Dossier RCA / Russie : M. Ngrébada, dites la vérité au peuple sur ce qui s’est passé à Sotchi et à St –Pétersbourg !

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Qui a demandé au président Touadéra, démocratiquement et massivement élu par le peuple centrafricain ou à celui qui a été imposé à ce peuple et à la République centrafricaine par la seule volonté mafieuse de Mme Samba – Panza, de l’ambassadeur français Charles Malinas et du  président sortant  de la cour constitutionnelle de transition, M. Zacharie Ndouba, de se rapprocher de la Russie de Poutine ? N’était – ce pas le président de la République française, Emmanuel Macron ? Quel était réellement le contenu du message dont Touadéra a été le porteur ? Que s’est- il passé ensuite à Sotchi ? Qu’est-ce que le président centrafricain a dit à M. Serguei Lavrov, ministre russe des affaires étrangères ? Qu’est-ce qu’il lui a proposé comme garanties en contrepartie de la livraison des armes russes à la République centrafricaine ? N’a –t – il pas pris en ces temps-là des engagements au nom du peuple centrafricain et de la République centrafricaine ? Ces engagements sont – ils verbaux ou écrits ? Quels sont  leur nature et leur objet ? En sus de sa rencontre avec le ministre russe des affaires étrangères, ne s’est – il pas entretenu avec des oligarques russes, c’est-à – dire de puissants lobbies industriels et militaro politiques ? A qui appartiennent les sociétés –écrans dénommées « Sewa Security » et « Lobaye Invest » ? Hormis les 170 instructeurs russes dont les termes de la mission sont connus de tous, que font les centaines d’autres à Boda, Bria et Ouadda, sanctuairesde l’or et du diamant centrafricains ? Pourquoi le président Toudéra a – t – il  été invité au sommet économique de St – Pétersbourg ? Que s’est- il  une fois de plus réellement passé là-bas ? Qu’a exactement dit le ministre français des affaires étrangères, Jean –Yves Le Drian au président Touadéra assis en face de son hôte et dont la photo circule sur les réseaux sociaux ?
Même si la liste de ces questions n’est pas assez exhaustive, voilà un certain nombre d’interrogations que ne cessent de se poser le peuple centrafricain, les observateurs de la vie politique centrafricaine et les professionnels des médias, depuis le retour de Touadéra de Sotchi et tout dernièrement de St – Pétersbourg. De pertinentes et légitimes questions auxquelles les autorités légales et légitimes  se devaient et se doivent de répondre non seulement afin de rassurer l’opinion nationale et les partenaires traditionnels sous –régionaux, régionaux et internationaux de la République centrafricaine avec lesquels elle est liée par des accords de coopération mais surtout d’associer le peuple à leur politique d’ouverture au monde et de lui rendre compte, au nom du principe démocratique de la redevabilité, des engagements pris en son nom, dans ses intérêts et au nom de l’État centrafricain.
Mais, au lieu de cela, l’on a assisté et continue d’assister fort  étonnement à  un mutisme ahurissant et inquiétant de la part de ceux à qui le peuple centrafricain a décidé de leur confier la gestion de sa destinée, de sa sécurité et de l’avenir de son pays et de ses progénitures. Ce silence ne pouvait et ne peut qu’évidemment laisser la place à la rumeur publique et internationale qui tue et assassine, d’une part, et à des désinformations qui sont loin de jouer en faveur des tenants du pouvoir et du retour effectif de  la paix en RCA, d’autre part.
C’est ainsi que la France de Macron qui, soulignons-le en passant, est le pays colonisateur de la République centrafricaine et la 5ème puissance mondiale, et dont le président a demandé au président Touadéra de se rapprocher de la Russie de Poutine, se devait  inévitablement de réagir pour exploiter  cette absence de communication entre nos gouvernants et leurs électeurs ou plutôt tenter de porter sur la place publique le contenu du message dont était chargé le président centrafricain à son homologue russe.  En réalité, que s’étaient dits les deux hommes, lors de leur rencontre du 25 septembre 2017 à Paris ?
 Selon des informations dignes de foi en notre possession et relayées sans cesse par une « certaine presse occidentale et néocoloniale, à savoir Mondafrique, Libération, et Union Libre de Belgique » dixit un journaliste russe, pour Macron, c’est la Russie qui serait moins disposée à contribuer à la levée de l’embargo sur les armes  à destination de la République centrafricaine. Et tout en lui garantissant la possibilité d’obtenir quelques armes de la part de ce pays, lesquelles armes étaient destinées aux Shebabs en Somalie et  avaient été saisies par la brigade mixte internationale mise en place par le conseil de sécurité pour  contrôler les trafics commerciaux sur l’océan indien, Macron aurait garanti à son hôte la disponibilité de la France à contribuer à la levée partielle de cet embargo.
