Fidèle Gouandjika appelle à un soulèvement populaire contre le président Touadéra

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Le conseiller spécial à la présidence de la République Fidèle Gouandjika a lancé, ce mardi 07 janvier 2020, dans un post publié sur sa page Facebook, un appel à un soulèvement populaire contre le président centrafricain Faustin Archange Touadéra. La quintessence de son message est libellée ainsi qu’il suit : « C’est confirmé. Il sera arrêté et jugé en Centrafrique pour haute trahison et au CPI pour crime contre l’humanité ».Selon des sources proches des milieux diplomatiques, non seulement cette annonce n’est rien d’autre qu’un acte de « Hari – Kiri » pour le régime de Bangui, mais surtout elle sonne comme une sorte de « Fatwa » exigeant la mise à prix de la tête de l’actuel président de la République. Telles sont les confidences qui viennent d’être rapportées à notre rédaction.

Ces sources ne sont pas allées avec le dos de la cuillère pour affirmer que l’ancien président Bozizé n’est pas rentré à Bangui, avec un esprit belliqueux et même belliciste, mais plutôt au nom de la paix, de la réconciliation nationale et de la sécurité. Comme l’ancien chef d’état malien Amadou Toumani Touré qui, une fois avoir foulé le sol de son pays natal au même moment que son pair centrafricain, l’ancien d’état – major du président Patassé, a été favorablement accueilli par Boubacar Keita et a été immédiatement mandaté de travailler au retour de la paix et du vivre – ensemble à Kidal, Mopti et Tombouctou, François Bozizé s’attendait et est e disposé tout autant à jouer le même rôle historique en faveur du retour définitif de la paix dans son pays, la République centrafricaine, en proie à une crise sécuritaire sans précédent dans son histoire, dans l’unité et la concorde nationale. Son intention ou plus exactement la feuille de route dont il est porteur, a été dévoilée directement au président centrafricain par les chefs d’état voisins directs de la RCA, lors du sommet extraordinaire de la CEEAC, tenu à Libreville, le 18 décembre 2019.

Mais, au lieu de déférer dans les meilleurs délais à cette insistante demande, en se résolvant courageusement à rencontrer son prédécesseur et engager le débat avec toutes les forces vives de la nation, en vue de trouver des solutions idoines centrafricano – centrafricaines à cette crise qui n’a fait que trop duré, le mathématicien tergiverse et traîne les pieds, obnubilé par le pouvoir pour le pouvoir et trop inquiet de son avenir politique, après plus de 3 ans d’une gestion calamiteuse, irresponsable et honteuse des affaires de la cité, outrancièrement et manifestement caractérisée par la mal – gouvernance, la corruption, la gabegie, le clanisme, les affaires de scandales financiers, les actes avérés de compromissions avec les groupes armés et de haute trahison, et l’exclusion.

Pis, par cette sortie hasardeuse, tonitruante et stratégiquement contre- productive, il veut signifier à celui qui a fait de lui ce qu’il est devenu son refus catégorique de saisir de sa main les feuilles d’oliviers qu’il a bien voulu lui tendre, et risque dans les tout prochains jours de prendre ses jambes à son cou, suite à un véritable soulèvement populaire, car la décision de procéder à l’arrestation de l’ancien président François Bozizé, de le juger à Bangui pour haute trahison, et à la Haye pour crime contre l’humanité, ne serait qu’une offense de trop à l’endroit du peuple centrafricain et une ligne rouge à ne pas franchir. Un peuple qui n’acceptera pas, selon des informations en notre possession, qu’après avoir été agressé par les hordes des mercenaires de la Séléka, de 2012 à ce jour, humilié et mis à genoux sur sa propre terre, de voir des centrafricains, à l’exemple de Ngaïssona et Rombhot, être arrêtés et transférés à la CPI, alors qu’à travers les Antibalaka, il n’a fait que se défendre.

Comment pourra – t – il continuer de supporter cette justice à géométrie variable ? Où en est précisément l’Etat centrafricain avec l’affaire Abdoulaye Hissène, condamné par contumace par la cour criminelle, mais autorisé quelques mois plus tard à prendre part à Bangui dans le cadre de l’Accord de Paix de Khartoum, escorté par les éléments de la Minusca, défiant ainsi le pouvoir et narguant crânement ses victimes ? Et quid de Nourreidine Adam, sous sanctions de l’Onu, de Siddiki, auteur du massacre de Koundjili, Lémouna, Djoum – Djoum, le 28 mai 2019, et de Ali Darass qui sévit dans la région Centre – Est, depuis plusieurs mois, au vu et au su de la Minusca et  du gouvernement Ngrébada dont il est le partenaire et le ministre – conseiller en matière de sécurité, en sa qualité de mercenaire et en flagrante violation des dispositions de l’article 28 de la constitution ? Pourquoi Bozizé mais pourquoi pas ces derniers ? Pourquoi seulement les victimes ou les agressés et non les bourreaux ou les agresseurs ?

