FMI : la CEMAC, loin d’être tirée de son bourbier économique

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Après avoir échappé de peu à une dévaluation de sa monnaie commune, la zone CEMAC semble reprendre du souffle, sans pour autant être entièrement sortie de la zone de danger. Le FMI table ainsi sur une croissance négative de 0,6% pour 2017 et maintient de « faibles » perspectives à court terme pour la région.

La Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) continuerait selon le FMI à subir les contrecoups de la chute des recettes pétrolières de 2014. Le bloc régional devrait ainsi enregistrer une contraction économique de 0,6% en 2017, soit un léger mieux par rapport au -1% enregistré en 2016.

Faibles perspectives à court terme

L’institution de Bretton Woods a également signalé la détérioration de la production pétrolière de la zone à -6%, conjuguée à une faible croissance du PIB non pétrolier qui se situe à près de 1%. Cette situation est justifiée selon les expert du FMI par l’importante réduction des dépenses publiques dans la plupart des pays de la zone, notamment le Cameroun, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Tchad, la RDC ou encore la RCA

L’accumulation d’importants arriérés budgétaires depuis 2014 a aussi mis à mal l’économie de la zone. Les perspectives à court terme de la région CEMAC « restent faibles » selon le FMI.

« La croissance devrait rester négative en 2017, en raison de la réduction des dépenses publiques et de la poursuite de la baisse de la production pétrolière. L’inflation reste faible car l’activité économique est faible », précisent les experts du FMI.

Assainissement budgétaire

L’institution internationale a par ailleurs salué les efforts d’assainissement budgétaires entrepris par les pays de la zone qui ont permis de faire passer le déficit budgétaire hors pétrole de plus de 13% à plus de 8% du PIB. Une amélioration qui ne s’est pas étendue à la dette qui est passé de 28% du PIB en 2014 à plus de 50% en 2016, bien que le déficit de compte courant ait été divisé par deux entre 2016 et 2017, s’établissant à 5% du PIB.

Cette dernière amélioration résulte d’une hausse des exportations de pétroles (malgré la baisse de production) et des produits non pétroliers ou encore de la compression des importations. La couverture des réserves extérieures est également sortie de la zone critique des 2,2 mois enregistrés en 2016, elles se seraient stabilisées puis remontées lors du troisième trimestre 2017, « reflétant une combinaison de décaissements du FMI et de l’ajustement budgétaire des pays membres ».

La reprise tributaire du maintien des réformes

Le FMI maintient son inquiétude pour le secteur financier qui continuerait à montrer des signes de faiblesse, en témoigne la baisse des dépôts bancaires, l’augmentation des prêts improductifs et la stagnation des crédits. Malgré l’adoption par le Cameroun, le Tchad et le Gabon de programmes soutenus par le FMI et la poursuite d’une politique d’austérité par la Banque centrale régionale (BEAC), les perspectives à moyen termes de la zone reste « difficiles ».

Le Fonds « s’attend à une amélioration progressive de la situation économique et financière dans la région, en supposant que les engagements politiques des Etats membres de la CEMACA et des institutions régionales soient pleinement mis en œuvre ».  Ce qui est conditionné par le FMI a une consolidation budgétaire en continue en d’autre mots, gagner 6% du PIB en solde budgétaire d’ici 2019. S’y ajoute les efforts de diversification économique, l’amélioration du climat des affaires ou encore le renforcement de la gouvernance et de la transparence.

Source : Tribune d’Afrique

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