Kaga – Bandoro : vive réaction de la population de la Nana – Gribizi suite aux propos mensongers et insultants de Sarandji

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Il s’appelle Simplice Matthieu Sarandji. Il est maître de conférences en géographie à l’Université de Bangui. Ami intime de son cher cadet Faustin Archange Touadéra, il était son secrétaire général, lorsqu’il assumait les fonctions de recteur. Nommé premier ministre par le général d’opérette François Bozizé, il lui avait confié les charges de directeur de cabinet, pendant plus de 5 ans.

Après la brillantissime élection du mathématicien de Boy – Rabé et sa prestation de serment, au stade 20.000, le 30 mars 2016, il a été nommé, à son tour, le 2 avril 2016, premier ministre, chef du gouvernement. A ce titre, il est appelé à déterminer et  conduire la politique du gouvernement, conformément aux orientations fixées par le président de la République  et au programme politique sur la base duquel celui – ci a été élu par le peuple.

A ce propos, faut – il le rappeler,  en sus de ses promesses de la sécurisation et de la pacification du pays, de la restructuration et du redéploiement des forces armées centrafricaines sur toute l’étendue du territoire national, de la restauration de l’autorité de l’Etat, du retour des milliers de personnes déplacées dans leurs villages, de la mise en œuvre d’une politique de réconciliation nationale et de la cohésion sociale et du développement des secteurs prioritaires que sont les routes, l’école et la santé, Touadéra avait décidé de faire de la sécurité la priorité des priorités de son quinquennat.

Pour mémoire et afin que nul n’ignore le moment venu, voici ce que le président en avait déclaré, lors de la cérémonie de sa prestation de serment, dans son adresse solennelle à la nation tout entière, au peuple centrafricain et à la communauté internationale : «  ……Mes Chers Compatriotes, Je n’ignore pas l’étendue et les difficultés de la tâche à accomplir durant ce mandat. J’en ai exposé les grandes lignes au cours de la campagne électorale. Mais, je souhaite revenir devant vous sur certains points auxquels j’attache une importance particulière. La priorité des priorités à la sortie de ces élections est la sécurité durable et la défense du territoire national. La sécurité est une exigence républicaine, c’est la première des libertés. J’y répondrai avec fermeté. Tout sera mis en œuvre pour que les Centrafricains vivent en paix et en sécurité sur l’ensemble du territoire national. La République Centrafricaine est Une et Indivisible. Et elle le restera. Je m’emploierai à appliquer très rapidement le Programme du Désarmement, de la Démobilisation, de la Réinsertion et du Rapatriement (DDRR) pour favoriser le retour à la paix et à la sécurité, ceci en concertation avec nos partenaires. Je procèderai à la refondation de notre armée pour qu’elle devienne véritablement républicaine, pluriethnique, apolitique et professionnelle. J’en viens à la question de la réconciliation et la cohésion nationale. Nous avons besoin aujourd’hui, plus qu’hier, de nous retrouver pour reconstruire notre mère patrie. Tel est le défi qui se pose à nous et qui doit permettre à notre pays de prendre le chemin de la reconstruction et du développement « .

Fort de ce qui précède, le premier ministre Sarandji, ayant l’obligation constitutionnelle de conduire la politique du gouvernement, se devait de mettre en place un gouvernement de compétences, d’actions et de combat afin de traduire en actes et donner forme aux promesses politiques sur la base desquelles son cher cadet a été élu. Mais, au lieu de cela, Sarandji a préféré composer un gouvernement de copains et de coquins, non pas en fonction de leur maîtrise réelle de la technicité et de leurs valeurs intrinsèques mais plutôt  sur la base des critères opaques et subjectifs et d’appartenance régionale et ethnique.

A l’arrivée, le peuple a eu droit à une équipe composée d’hommes et de femmes notoirement incompétents et incapables de prendre des mesures vigoureuses afin de défendre l’intégrité du territoire national, assurer la protection des biens et des personnes et de veiller à la préservation des intérêts fondamentaux de l’Etat.