En réalité, ces sources de poursuivre, le retour inopiné de François Bozizé au pays a non seulement révélé au grand jour l’incapacité avérée et l’incompétence notoire de toutes les institutions en charge de la sécurité et de la sûreté nationales, à assurer la protection des biens et des personnes, défendre l’intégrité du territoire  et à préserver les intérêts fondamentaux de l’Etat, mais surtout a totalement plongé Touadéra et son clan de prédateurs patentés, de jouisseurs professionnels et de liquidateurs avérés de la République dans une psychose générale et généralisée. S’étant fondamentalement appuyés sur le KNK pour accéder au pouvoir et croyant résolument compter sur cette puissante organisation politique pour un passage en force, en 2021, le mathématicien de Boy – Rabé et les siens ont véritablement été secoués par le retour de Bozizé. Tel un loup rentré par effraction dans la bergerie, l’homme dérange, donne de l’insomnie et met mal à l’aise le régime.

Ne nous a – t – on pas annoncé la défection de certains éléments de la garde présidentielle et celle des Faca qui, en solo, sont parties présenter déférence et obéissance à leur général ? Et quid des fonctionnaires et agents de l’Etat, des responsables des institutions républicaines et de certains élus de la nation ? A ce rythme, que restera – t – il du MCU dans les jours à venir ? Voilà de si pertinentes questions auxquelles, nous devons répondre en toute froideur. Rien du tout.

Mieux, si les uns et les autres, cœurs vaillants et avec l’énergie du désespoir, sont prêts à tout pour sauver leurs pouvoirs et éviter d’avoir à rendre comptes au peuple centrafricain, tous ne doivent pas cependant oublier que Bozizé a été président de la République, pendant plus de 10 ans, chef d’état – major des forces armées centrafricaines et inspecteur général des armées. A ce titre, il a donné à manger à beaucoup de centrafricains et centrafricaines et tiré tant de familles de la misère, et en dépit de ses laideurs, de ses lâchetés et de ses faiblesses, il demeure aujourd’hui populaire et beaucoup de ceux qu’il a élevés, croient encore en lui et ne reculeront devant rien pour sauver son honneur, sa dignité et son image, en reconnaissance de ce qu’il avait été pour eux et les leurs.

Il est donc grand temps que le président Touadéra puisse se réveiller de sa longue nuit de sommeil, enlever l’épais bandeau noir qui lui voile les yeux depuis longtemps et l’empêche de bien voir, se rendre à l’évidence et comprendre que se résoudre à arrêter l’ancien président François Bozizé, dans le contexte actuel, n’est rien d’autre qu’un traquenard et une erreur politique aux conséquences catastrophiques, imprévisibles et incalculables. N’est – il pas que c’est en voulant coûte que coûte lui mettre la main dessus, passant outre les précieux conseils de certains de ses conseillers, que le président Patassé a perdu le pouvoir le 15 mars 2003 ? N’est – il pas que c’est en ordonnant l’arrestation du président Sassou N’Guesso que le président Lissouba a été chassé du pouvoir par ce dernier ?

Comme le général De Gaulle l’avait dit à Bob Kennedy, lorsque les Etats – Unis étaient en train de perdre la guerre du Vietnam, c’est la dynamique et la marche de l’histoire qui est en cours actuellement dans notre pays. Comme le peuple vietnamien, en 1969, s’était engagé à arracher son auto-détermination, au prix du sang et du sacrifice suprême, l’heure est venue en Centrafrique pour le retour définitif de la paix, dans l’unité et un dialogue inclusif entre centrafricaines et centrafricains, de l’est à l’ouest du sud au nord. Refuser de reconnaître cet enjeu majeur et décisif, c’est accepter de se faire inéluctablement broyer par les puissantes chaînes du bulldozer de l’histoire qui avance, qui est là et qui est déjà là, comme le Maître de la Parole l’avait annoncé, il y a aujourd’hui plus de 2.000 ans !

Affaire à suivre…. !

Jean – Paul Naïba

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