Khartoum : ce qu’il faut retenir de la cérémonie du paraphe de l’Accord de Paix

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                               Les Présidents  Faustin Archange Touadera et son homologue  du Soudan, Omar El-Beshi

 

Il est 12h45, ce mardi 5 février dans la capitale soudanaise, quand le premier des 14 groupes armés commence à parapher les pages de l’accord de paix et de réconciliation en République centrafricaine, obtenu quelques jours plus tôt à l’issue des discussions avec le Gouvernement, sous l’égide de l’Union africaine (UA) et le soutien des Nations unies.

Suivront les 13 autres, avant l’entrée dans l’imposante Salle de l’Amitié, au State Building, du président du Soudan, Omar El-Beshir, accompagné de son homologue centrafricain, Faustin Archange Touadera, arrivé quelques heures plus tôt à Khartoum. Après l’exécution de “La Renaissance” et “Nahnu Djundulla Djundulwatan” (“Nous sommes l’armée de Dieu et de nos terres”), les hymnes des deux pays voisins, et les poignées de main avec les leaders des groupes armés, c’est au tour des Chefs d’Etat et du président de la commission de l’UA de parapher le texte.

Suivent les discours, avec d’abord le ministre soudanais des Affaires étrangères soulignant la contribution de son pays à l’Initiative africaine avant de rendre hommage à l’UA, aux Nations unies, aux voisins et aux partenaires bilatéraux et multilatéraux de la RCA dont les efforts ont contribué à ce grand jour pour l’Afrique, “à marquer d’une pierre blanche”. Les Nations unies étaient représentées à la cérémonie par le Représentant spécial du Secrétaire général en RCA Parfait Onanga-Anyanga.

Parlant au nom des groupes armés, Herbert Grotran Djono-Ahabale, président du RPRC, souligne que la durée des pourparlers de Khartoum est le signe du caractère sérieux du dialogue inter-centrafricain. “Aujourd’hui, c’est chose faite. L’heure est à une véritable paix pour notre pays”, dit-il avant d’avertir que l’accord de Khartoum ne doit pas être un accord de plus mais plutôt celui qui doit sceller la paix, la réconciliation nationale et la cohésion sociale en RCA. Soulignant que “le plus difficile commence avec l’application et la mise en oeuvre de l’accord”, les groupes armés appellent tous les Centrafricains à se sentir concernés.

Pour sa part, le président de la commission de l’UA précise que “nombreux seront ceux qui pensent, non sans raison, que c’est un enième accord” et, au nom du peuple centrafricain, des frères du voisinage et de l’ensemble du continent, demande à être conséquents afin de mettre un terme aux souffrances du peuple.

“Rien n’empêche les peuples centrafricains de vivre dans leur diversité religieuse, régionale, confessionelle et autres. Il suffit de s’accepter, d’être inclusifs, de respecter la différence, de respecter vos institutions, de respecter l’intégrité de votre territoire”, indique-t-il, en invitant les Centrafricains à s’inspirer du Rwanda. “Il faut se faire violence – tous – pour s’accepter et tourner définitivement cette page”.

Le chef de l’Etat centrafricain a tenu à rendre hommage aux victimes de la violence avant de remercier “tous mes compatriotes qui ont accepté de se mettre ensemble pour nous offir ce bijou, cet accord qui donne à tous de réels espoirs”.

“En venant à Khatoum, nous devions répondre à une grave question: voulons nous rester confinés à faire la comptabilité macabre des victimes des crises cycliques ou sommes-nous disposés à impulser une nouvelle dynamique visant à changer la société pour un avenir de paix et de concorde?

 

Quant à la mise en oeuvre de l’accord, le chef d’Etat est clair: “Nous n’avons pas le droit de décevoir. Nous avons démontré collectivement que nous étions mûs par la forte volonté de regagner Bangui avec un accord consacrant notre entente mutuelle pour une véritable réconciliation, socle d’une paix juste et durable”.

“La paix est à notre portée. Ensemble, faisons le serment que cet accord de paix soit la traduction de notre ambition commune de nous atteler à reconstruire une République centrafricaine qui sache nourrir, vêtir, soigner, loger et instruire ses filles et fils, le rêve que portait si dignement Barthélemy Boganda”, ajoute le président, tout en disant à la communauté internationale que le peuple centrafricain a encore besoin d’elle.

Parmi cette communauté, il cite “les Nations Unies qui, à travers la MINUSCA, ne ménagent aucun effort pour aider à contenir les nombreux périls auxquels nous continuons à faire face. Je salue la présence, il y a quelques temps, du Secrétaire général adjoint et chef des opérations de paix à qui je renouvelle mes remerciements”.

L’intervention du chef de l’Etat soudanais a clôturé la céremonie avec d’abord le voeu que “ce soit le début d’une paix durable” pour la République centrafricaine. “Une paix durable est un défi constant. Il exige que soient consentis des efforts sur plusieurs plans. L’étape qui vous attend sera décisive”, dit le président, tout en réiterant la disponibilité du Soudan de se tenir aux côtés de la RCA jusqu’à ce que la paix soit une réalité dans le pays.

 

 

 

 

MINUSCA

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