Malheureusement, une fois devant le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov qui avait remis en cause la version du président français et lui avait proposé la disponibilité de la Russie à travailler à la levée partielle de cet embargo et à livrer plus de 5.000 armes à son pays, soit quatre fois plus que ce qu’il aurait formellement demandé, Touadéra se serait laissé aller aux anges. Et celui-ci dans l’euphorie endiablée de proposer au ministre russe des concessions minières en contrepartie de la livraison de ces armes et de prendre contact avec des oligarques, c’est- à – dire de puissants lobbies industriels ayant l’expertise et la capacité humaine, matérielle et financière de gérer de tels dossier.
 Et c’est ce qui sera effectivement fait et constaté avec l’arrivée de 170 instructeurs russes et de plus d’une centaine d’autres qui sont en réalité des mercenaires, des médecins, des géologues, des humanitaires, etc. Et c‘est qui explique aujourd’hui leur présence dans les zones minières, à Boda, Bria et Ouadda, où ils interviennent comme humanitaires, offrant des services sociaux aux populations. D’où la colère de la France face à la roublardise du président Touadéra qui aurait profité de son séjour à Sotchi pour signer des accords secrets, dans son dos et en violation des dispositions de l’article 60 de la constitution du 30 mars 2016, avec des oligarques et en réaction à l’implantation de la Russie dans sa zone d’influence d’Afrique Centrale ; une colère qui s’est immédiatement traduite par la convocation du président Touadéra par Jean –Yves Le Drian, en marge du sommet économique de St – Pétersbourg et par sa dernière visite à Sassou, Déby et à Moussa Faki à Addis – Abéba afin de travailler au corps leur homologue centrafricain.
Désormais, pour la France et Jean- Yves Le Drian, le président centrafricain serait allé trop loin dans sa politique de tricherie et de roublardise : « J’ai évoqué cette question avec le ministre Lavrov lorsque je l’ai vu après Saint-Pétersbourg. Nous sommes tout à fait déterminés à ce que les engagements constitutionnels, électoraux et militaires qui ont présidé à l’arrivée du président Touadéra puissent être respectés sans l’ingérence d’acteurs étrangers », a déclaré Jean-Yves Le Drian, propos rapportés par le journal n’djaménois Alwihdainfos.
Ainsi donc, le jeune président français Emmanuel Macron et son très  cher aîné Jean -Yves Le Drian, le digne héritier de Jacques Foccart, ont décidé de réagir de la manière  forte contre la politique de roublardise, de tricherie et de non respect de la parole donnée et des engagements pris, mise en place par le régime de Touadéra à des fins personnelles et égoïstes, qui a fait volé en éclats l’union sacrée, créée spontanément autour de sa personne, au lendemain de son élection, dont les puanteurs nauséabondes ont sérieusement entamé nos relations avec tous les États de  la sous – région et de  la région et qui ont fini par justifier la délocalisation du siège de la Cemac de Bangui pour Malabo, suite au coup d’état contre le doyen Obiang Nguema et dont le nom de l’un des proches du mathématicien de Boy -Rabé figurerait parmi les commanditaires. Alors que les autres hésitent encore ou sont en train de peaufiner leurs stratégies de représailles, les français quant eux ont pris le devant, par des contacts de dénonciation  suivis des déclarations dépourvues de toute formule diplomatique.
Des mots pleins de menace qui expliquent aisément la crise de carburants qui sévit en Centrafrique actuellement et seulement deux jours après la visite de Le Drian à Sassou, d’abord, l’opposition de la France et de ses alliés traditionnels à la demande chinoise de la livraison d’armes à la RCA, faisant suite au refus du gouvernement centrafricain de les inviter à la cérémonie de fin de formation des 400 Faca à Bérengo, ensuite, et qui vont très certainement s’inviter à table lors du dialogue  politique inclusif d’Addis –Abéba, dans les tout prochains jours, enfin.
Alors pourquoi le président Touadéra a – t – refusé de communiquer au peuple centrafricain, par l’entremise de ses représentants siégeant à l’assemblée nationale, sur les termes de cette coopération avec les Russes, au nom des sacro-saints principes de la transparence et de la bonne gouvernance et conformément aux dispositions de la constitution sur laquelle il a prêté serment ? Quels sont la nature et l’objet de ces accords ? Et pourquoi aussi refuser de communiquer, si aucun accord secret n’a été effectivement signé entre les deux parties ? N’est – ce pas ce silence qui alimente cette nouvelle crise que nous voulons créer entre nous et la France ? Et s’il devait en être ainsi, avons – nous la capacité de lui résister ? En agissant de la sorte, ne voudrait – il pas faire tout simplement comme son prédécesseur Bozizé qui avait cédé le permis d’exploration et d’exploitation du pétrole de Boromata à la Chine, et qui en avait empoché les  rétrocommissions et les royalties avec son neveu Ndoutingaï, sans en avoir préalablement tenu informé le peuple, si ce n’était à deux jours de son départ du pouvoir ?
Firmin Ngrébada,  « quae cum ita sint, perge quo coepisti ! Egredere aliquando ex Urbe ! Sed  alea jacta est, necesse est verum dicas  » !
Jean – Paul Naïba

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