Dossier « Advens – Géocoton » : Touadéra, Jaber et son passé douteux en Guinée …..

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Selon des informations diffusées par la présidence de la République sur le site facebook « La Renaissance », il a été révélé qu’une délégation du groupe Advens-Géocoton, menée par son Président Directeur général, M. Abbas Jabber a été reçue en audience en début d’après-midi du 29 mai 2017 par Son Excellence Pr Faustin Archange Touadéra, Président de la République. Il ressort de cet entretien des discussions autour des projets visant la filière coton en République centrafricaine. Cette rencontre s’est soldée par la signature d’une convention entre l’État centrafricain représenté par le Ministre du développement rural M. Honoré Féizouré et l’entreprise française Géocoton représentée par Abbas Jabber.

Pour M. Abbas Jaber, cette signature est un succès.
Ce dernier se réjouit de l’espoir que le Président Touadéra a suscité lors des échanges et affirme être motivé pour investir pleinement dans ce secteur. Selon le PDG de Géocoton la culture du coton peut constituer une source de revenus pour les paysans, c’est un générateur d’espoir pour eux. Il a affirmé être doublement ému par la présence du Ministre Honoré Féizouré qui, fut un ancien du Groupe Géocoton et a déclaré que le fait d’avoir aujourd’hui comme interlocuteur est un atout pour le développement et la pacification du pays à travers la culture du coton.

  1. A. Jaber a par ailleurs déclaré que le groupe Advens- Géocoton est déjà actif dans le pays à travers la mise en œuvre de plusieurs projets .Pour ce faire, le groupe se donne comme objectif cette année de produire 6000 tonnes de coton et de relancer les activités liées à ce secteur. Pour le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, M. Honoré Féizouré, le groupe Advens-Géocoton était présent en République Centrafricaine à l’époque où il y avait plusieurs usines de coton dont la SOCADA, SOCOCA et UCCA. La signature de cette convention va non seulement permettre à la RCA de relancer la culture du coton, mais elle favorisera aussi le retour de la paix dans les préfectures pilotes grâce à la création des emplois.
    Notons que l’usine de Guiffa située dans la Kémo est l’une des plates formes de Géocoton. Après la reprise des activités de l’entreprise chinoise Cellule Coton en début d’année, le retour de la française Géocoton confirme les efforts du gouvernement dans son plan de redressement de la RCA qui passe aussi par le développement de l’agriculture…..

Une bonne initiative certes, mais une initiative encore en violation des dispositions de  l’article 60 de la constitution du 30 mars 2016 sur laquelle le mathématicien de Boy – Rabé a prêté serment et de l’article 2 de la loi n°08.017 du 6 juin 2008 portant code des marchés publics et délégations de service public en République centrafricaine.

En effet, alors qu’après l’affaire encore pendante de la convention de partenariat signée entre le gouvernement, représenté par M. Henri Marie Dondra, ci – devant désigné autorité contractante et M. Nelly COULIBALY, présidente directrice générale de la société ICS/CCS sur l’identification et la traçabilité des biens et personnes et sur la sécurisation des documents administratifs, l’opinion nationale et internationale s’attendait tout naturellement à voir Touadéra changer le fusil d’épaules et opter résolument pour la transparence et la bonne gouvernance, grande doit être aujourd’hui la surprise des uns et des autres d’assister à des pratiques plus ou moins non orthodoxes de sa part, en ce qui concerne la gestion quotidienne des affaires de la cité. Et c’est ce spectacle folklorique et désolant  auquel le peuple a encore assisté ce 29 mai 2017. Et les uns et les autres de se poser les questions suivantes :

A quoi ont servi l’arrestation du directeur de publication du journal « La Fraternité » et les dénonciations courageuses de certains organes de la presse écrite et en ligne invitant au respect scrupuleux des us et pratiques en matière d’appel d’offres ? Quid de la capacité administrative, financière et technique de cette société ? Quid de sa moralité ? Pourquoi une fois de plus, l’homme et son gouvernement par l’entremise du ministre de l’agriculture ont – t – ils tout simplement rechigné de recourir à la formule d’avis d’appel d’offres ou d’avis à manifestation d’intérêt comme celui lancé tout dernièrement par le ministre de l’équipement, du transport, de l’aviation civile et du désenclavement, M. Théodore Jousso portant sur les plaques d’immatriculations et les cartes grises et dont le dépouillement est fixé à la date du 30 juin 2017 ? Ne reviendront – ils pas une fois de plus sur cette convention comme Touadéra aurait personnellement demandé et obtenu dans le cas de l’affaire ICS/CCS ?  

Voilà, de très pertinentes interrogations dont les réponses ne viendront peut – être pas avant que le Fils de l’Homme ne revienne. Dans tous les cas, l’homme et toute son équipe ne s’accoquineraient qu’avec des hommes d’affaires aux passés troubles, opaques et douteux.

