Intégration : la Cemac élabore sa politique agricole commune

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Intégration : la Cemac élabore sa politique agricole commune

Les ministères sectoriels des 6 pays de la zone, les représentants des institutions spécialisées, les organisations des producteurs, experts et partenaires financiers se réunissent du 27 au 29 octobre 2022 à Douala, afin de définir un chronogramme de mise en oeuvre de ce document communautaire.

Le  contraste est saisissant. Les pays de la Cemac, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, Tchad), sont incontestablement dotés d’un énorme potentiel agricole. Pourtant, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle affecte sévèrement les populations de cette zone géographique sous-régionale, ce malgré les efforts consentis par les États afin d’éradiquer le phénomène et ses conséquences. Ainsi, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle reste une préoccupation des pays de la Cemac, qui entendent, à travers des politiques efficaces et conjoncturelles, inverser la tendance.

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C’est dans ce sillage que s’est ouvert à Douala, la capitale économique camerounaise, la première réunion de réflexion pour l’élaboration d’une charte agricole commune entre pays de la zone Cemac. Avec pour objectifs à court, moyen et long terme, « de porter une réflexion constructive sur la démarche consensuelle à suivre pour l’élaboration d’une charte agricole communautaire prenant en compte les préoccupations actuelles de l’agriculture en zone Cemac, en vue de renforcer les systèmes agricoles d’Afrique centrale », explique Ada Nlang Nanicia, le Directeur de l’agriculture et du développement rural de la Cemac, représentante de Shey Jones Yembe, le Commissaire en charge du Département des infrastructures et du développement durable à la Cemac.

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Au total, une vingtaine d’experts et institutionnels ont participé à l’atelier de Douala: « l’atelier s’inscrit dans un contexte jalonné de défis pour la Cemac. En dépit des efforts des pays de la Cemac de se doter au cours des 15 dernières années de stratégies et de politiques, de document de stratégie d’intégration régionale 2019-2025 de la Banque Africaine de Développement, ainsi que de différents programmes régionaux, les pays de la Cemac demeurent confrontés à une population agricole à forte régression au profit d’une urbanisation progressive et accentuée, à une production alimentaire ne répondant pas aux besoins des populations », a fait observer Henry-Serge Kemgang, le Chef de Division des études, de la planification, de la coopération et des statistiques au Ministère camerounais de l’élevage, des pêches et des industries animales (Minepia), le président de séance.

Au terme de 3 jours de travaux, les participants devraient consolider un projet d’élaboration de la charte agricole commune et définir le chronogramme de sa mise en œuvre: « Nous allons examiner la productivité de l’agriculture dans la zone Cemac, car elle ne répond pas aux exigences des populations. Les moyens affectés à cette productivité sont faibles. La conséquence évidente est l’insécurité alimentaire et la famine », indique Laomaibao Neteyo, consultant. Les experts réunis à Douala, ont malheureusement constaté les fragilités de l’agriculture et des systèmes alimentaires dans plusieurs pays qui dépendent fortement des marchés extérieurs. Fragilités exacerbées par le Covid-19 et la crise Russo-Ukrainienne.

À titre de rappel, le projet de mise en oeuvre d’une charte agricole commune en zone Cemac tire sa source des engagements pris par les États dans le cadre de la Déclaration de Malabo des 26 et 27 juin 2014 sur « la croissance et la transformation accélérées de l’agriculture en Afrique pour une prospérité partagée et de meilleures conditions de vie ». Elle s’inscrit, par ailleurs, dans la décennie de l’adoption du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (Pddaa), dont l’objectif est de transformer l’agriculture africaine, créer la richesse, favoriser la sécurité alimentaire et la nutrition, et stimuler la croissance économique.

EcoMatin

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