Iran : la vie du président Ebrahim Raïssi «en danger» après un «accident» d’hélicoptère

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FILE- Iranian President Ebrahim Raisi places his hands on his heart as a gesture of respect to the crowd during the funeral ceremony of the victims of Wednesday's bomb explosion in the city of Kerman about 510 miles (820 kms) southeast of the capital Tehran, Iran, Jan. 5, 2024. A helicopter carrying Iranian President Ebrahim Raisi suffered a “hard landing” on Sunday, May 19, 2024, Iranian state television reported, without immediately elaborating. (AP Photo/Vahid Salemi, File)
Crash

Iran : la vie du président Ebrahim Raïssi «en danger» après un «accident» d’hélicoptère

Les recherches sont en cours pour tenter de localiser et retrouver le président Ebrahim Raïssi, qui se trouvait à bord d’un hélicoptère victime d’un accident ce dimanche 19 mai dans le nord-ouest du pays, non loin de la frontière avec l’Azerbaïdjan. Le sort du président iranien reste inconnu.

par LIBERATIONAFP et Reuters

publié aujourd’hui à 15h35
(mis à jour le 19 mai 2024 à 17h42)

Moins de deux heures après l’annonce de l’accident d’un hélicoptère présidentiel, dans lequel se trouvait le président iranien Ebrahim Raïssi et son ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian et alors que les recherches se poursuivent, un officiel iranien a indiqué ce dimanche 19 mai à l’agence Reuters que les vies de deux hommes étaient «en danger»«Nous espérons encore, mais les informations qui nous proviennent du lieu du crash sont très inquiétantes.»

Dimanche en début d’après-midi, des responsables et médias officiels iraniens avaient indiqué que des recherches étaient en cours ce dimanche après-midi dans le nord-ouest de l’Iran pour retrouver l’hélicoptère transportant le président Ebrahim Raïssi, qui a été victime d’un «accident». Selon le ministre de l’Intérieur Ahmed Vahidi, qui s’est exprimé à la télévision d’Etat, ces recherches sont rendues difficiles par des «conditions météorologiques défavorables», dont un épais brouillard et le lieu de l’accident, très isolé et qui rend toute communication difficile.

Le ministre n’a pas confirmé si le président Raïssi voyageait dans l’appareil accidenté, qui faisait partie d’un convoi de trois appareils transportant la délégation présidentielle. Mais plusieurs médias d’Etat, dont l’agence de presse officielle INRA, ont indiqué que le président se trouvait bien à bord, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian et le gouverneur de la province et le principal imam de la région. Les deux autres hélicoptères ont atterri sans encombre à Tabriz, grande ville du nord du pays.

Une visibilité très réduite

«Cela peut prendre du temps pour atteindre la zone de l’hélicoptère», a précisé le ministre de l’Intérieur, alors que la télévision d’Etat iranienne a évoqué une «zone difficile d’accès». Elle a également diffusé des images de sauveteurs du Croissant rouge iranien, noyés dans la brume, en route vers le lieu supposé de l’accident. La visibilité dans la région ne dépasserait pas les 5 mètres. «Plus de 20 équipes de secours dotées d’un équipement complet, notamment de drones et de chiens de sauvetage» ont «été envoyées sur place», selon l’agence IRNA.

Ahmad Alirezabeigi, député de la ville de Tabriz, a déclaré aux journalistes à Téhéran que les sauveteurs n’avaient pas encore localisé l’hélicoptère.

La zone où se serait produit l’accident serait située dans la forêt de Dizmar, près de la ville de Varzaghan, une zone montagneuse escarpée, couverte de forêts, à environ 600 kilomètres au nord-ouest de Téhéran. L’hélicoptère faisait partie d’un convoi de trois appareils qui s’étaient rendus dans la province iranienne de l’Azerbaïdjan oriental, où le président Raïssi a notamment inauguré les barrages de Qiz Qalasi et Khodaafarin en compagnie du président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliev, à la frontière entre les deux pays. Le convoi présidentiel se dirigeait vers la ville de Tabriz, au nord-ouest de l’Iran, lorsque l’accident s’est produit, selon des médias locaux.

Le vice-président en chemin vers le lieu de l’accident

La télévision d’Etat a également diffusé des images de fidèles en train de prier pour la santé du président dans plusieurs mosquées, dont celle de la ville sainte de Mashhad (nord-est). «Plus de 20 équipes de secours dotées d’un équipement complet, notamment de drones et de chiens de sauvetage», auraient «été envoyées sur place», d’après le même média officiel.

Le vice-président, Mohammad Mokhber, a quitté Téhéran en fin d’après-midi pour rejoindre Tabriz en compagnie de plusieurs ministres, selon le porte-parole du gouvernement. En cas d’incapacité du président Raïssi, c’est à lui que reviendrait d’assumer la fonction.

Lors de l’inauguration des barrages, au cours d’une conférence de presse avec son homologue azerbaïdjanais, le président Raïssi avait à nouveau apporté son soutien aux Palestiniens dans la guerre dans la bande de Gaza entre le Hamas et Israël. «Nous pensons que la Palestine est la première question du monde musulman, et nous sommes convaincus que les peuples d’Iran et d’Azerbaïdjan soutiennent toujours les peuples de Palestine et de Gaza et détestent le régime sioniste», avait-il déclaré.

Le 13 avril dernier, L’Iran avait lancé une attaque inédite contre Israël, avec 350 drones et missiles, dont la plupart avaient été interceptés avec l’aide des Etats-Unis et de plusieurs autres pays alliés.

Ebrahim Raïssi, un ayatollah de 63 ans, est président de la République islamique depuis juin 2021. Ultraconservateur, il avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d’un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l’absence de concurrents de poids. Toujours coiffé de son turban noir et vêtu d’un long manteau de religieux, il avait succédé au modéré Hassan Rohani, qui l’avait battu à la présidentielle de 2017 et ne pouvait plus se représenter après deux mandats consécutifs.

Raïssi est sorti renforcé à l’issue des législatives qui se sont tenues en mars dernier, premier scrutin national depuis le mouvement de contestation qui a secoué l’Iran fin 2022 à la suite du décès de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict de la République islamique. Depuis cette date, la répression n’a pas cessé, contre les femmes qui refuseraient de couvrir leurs cheveux, mais aussi contre les opposants et la moindre manifestation de désaccord avec le pouvoir.

Né en novembre 1960 dans la ville sainte chiite de Machhad (nord-est), Ebrahim Raïssi a effectué l’essentiel de sa carrière dans le système judiciaire, en étant notamment procureur général de Téhéran puis procureur général du pays, sans avoir jamais étudié le droit. Il figure sur la liste noire américaine des responsables iraniens sanctionnés par Washington pour «complicité de graves violations des droits humains», des accusations balayées comme nulles et non avenues par les autorités de Téhéran.

Mis à jour : à 17 h 20 puis à 17 h 40 avec davantage d’informations

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