 Au nom de la politique de main tendue dans le cadre du processus de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, un pacte de collaboration entre ce gouvernement et les groupes armés a  été astucieusement  conçu et savamment mis en œuvre pour permettre à ces  derniers d’occuper des hautes fonctions de l’Etat à la présidence de la République, dans le gouvernement et dans les autres institutions.

Ce faisant, Sarandji et son gouvernement se sont mis le doigt dans l’œil et sans le vouloir,   leur absence de vision politique, leur manque d’ambition sérieuse pour leur pays, leur   mollesse et leur immobilisme et leurs accointances à ces bandits de grand chemin, ne pouvaient que  donner ainsi à leurs partenaires du moment, l’occasion de disposer de l’argent frais et d’user de leurs positions au sein des différents institutions de la République, pour avancer sur le terrain, étendre leur présence sur toute l’étendue du territoire national et pour s’y installer en vue de contrôler et piller nos ressources nationales.

C’est ainsi que deux années plus tard, ces bandes armées occupent aujourd’hui plus de 85% du territoire, y tuent impunément, violent, volent, incendient des villages et greniers, détruisent des biens publics et privés, lèvent l’impôt et rackettent des paisibles populations, au vu et au su de la Minusca. C’est ainsi que devant la dégradation de la situation sécuritaire et surtout après l’occupation de la ville de Kaga – Bandoro par des éléments de la Séléka, avec des mercenaires, lourdement armés dans le but d’y tenir un conclave et de marcher vers Bangui, et  au lendemain du massacre de l’église Notre Dame de Fatima par des bandes armées et dont le bilan fait état de plus de 40 morts, de plus de 200 blessés et de plus de 5.000 familles traumatisées, Sarandji et son gouvernement étaient sommés de répondre à une interpellation de l’assemblée nationale, le vendredi dernier.

Mais, au lieu de rassurer les représentants de la nation sur les dispositions prises  ou à prendre par le gouvernement pour déloger ces bandes armées de la ville de Kaga – Bandoro en vue de permettre le retour de la paix dans cette partie de la République, d’une part, et de  faire toute la lumière sur ce qui s’est réellement passé ce jour – là, 1er mai 2018, à l’église Notre Dame de Fatima, l’identité des assaillants, le nombre des victimes, et la part de responsabilité de son gouvernement dans cette tragédie, l’homme comme à son habitude a préféré se laisser aller  comme un érudit enseignant dans un amphithéâtre, délirant et dictant «  ex cathedra »  ses vérités dogmatiques à ses étudiants.

 C’est ainsi que pour le premier ministre Sarandji, ces regains d’hostilités ne sont que l’expression de manipulations politico – politiciennes des centrafricains contre des centrafricains par des puissances étrangères, depuis l’accession de la République centrafricaine à ce jour. Et pour corroborer ces propos, il n’ a pas hésité à pointer un doigt accusateur vers la population de Kaga – Bandoro, qui en contrepartie de quelques  morceaux de viande, apporte ses soutiens aux éléments de la Séléka et à leurs mercenaires, en leur débroussant les pistes de transhumance des convoyeurs de bœufs, afin d’atteindre Dékoa, Sibut et Bangui. Il finira ses jérémiades en donnant la parole à son ministre de la sécurité publique, le général Wanzet – Linguissara, dont l’intervention laissera, à son tour, sur leur soif, les députés de la nation.

