Enerca : La célébration du 50e anniversaire placée sous le signe de probants espoirs

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Dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire de la société Energie Centrafricaine (ENERCA), le ministre en charge du Développement de l’Energie et des Ressources Hydrauliques M. Djono Ahaba et le Directeur Général de l’ENERCA, M. Thierry Patient BENDIMA ont conjointement animé le 25 octobre 2017 une conférence de presse  dans la salle de conférence François EPAYE. C’était en présence des membres du cabinet du ministère de tutelle ainsi que des collaborateurs du directeur général. L’occasion a permis  d’échanger à bâtons rompus sur la question de l’énergie en République centrafricaine.

25 octobre 1967-25 octobre 2017, l’ENERCA totalise aujourd’hui 50 ans d’existence. Cinquantième anniversaire célébré au moment où l’Enerca connaît des difficultés de production, de distribution et de commercialisation qui ne lui permettent  pas de satisfaire les besoins tant immenses et constitutionnels  de la population en électricité. Le gouvernement conscient de la situation du fait que l’électricité est un facteur indispensable pour le développement socioéconomique, l’a inscrit parmi ses priorités et des recherches de solutions sont en train d’être exploitées et mises en oeuvre dans ce sens.

Notons que des séries de manifestations socio-sportives ont été organisée à cet effet et que c’est  dans l’après midi que cette conférence de presse a été tenue, co-animée par le ministre du Développement de l’Energie M. Djono Ahaba et le Directeur Général de l’Enerca M. Thierry Patient BENDIMA.   

Dans son discours de circonstance, le membre du gouvernement M. Djono Ahaba a présenté la situation du sous secteur de l’énergie électrique en Centrafrique. Selon ce dernier, mission lui a été confiée par le gouvernement d’élaborer et de mettre en œuvre la politique nationale en cette matière. La République centrafricaine dispose d’importantes potentialités énergétiques notamment en hydroélectricité, en solaire, en biomasse et même à un certain niveau en géothermie…

Nonobstant toutes ces potentialités, le taux d’accès à l’électricité reste très faible, n’est que de 3% sur le plan national avec environ 22% à Bangui, 1% dans les villes de province et quasi nul pourcent en zone rurale. Les populations rurales sur qui repose le poids des efforts nationaux pour le développement économique, vivent dans une situation de vulnérabilité préoccupante et sont privées des moyens pouvant améliorer leurs conditions de vie.

L’insuffisance de la capacité de production ne permet pas d’alimenter la ville de Bangui normalement d’où la mise en place du système de délestage rotatif en vue d’alimenter de 8h de temps par jour par zones délimitées afin que toute la population puisse avoir au moins de l’électricité quotidiennement. Car l’on ne doit pas perdre de vue que les installations sont vétustes, étant  datées des années 50 et 70. Pour tenter de maintenir le niveau de production et d’assurer le bon fonctionnement des installations, des efforts ont été déployés, au lendemain de crise énergétique de Juin 2008, avec l’appui des partenaires notamment la Banque mondiale et l’Agence française de Développement. Cinq turbines de la centrale hydroélectrique de Boali 1 ont été remplacées. Ces efforts se poursuivent également en faveur de la Centrale de Boali 2.

En province, 16 villes sont électrifiées dont 15 par des centrales thermiques diesels qui malheureusement ne sont plus fonctionnelles à ce jour faute du coût élevé de gas-oil.

Selon M. Djono Ahaba, l’objectif poursuivi par son département dans le sous secteur de l’électricité es celui d’augmenter la capacité de production de l’électricité afin de réduire au maximum le problème de délestage à Bangui et sa péripétie dans un premier temps et de fournir  de l’électricité aux populations des provinces dans un deuxième temps afin de stimuler la croissance économique pour un développement durable.

Afin d’atteindre les  objectifs prioritaires assignés à cette politique d’électrification accélérée, le gouvernement a initié avec le concours des partenaires des séries de projets notamment celui d’interconnexion des réseaux électriques de la RCA et de la RD Congo à partir de la centrale hydroélectrique de  Boali 2 avec le doublement de la capacité de production de 10 MW supplémentaires financé par la Banque africaine de développement  et dont le processus de recrutement de l’entreprise pour la réalisation des travaux est en cours. Il y a également le projet d’aménagement du site hydroélectrique de Dimoli pour une capacité de 180 MW financé par la BDEAC, le projet de construction des champs solaires d’une capacité de 50MW en partenariat avec la Chine. M. Djono Ahaba a fait comprendre aussi que les 5 turbines de Boali 1 remplacées sur financement de la Banque mondiale à hauteur de 1,320 milliard de F CFA, la réhabilitation des groupes de la centrale thermique de Bangui d’une capacité de 2,5 MW sur financement de 2,7 milliards d F CFA de la BAD et la réalisation des travaux de terrain dans le cadre des études de faisabilité des sites hydroélectriques de la Lobaye. Il n’a pas manqué également de parler de nouveaux projets en cours.

Par ailleurs, il a souligné de passage que le gouvernement a obtenu un financement du Fonds Saoudien pour l’acquisition des groupes thermiques d’une puissance totale de 10 MW pour installer à Bangui. Fort de tous ces projets, M. Djono Ahaba a précisé qu’il va y avoir une nette amélioration dans 3 ans.

Quant au Directeur Général M. BENDIMA, il est parti de la présentation de l’héritage lourd dont il a la charge actuellement en termes de l’historique de l’Enerca qui a été créée en 1967. Selon le DG à partir de sa création jusqu’en 1998, l’Enerca a connu un moment d’évolution et avec une capacité de 42 MW, elle a pu couvrir la capitale et des villes périphériques. Mais, après la société n’a  pas pu  fonctionner comme toute entreprise digne de ce nom et jusqu’à 2010, elle disposait de 35.000 abonnés.

Les crises à répétition survenues dans le pays ont complètement mis l’Enerca dans une situation très déplorable au point de ne pas être en mesure de répondre aux nombreuses attentes d’électricité. Mais, il espère que la situation sera améliorée par rapport aux efforts qui sont en train d’être consentis par le gouvernement.

S’agissant de la perspective, M. BENDIMA a souligné que les investissements annoncés par M. Djono Ahaba vont certainement participer à la résolution de fourniture de l’électricité. L’Enerca a initié pour les trois prochaines années un plan de relance dans ce sens et qui découlent un peu de la situation de l’Etat des lieux qui avait été fait.

La première action sera d’améliorer la gestion et de la restauration de la confiance,  en seconde position, il  sera question de travailler à l’augmentation du volume de production tant à Bangui que dans les 16 préfectures et enfin il  est impératif de  gérer la migration technologique, car les installations datent des années 50 mais aujourd’hui cette technologie n’existe plus sur le marché et que même le personnel est d’une génération qui est en train de partir d’où il faut maîtriser la transition générationnelle parce que ce sont des compétences qui ne s’acquièrent pas de jour au lendemain, a précisé M. BENDIMA.

Le point aussi important sur lequel il  a mis l’accent  est relatif à la question du volume du portefeuille des impayés qui s’élève aujourd’hui à plus de 30 milliards de F CFA qui mérite d’être maîtrisé et de tout mettre en œuvre en vue de rentrer en possession de ces fonds dont l’Enerca a grandement besoin pour son développement.

NZINGAZO Guy Marcelin

 

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