Gabon : des opposants rencontrés par l’équipe de Macron à Libreville
Au moment où le président français effectuait une visite de l’arboretum Raponda Walker, ce jeudi 2 mars, ses collaborateurs, dont Franck Paris, le «Monsieur Afrique» de l’Élysée, ont rencontré à Libreville des leaders de l’opposition gabonaise parmi lesquels des représentants de Guy Nzouba-Ndama et Alexandre Barro Chambrier. Absente, l’Union nationale s’explique.

Si Paulette Missambo n’y était pas, des collaborateurs de Guy Nzouba-Ndama et Alexandre Barro Chambrier ont échangé ce 2 mars 2023 avec ceux de Macron. © D.R.
Bien qu’il ait refusé de laisser dire que son déplacement au Gabon avait des relents électoralistes à 5 mois de la présidentielle dans ce pays, Emmanuel Macron avait néanmoins avoué, lundi, qu’il discutait avec tout le monde, y compris avec l’opposition gabonaise. Le président français n’avait pas menti, à en croire les informations de Jeune Afrique qui révèlent qu’en marge du One Forest Summit, Franck Paris a discuté ce jeudi à Libreville avec cinq membres de cette opposition.
Le «Monsieur Afrique» de l’Élysée aurait en effet échangé à la résidence consulaire avec Paul-Marie Gondjout, patron de l’Union nationale initiale (UNI), ainsi que les représentants d’Alexandre Barro Chambrier, président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), et Guy Nzouba-Ndama, leader des Démocrates (LD). Se trouvant hors de Libreville, Paulette Missambo n’a pas pris part à la réunion, et nos confrères ne disent pas si la présidente de l’Union nationale (UN) n’y a pas été représentée comme certains de ses pairs.
Au domicile du Consul ? l’UN justifie son absence
Joint au téléphone, un membre du cabinet de la présidente de l’UN soutient : «même si Mme Missambo était à Libreville, elle n’y serait pas allée… pour des questions de principe : on ne reçoit pas des hôtes respectables dans un Consulat général. Cette administration est affectée aux ressortissants Français envers qui elle joue un rôle de conseil et d’aide diverse. Non seulement nous ne sommes pas des Français, mais en plus c’était au domicile du Consul, pas dans les locaux administratifs. Ce qui traduit la permanence de ce mélange des genres propre à la Françafrique : copinage, entorses aux règles et principes, etc.»
Le même interlocuteur affirme de plus que «personne n’a demandé à être reçu par Macron. Mais à leur invite, nous avons répondu qu’on ne saurait être reçus à la dérobée dans un coin de table. Il faut faire les choses dans les normes et nous recevoir officiellement, quitte à ce que nous payions nos billets d’avion si l’agenda ne le permet pas ici et qu’il faut que ce soit en France.»
Autorités gabonaises formellement informées
Quoi qu’il en soit, ce même jeudi, Nadège Chouat, adjointe de Franck Paris, et Christophe Bigot, directeur de l’Afrique et de l’Océan indien au Quai d’Orsay, ont rencontré des membres de la société civile dans les locaux de l’Institut français, informe Jeune Afrique, précisant que les autorités gabonaises avaient été informées de ces échanges en amont par leurs homologues français.
Si rien n’a encore filtré de ces rencontres, l’on se doute bien que les opposants n’ont pas manqué de redire leur gêne quant à l’arrivée d’Emmanuel Macron au Gabon à quelques mois seulement de la présidentielle à laquelle son homologue sera fort probablement candidat à sa succession.
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