En effet, pour tous les représentants de la nation dont la plupart ne sont pas passés par quatre chemins pour exiger la démission pure et simple du premier ministre, l’homme et son gouvernement ne sont pas en mesure d’assurer la défense de l’intégrité du territoire national, la protection des biens et des personnes et de veiller à la préservation des intérêts fondamentaux de l’Etat. Pour le député de Kaga – Bandoro I, les propos du premier ministre Sarandji ne sont ni plu ni moins qu’une  véritable insulte à l’endroit de toute la population de la préfecture de la Nana – Gribizi  qui non seulement n’a aucun représentant dans son gouvernement, mais surtout qui est abandonnée par les autorités légales et légitimes et livrée  à la merci de ces bandits de grand chemin et de leurs mercenaires.

En réaction à cette intervention du premier ministre Sarandji, aux dernières nouvelles, toute la vaillante et courageuse  population de la Nana – Gribizi qui a fourni à la République, l’un des tout premiers sénateurs, en la personne de Feu Nado et qui a donné à la patrie plusieurs grands commis de l’Etat dont le premier ministre Jean – Paul Ngoupandé qui avait brillamment occupé ce fauteuil bien avant lui et qui avait mieux que lui,  n’aurait pas bien apprécié ces propos  outrancièrement insultants et mensongers,  tenus à son encontre.

Elle constate avec étonnement et une grande indignation qu’au lieu de donner une importance capitale à la question de la crise  sécuritaire  qui ne cesse d’ébranler l’âme de la République, qui menace gravement son inexistence et dont est victime innocemment le peuple centrafricain sur sa propre terre, en général, et la population de la préfecture de la Nana – Gribizi, en particulier, comme le fait avec une rare élégance, détermination et total dévouement son collègue malien, un certain Soumeylou Boubèye Maïga qui a bravé la peur et l’insécurité pour effectuer une grande tournée dans le Nord du Mali, c’est – à – dire à Gao, Kidal et à Tombouctou, tanières des bandes armées et des terroristes, afin  d’être à l’écoute de sa population et lui apporter des projets de développement dans le domaine des infrastructures de base que sont les routes, l’école et la santé, le premier ministre Sarandji préfère plutôt jouer aux bureaucrates et  semble  se réjouir, tel un masochiste,  des souffrances, des malheurs et du martyre infligé au peuple centrafricain par les bandes armées. Ses déclarations  souvent teintées de menaces, de délations et de manœuvres politico politiciennes ne sont pour elle qu’une fuite en avant et une manière de cacher ses insuffisances à la tête  de ce gouvernement  et l’incapacité totale de son équipe à  travailler à la résolution définitive de cette crise.

Elle lui rappelle que, s’il lui est loisible, pour avoir été « boucher » à Bordeaux quand il était étudiant, de voir des morceaux de bœufs partout, il n’en serait pas ainsi pour la courageuse population de la Nana – Gribizi qui a voté à plus de 80% pour le président Touadéra et qui ne serait pas prête pour vendre son âme à ces diables  d’envahisseurs de la Séléka, pour quelques morceaux de viande. Elle saisit cette occasion pour l’informer que CE SONT LES  MANDJA  qui ont tué l’esclavagiste Rabah en 1901 et ont planté sa tête dans un pieu, et que n’eût été le complot ourdi contre eux par la Minusca avec le soutien de son gouvernement qui en veut à leurs  guerriers et les fait arrêter tout le temps, alors que dans le même temps elle laisse sévir et régner les éléments de la séléka, ils auraient déjà fini courageusement et à mains nues  avec ces bandes armées. 

Par  conséquent, cette population exigerait depuis lors des excuses publiques et officielles de sa part pour étancher sa colère , mais ne voudrait  à l’avenir  ni entendre parler de lui, ni  l’entendre parler de la préfecture de la Nana – Gribizi et lui réserve d’ores et déjà le sort que le peuple centrafricain a réservé à un certain Enock Derant Lakoué, président du PSD, alors premier ministre, quand il avait péremptoirement  déclaré aux syndicalistes qui étaient en grève pour obtenir le paiement de leurs arriérés de salaires   » voulez – vous que j’aille cueillir des feuilles de manguiers pour vous payer ? ».

Jean – Paul Naïba

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