nazis de Wagner avant leur arrivée à Khartoum, en proie aux violences contestataires politico-sociales. Alors que le gouvernement comme à son habitude s’est rendu à ces négociations sans préparation, sans experts, sans moyen de coercition ou de pressions, sans plan de bataille. En bref, la fleur au fusil.

Avec cette erreur monumentale, TOUADÉRA vient de saborder sa légitimité pour la donner aux mercenaires étrangers du Sahel et du Caucase. Avec le document final où les exigences exorbitantes des groupes de mercenaires étrangers ne pourront pas être contestées ou refusées par le gouvernement faible du Chef de l’État, ils obtiendront (enfin) ce qu’ils recherchaient depuis longtemps. Avant ils prenaient les armes par simple folie prédatrice et sanguinaire. Maintenant, légitimés par TOUADÉRA et sa politique bancale d’exclusion, de division et d’isolationnisme, ces mercenaires-terroristes étrangers tueront au nom du non-respect des accords de l’Union Africaine par le pouvoir de Bangui.

Car l’équation est simple, pour ne pas dire binaire: Soit le Chef de l’État réalise les vœux des mercenaires-terroristes étrangers et dans ce cas, il devient un traître à la Nation qui ne lui pardonnera jamais de sacrifier la sécurité et les droits du peuple souverain au profit de seigneurs de guerre étrangers. Soit il ne réalise pas leurs vœux mais dans ce cas, ils vont mettre à feu et à sang le pays à un niveau encore plus insoutenable qu’aujourd’hui.

En voulant exclure les compétences centrafricaines pour préférer mettre en avant le clientélisme, le tribalisme, la concussion, la compromission et la division, le Chef de l’État a rendu sa position, déjà fragile, encore plus inconfortable voire intenable. Il vient de scier la branche d’arbre  sur laquelle il est assis. Et ça même ses plus fervents soutiens dans le gouvernement le savent. En témoigne, s’il était encore besoin de le démontrer, la dernière publication d’un ses ministres au ton désabusé.

Les carottes sont cuites. Échec et « Math »!

Lu Pour Vous

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici