Faustin-Archange Touadéra, un président fini,«rincé» et au bout du rouleau..

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Jean Pierre Tuquoi a lancé un véritable pavé dans la marre, avec sa phrase, « le salut de la Centrafrique ne viendra pas du président Touadera ». C’est une bombe larguée sur la cible dont la déflagration laisse des impacts partout. La phrase a d’abord été lâchée, noir sur blanc dans son livre : « Oubangui-Chari, le pays qui n’existait pas »; ensuite sur le plateau de France 24 où il était invité. Jean Pierre Tuquoi, le dit sans fard, la gouvernance de Touadera est un échec. Il mérite qu’on s’y attarde, tant l’enthousiasme suscité par son élection s’est envolé. Faustin-Archange Touadera est un Président qui a manqué à sa parole. Un chef d’Etat qui a déçu: « Touadera n’a pas endossé les habits de président de la République ». Jean Pierre Tuquoi explique, en fait, une opinion générale. En Centrafrique, tout le monde a la profonde conviction que la Patrie est en grand danger. Touadera s’est révélé incapable et impuissant à faire échec à ces hordes de mercenaires qui ont mis le pays sous coupe réglée. Nous risquons d’être ruinés, l’insécurité est criarde. Le peuple attend l’élection présidentielle pour trancher sévèrement.  Le pays doit renaître de ses cendres. Nous n’avons connus que des illusions sous le régime de celui que l’on disait intègre, mais qui, au final a fait pire que ses prédécesseurs. Alors qu’il pouvait faire mieux. Touadera est tombé dans l’égoïsme.  Que de temps perdu pour la RCA avec lui. Il fait le jeu d’Ali Darassa et de Sidiki Abass. A lui tout seul, Faustin-Archange Touadera a plongé le pays beaucoup plus que ses prédécesseurs. La classe politique centrafricaine, dans son ensemble, a compris la roublardise de ce dernier. Touadera a peur. Il affiche une mine franchement déprimée. Tous les anciens proches de François Bozizé qui lui sont venus en renfort lui conseillent de ne pas toucher à un cheveu de ce dernier. Et d’arrêter cette infâme campagne qui consiste à dire que l’ONU lui réclame la tête de l’ancien président. C’est un mensonge éhonté. Qui risque de mener au péril. L’ONU a pris des sanctions, elle a frappé François Bozizé au portefeuille, et interdit les voyages. Pas plus. Il n’a jamais été question de prise de corps. Pendant six ans, François Bozizé est resté à l’étranger à Kampala en Ouganda, personne ne l’a arrêté. Ce n’est pas maintenant qu’il est dans son pays, auprès des siens, de ses militants, de ses soutiens et de ses alliés qu’une telle chose pourrait se faire. Lorsque des journaux proches du pouvoir allèguent que « L’ONU met la pression sur Touadera pour arrêter François Bozizé », c’est une histoire invraisemblable. C’est de la paranoïa. La panique qui s’est emparée de l’occupant du Palais de la Renaissance, risque de le pousser à la maladresse de trop. Faustin-Archange Touadera est un président seul, fini, « rincé » et au bout du rouleau. Il sait que ceux qui l’ont soutenu en 2016, ne le feront pas en 2020. Martin Ziguelé, Désiré Ndzanga-Kolingba, Alexandre-Ferdinand Nguendet, Jean-Serge Bokassa, Karim Meckassoua, Crépin Mboli-Goumba et tant d’autres ont pris leur distances. Ils sont très déçus, ils se sont déchaînés contre lui. Ceux qui affichent leur opposition au Président de la République sont très nombreux, alors que ceux qui le soutiennent sont peu nombreux et presque, inconnus au bataillon des partis qui comptent dans le paysage politique centrafricain. La majorité présidentielle est en lambeaux, son unité n’est qu’un trompe-l’œil. Les positions ont évolué, aucune alliance n’est au beau fixe. Ça craint. Les soutiens de poids du président de la République se sont barrés, à tire-d’ailes, l’amertume à la bouche. L’homme qui est aux commandes n’est pas celui qu’ils croyaient. Ils font désormais confiance au COD-2020. La bérézina sera sans surprise. L’opposition s’organise et fait tout pour enfin donner le meilleur aux Centrafricains. Les leaders politiques qui hier se regardaient en chiens de faïence ont compris qu’il est de leur devoir de sauver la République et l’honneur. L’opposition est soudée, la majorité est confuse, hésitante et pleine de doutes.  Les soutiens extérieurs du régime en place comme, Moscou, observent avec prudence. Même au Quai d’Orsay, le nouvel homme chargé de l’Afrique et de l’Océan indien, Arnaud Suquet s’est presque fait la religion qu’il va y avoir du mouvement à Bangui, à la tête de l’exécutif. En tout cas, dans les conversations entre diplomates, il ressort que Touadera n’arrivera pas au second tour, ce d’autant que l’opposition dispose d’un socle solide. La réorganisation de l’Agence Nationale des élections (ANE) ne facilite pas la vie au président sortant, qui a hésité pendant quatre jours, avant de publier le décret sur la loi organique de l’ANE proposée par l’opposition et validée par la Cour constitutionnelle. Faustin-Archange Touadera a perdu la main. En République Centrafrique, il est fréquent que le chef de l’Etat ait la haute main sur le déroulement des élections et sur les résultats. Or, avec la nouvelle loi organique de l’ANE, tout s’est effrité pour le président Touadera. Les parlementaires ont mis le holà. Il ne dispose plus de moyens pour en imposer aux autres. Le bureau actuel de l’ANE est en léger retrait, le moral est bas, les membres savent qu’ils vont partir, ils n’y sont plus. Le cœur est ailleurs. La bataille est perdue d’avance.

Maurice Délévoye

Les proches du Président Touadera le disent assommé, perdu et plein doutes quant à son destin. Tout se passe mal, ses calculs vont à vau-l’eau, Bozizé est déterminé à revenir au pouvoir par les urnes, il ne tolérera aucune magouille, l’attente du départ se fait dans la douleur…

Lu Pour Vous
Source : Cette fois – ci le baroud d’honneur
La rédaction

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