Tel a été  ce que les uns et les autres ont dénoncé dans leurs relations supposées, réelles ou virtuelles à ce jour avec la société israélienne, Nikuv, pressentie pour ravir le marché de la numérisation des documents administratifs, spécialisée dans les trucages des résultats électoraux et condamnée en Israël pour des affaires de corruption de certains dirigeants africains.

Tel est malheureusement ce que tous les combattants de la liberté et de la démocratie sont en droit de le leur reprocher après la signature de cette convention de partenariat, conduite dans la même manière que dans le cas de celle qui concerne ICS/CCS. Pour preuve, le journal « Le Démocrate » vous livre, afin que nul n’ignore, ce qui suit :

« La société, propriété depuis 2008 du groupe Advens, traîne derrière elle une vieille querelle avec un entrepreneur local. Dernier épisode en date: la saisie des titres de participation dans sa filiale sénégalaise.

Branle-bas de combat à la direction de Geocoton, la première entreprise cotonnière de l’espace francophone. Pour un très vieux différend juridique, le groupe, filiale d’Advens, du Franco-Sénégalais Abbas Jaber, s’est fait saisir, le 17 février, ses titres de participation dans sa filiale sénégalaise, la Sodefitex. Envoyé d’urgence à Dakar, Yannick Morillon, le nouveau directeur général, a fait déposer une requête au tribunal civil pour faire arrêter cette procédure. Depuis sa prise de fonctions, en janvier, il tente de dénouer les fils d’une affaire complexe qui oppose son groupe à un entrepreneur guinéen. « Nous sommes victimes d’une escroquerie », estime-t-il.

Tout commence en avril 1985. Fraîchement nommé, le ministre guinéen du Développement agricole, Alhousseiny Fofana, signe un contrat avec la Compagnie française pour le développement des fibres textiles (CFDT, aujourd’hui rebaptisée Geocoton) pour introduire la culture du coton en Haute-Guinée. Financée par des bailleurs de fonds européens, la CFDT organise alors le monde paysan, installe des usines d’égrenage et fournit de l’assistance technique… Dans ce cadre, elle passe un petit marché avec l’Entreprise générale des solutions relaissées (Egesor), de Cheick Mohamed Kaba, qui fournit de la main-d’œuvre pour la construction de 65 entrepôts de stockage­ (coton, intrants…). Le contrat s’élève à 27,8 millions de francs guinéens (22283 euros). Un peu plus de 25 millions seront versés, le solde de 2,8 millions (2228 euros) faisant l’objet d’une retenue de garantie. Selon la CFDT, les travaux n’ont pas été entièrement et correctement exécutés.

Ce que conteste vigoureusement Kaba. Il va alors porter l’affaire devant le Tribunal de première instance de Conakry, qui condamne, le 30 novembre 1995, la société – qui n’a pas pu se défendre, n’ayant pas été assignée – à lui verser pas moins de 1,2 milliard de francs guinéens de dommages et intérêts (943000 euros) ! L’État guinéen, véritable maître d’ouvrage des travaux, intervient alors dans la procédure en faisant appel et gagne, avant que la Cour suprême ne casse cette décision en 2003.

Étonnamment, Kaba ne cherchera pas à faire exécuter son jugement. A-t-il eu peur de s’attaquer à l’État français, actionnaire majoritaire de la société? Ce n’est qu’après la privatisation de l’ex-CFDT, en janvier 2008, qu’il reprend la procédure. Il obtient finalement, en 2010, le droit de faire exécuter le jugement initial en France et au Sénégal. Pour un litige initial de 2228 euros, il réclame aujourd’hui 4,9 millions d’euros de dommages et intérêts et de frais de recouvrement, soit près de 2200 fois plus.

Médiatiser l’affaire

Sur le front guinéen, Geocoton a attaqué Kaba au pénal pour escroquerie, et son actionnaire Advens a initié une procédure civile en dénonçant le mode aberrant d’établissement des dommages et intérêts. « Nous avons aussi alerté le ministère français de la Coopération, l’ambassade de France à Conakry et transmis un message au nouveau président, Alpha Condé », précise Yannick Morillon. Pour l’avocat de Kaba, Me Mohamed Houssein Mounir, Geocoton ne cherche qu’à médiatiser l’affaire en interpellant l’exécutif guinéen pour faire pression sur la justice.

En attendant, les cultivateurs de Haute-Guinée ne produisent guère plus de 500 à 1000 tonnes de coton par an contre 40000 t en 1998. En janvier, plusieurs cadres agricoles de la région de Kankan ont adressé une lettre ouverte au nouveau chef de l’État, plaidant pour une redynamisation des activités. « Les premiers semis de coton débutent à la fin mai. Il faut cependant organiser d’abord des états généraux de la filière, recenser les intentions des paysans, commander les intrants et assurer l’encadrement », souligne le collectif de cadres. La justice guinéenne doit se prononcer à nouveau cette semaine.

Affaire à suivre…

Jean – Paul Naïba

 

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