Invasion russe: Poutine fait appel aux volontaires en Ukraine
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Est-il prouvé qu’il y avait de «fausses victimes» à la maternité de Marioupol, comme l’affirme l’ambassade de Russie?
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par LIBERATION et AFP
Devant la résistance ukrainienne qui révèle les limites de l’armée russe, le temps est venu de faire appel aux combattants volontaires pour Vladimir Poutine. Ce vendredi matin, le président russe a ordonné à ses soldats de faciliter l’envoi de ces nouvelles forces en Ukraine. Quelques instants plus tard, le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a précisé qu’il s’agissait de Russes «qui veulent, qui ont demandé [à partir combattre]», mais aussi de «ressortissants du Proche-Orient, des Syriens».
«Si vous voyez que des gens veulent y aller volontairement, qui plus est pas pour de l’argent, et aider ceux qui vivent dans le Donbass [est de l’Ukraine, ndlr], alors il faut aller à leur rencontre et les aider à rejoindre la zone de combat», a abondé Vladimir Poutine. Selon ce dernier, une telle mesure se justifie car «les parrains occidentaux du régime ukrainien ne se cachent même pas» et rassemblent ouvertement «des mercenaires du monde entier pour les envoyer en Ukraine». Une référence directe à l’appel passé par Volodymyr Zelensky.
Dès le 28 février, le président ukrainien avait exhorté les citoyens étrangers à venir se battre aux côtés de ses forces armées pour défendre son pays. Il a ainsi annoncé la création d’une légion d’étrangers volontaires intégrée à l’armée ukrainienne. La semaine dernière, le président Zelensky parlait de «16 000 étrangers» venus combattre après son appel à former une «légion internationale» afin de défendre l’Ukraine.
Groupe Wagner et miliciens Syriens
Depuis des années, la Russie est accusée de recourir à des paramilitaires privés. Le meilleur exemple : le nébuleux groupe Wagner. Cette troupe de mercenaires, avec laquelle le Kremlin se défend d’avoir le moindre lien, a envoyé de façon systématique ses hommes dans des zones d’intérêt pour Moscou. En Ukraine en 2014, mais aussi en Libye, en Syrie et en Centrafrique, ou encore plus récemment au Mali. Le 28 février, le magazine britannique The Times dénombrait plus de 400 de ces mercenaires déployés en Ukraine. Les membres de cette boîte privée russe auraient été rapatriés d’Afrique, avec pour mission de «décapiter le gouvernement Zelensky». Financé par l’oligarque proche du Kremlin Evgeny Prigogine et dirigé par un ancien du renseignement militaire, Dmitri Outkine, un homme fasciné par Hitler et aux clavicules bardées de tatouages néonazis, Wagner aurait été créé en 2014, en marge du conflit en Crimée et dans le Donbass.
D’après une note de septembre 2020 de l’Institut français des relations internationales (Ifri), le groupe Wagner comptait 2 500 mercenaires fin 2020, alors que certaines sources font état d’effectifs allant jusqu’à 5 000 hommes. On estime que 10 000 seraient passés par cette milice privée.
Guerre en Ukraine: la foire aux combattants étrangers
11 mars 2022abonnés
Le 6 mars déjà, le Wall Street Journal alertait sur le souhait des Russes de recruter en Syrie. Il révélait que l’armée de Poutine était en train de chercher à enrôler des mercenaires de ce pays ayant l’expérience de la guérilla urbaine afin de les envoyer combattre en Ukraine. Depuis 2015, la Russie est au côté du régime du dictateur Bachar al-Assad dans le conflit qui met le pays à feu et à sang.
S’il est impossible pour l’heure de déterminer le nombre de ces mercenaires syriens prêts à rejoindre le front ukrainien, un responsable américain indique que certains de ces combattants se trouvent déjà en Russie. L’appel du Kremlin émis ce matin devrait favoriser leur déploiement en Ukraine, tandis que l’armée russe continue de bombarder des zones civiles ukrainiennes.