Kaga – Bandoro : Mapenzi et les députés, responsables des exactions commises sur les populations locales

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C’est  une si bien triste vérité, mais elle est là telle une loi d’airain. Elle est bien là vérifiable par les faits et les vécus de tous les jours.

C’est bel et bien M. Jean Symphorien Mapenzi, ci – devant député de Bimbo 2 et 1erVice – président de l’assemblée nationale et toute la représentation nationale sans exclusive qui sont aujourd’hui responsables, devant la nation tout entière, le peuple centrafricain et devant l’histoire, des dernières exactions dont sont victimes les populations de Kaga Bandoro, en particulier, et de celles de toute la Nana – Gribizi, en général. Responsables pour leur inconditionnel soutien et leur franche collaboration qui frisent la trahison, avec le gouvernement notoirement incompétent et incapable de M. Simplice Matthieu Sarandji.

En effet, il n’est de secret pour personne que parmi les trois missions dévolues au député de la nation, celle qui fait de lui le censeur de toute action gouvernementale est la plus importante ; car non seulement elle lui permet de demander des comptes au gouvernement sur ses engagements, la mise en œuvre de ses politiques nationales, en adéquation avec  les besoins prioritaires de ses électeurs, et l’exécution de son programme politique pour le bien – être de la population, mais surtout elle lui donne l’occasion de le sanctionner, par le déclenchement de la procédure de la motion de censure.

Dans toute démocratie digne de ce nom, les députés,  respectueux des valeurs  de la dignité humaine et du droit au bien – être social, soucieux de la défense des intérêts et besoins de leurs électeurs, et  fiers de leur rôle de représentants du peuple, seul détenteur du pouvoir de la souveraineté nationale, ont toujours recouru à cette redoutable arme. L’histoire des gouvernements dans tout Etat démocratique où le pouvoir a été conféré à un régime par la voie des urnes est jalonnée de l’histoire du recours par les représentants de la nation à la procédure de la motion de censure. A ce sujet, les combattants de la liberté se souviennent encore aujourd’hui, comme si c’était hier, de l’usage de cette procédure, sous le régime démocratiquement élu du feu président Ange Félix Patassé, par sa propre majorité parlementaire contre son propre gouvernement.

A l’époque, les députés de la nation avaient reproché au gouvernement du professeur Jean – Luc Mandaba, son incompétence et son incapacité notoire à payer à termes échus les salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat. Ils avaient recouru à cette arme afin de tenter de trouver des solutions à la grève générale déclenchée par les différents syndicats des travailleurs de la fonction publique. Un acte politique éminemment courageux avec une portée sociale historique qui sera favorablement accueilli par toutes les forces vives de la nation, à savoir les partis politiques, les syndicats, le patronat, les confessions religieuses, les étudiants et les élèves, et  qui mettra un terme un tant soit peu à la crise sociale qui perlait.

Plusieurs années plus tard, le régime démocratiquement élu du président Touadéra et le gouvernement de son cher aîné sont confrontés à l’épineuse question d’insécurité sur toute l’étendue du territoire national. Alors qu’à leur accession au pouvoir, seulement deux préfectures étaient assiégées par des bandes armées et des seigneurs de guerre, deux années plus tard c’est plus de 80% du territoire qui échappe  au contrôle de l’autorité légale et légitime. Et pourtant, le candidat Touadéra avait fait de la question de la sécurité nationale sa priorité des priorités.

 Pour ce faire, le gouvernement de son cher âiné Sarandji se devait de tout mettre en œuvre afin d’assurer effectivement la défense du territoire national, la protection des biens et des personnes et la préservation des intérêts fondamentaux de l’Etat. Malheureusement, leur politique de main tendue a plus fait pousser des ailes aux bandes armées et aux seigneurs de guerre qu’à tempérer leurs ardeurs guerrières. Cette situation devait interpeller tous les députés de la nation quelque soit leur obédience politique pour demander des comptes à ce gouvernement et in fine recourir, comme il a été soulevé un peu plus haut, à la procédure de la motion de censure.

Et l’occasion leur a été donnée lors de l’interpellation du  premier ministre Sarandji, le mercredi dernier, au lendemain de l’envahissement de la ville de Kaga – Bandoro par les éléments d’Abdoulaye Hissène et leurs mercenaires. Mais, au lieu de dénoncer l’incompétence et l’incapacité de ce gouvernement à sécuriser le pays et le peuple centrafricain, M. Mapenzi et ses collègues ont préféré plutôt opter pour la lâcheté, la couardise et la plus haute trahison, au nom de leurs petits intérêts. Abandonnant ainsi les populations de la Nana – Gribizi, en général, et celles de la ville de Kaga – Bandoro, en particulier, aux éléments d’Abdoulaye Hissène et à ses mercenaires qui y ont érigé des barrières, au vu et au su de la Minusca, tuent, volent et violent, lèvent l’impôt, et rackettent. M. Mapenzi et ses collègues députés sont responsables de toutes ses exactions et  répondront de leur silence, de leur collaboration avec un gouvernement honni par le peuple et de leur trahision devant le tribunal de l’histoire et des urnes.

Jean – Paul Naïba

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