Elle part avec le sentiment d’avoir mené le bon combat du droit et de la légalité jusqu’au bout
L’ex-présidente de la Cour constitutionnelle a dû certainement résister à toutes ces propositions. Aujourd’hui, elle part avec le sentiment d’avoir mené le bon combat du droit et de la légalité jusqu’au bout. Quant au président Faustin Archange Touadéra, il vient de réussir un grand coup c et savoure certainement une victoire d’étape. En prenant ce décret qui pousse à la sortie, la présidente de la Cour constitutionnelle, celui-ci vient ainsi d’opérer un coup d’Etat constitutionnel en violant la sacro- sainte règle constitutionnelle de l’inamovibilité des juges de la Cour. La plate-forme des partis de l’opposition et d’organisations de la société civile qui n’entend pas garder le silence face à cette « forfaiture », récuse déjà ce décret d’éviction de Danièle Darlan. Elle n’entend pas se laisser faire puisqu’elle a déjà déposé un recours en inconstitutionnalité. Touadéra veut certes aller vite. Mais il risque gros. En attendant, il est en train de réunir tous les ingrédients d’une instabilité supplémentaire dans un pays qui a déjà beaucoup trop souffert. Cinq ans après son élection pour un deuxième mandat, le bilan économique n’est pas du tout reluisant. Touadéra ne contrôle jusque-là pas encore l’entièreté du territoire de son pays et ce, malgré la présence de centaines de mercenaires de la société privée de sécurité Wagner. Touadéra doit se rendre à l’évidence ; ce n’est pas en rallongeant son bail à la tête de l’Etat que la Centrafrique guérira de ses maux. Bien au contraire, le risque est grand que ce mandat de plus voire de trop n’ouvre plutôt une voie vers l’enfer.
Ben Issa TRAORE
Le Pays