DISCOURS D’OUVERTURE DU IVème CONGRES ORDINAIRE DU MLPC PAR SON PRESIDENT MARTIN ZIGUELE

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DISCOURS D’OUVERTURE DU IVème CONGRES ORDINAIRE DU MLPC PAR SON PRESIDENT MARTIN ZIGUELE.
Bangui du 2 au 5 mars 2020

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Mission Diplomatique et Représentants des Organisations Internationales ;
Messieurs les Présidents des Partis et Associations politiques ;
Messieurs les Représentants des Organisations des droits de l’Homme, et de la Société Civile ;
Distingués Invités ;
Camarades Militantes et Militants du MLPC ;
Chers Congressistes.

Les assises du IIIe Congrès ordinaire du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain, tenu en juin 2007 à Bangui, m’avaient fait l’honneur de me confirmer au poste de Président du Parti, après m’avoir porté provisoirement à sa tête lors du Congrès extraordinaire de juin 2006. Ce fut un tournant majeur dans la vie de notre Parti, redevenu par la force du glaive, parti d’opposition, et devant subir un long et cruel chemin de croix dont il n’est pas encore sorti.
Cela fait donc 13 ans que vous me faites confiance, malgré les dures épreuves et les attaques ignobles que notre Parti a endurées, et -il faut le dire-, malgré nos nombreux rendez-vous électoraux manqués dans des conditions toujours kafkaïennes, à la très grande déception de nos militants, dont certains en sont tout simplement morts.

Vous êtes ici la preuve vivante que le MLPC, comme le dit la devise de la Ville de Paris, « peut flotter mais ne se noie jamais ». Le MLPC est un roseau qui peut plier sous de fortes bourrasques mais qui ne rompra jamais, grâce à votre engagement militant qui dure depuis 41 ans, depuis ce jour du 22 février 1979 où notre Parti est né, dans la clandestinité et dans un contexte de lutte dure et implacable contre la dictature de l’Empire et pour la restauration de la République.

Je puis vous affirmer aujourd’hui Camarades, puisque nous sommes à l’heure du bilan d’étape, que depuis juin 2007, c’est-à-dire depuis plus d’une décennie de dur combat militant, beaucoup de choses ont été accomplies, malgré l’immensité de l’adversité, et il faut le rappeler, malgré l’hostilité institutionnalisée, ouverte quoique injustifiée, contre le Parti.

Cependant, je dois souligner avec force que votre soutien militant, vous, mes camarades, et celui de celui de ceux qui ne sont plus de ce monde, ainsi que celui de nos compatriotes démocrates, nous a été déterminant, pour faire face à cette adversité.

C’est donc pour moi l’occasion de vous remercier tous, militantes et militants de notre Grand parti, ainsi que tous nos compatriotes Démocrates présents ou représentés ici.
Je salue et remercie tous nos Camarades membres de l’Internationale Socialiste et de l’Alliance Progressiste présents dans cette salle, je veux citer le Camarade Freddy KITA, Président du Parti Social-Démocrate Congolais et Vice-Ministre du Plan du gouvernement de notre pays frère la République Démocratique du Congo, ainsi que la délégation de notre Parti frère le PLD du Tchad conduite par notre cher Camarade le Professeur Mahamat Alabo, son Président. Nous saluons et remercions également les Partis frère qui n’ayant pas pu faire le déplacement, nous ont fait parvenir leurs messages de soutien et de solidarité. Je veux citer la Convergence Citoyenne du Congo, le PNDS du Niger , l’UNDR du Tchad et le Parti socialiste français.

Je tiens à saluer chacun d’entre vous et à adresser mes chaleureux remerciements, ainsi que ceux de tous les militants pour avoir accepté de participer à cette cérémonie d’ouverture de notre IVème Congrès ordinaire et pour votre présence effective parmi nous.

Je profite de l’occasion, pour vous présenter mes vœux de bonne et heureuse année 2020.

Camarades.
En ce jour où nous nous retrouvons pour le IVe Congrès de notre Parti, je voudrais solennellement, en ma qualité de Président du Parti, vous inviter tous à vous lever et à observer une minute de silence en mémoire de nos compatriotes et ressortissants de pays amis, victimes innocentes des événements que notre cher pays traverse depuis décembre 2012.
Je vous prie d’associer à vos pensées nos sœurs et frères qui sont tombés, et plus particulièrement, je voudrais que nous saluons tous la mémoire de celui qui restera toujours notre Grand Camarade, le défunt Président Ange Félix PATASSE, tout comme celles de nos camarades qui nous ont quitté depuis le Congrès de 2007, notamment les Camarades Hughes DOBOZENDI dit le Che, Désiré PENDEMOU, Luc GUELA, Jeanne TANGA, Jacques MARMIER, KAZANO, KAZANAMO Mathias, WOWI, Etienne MAMOBAY, Delphine MBAYE, DOMBIA-DOMBELE, MOUSSA Petit, MALIKO Denis, DIARO Michel, PASSI Moise, Pierre VESSAB, Joseph Vermond TCHENDO, Jean METE-YAPENDE , Albert Francis OUAKANGA, Paul ZALA, Faustin MONTSOKI, Emmanuel DOKOUNA, Jules Marc LAGUEREMA, Fulgence MAMADOU, Séraphin Allandikim NGAKOUTOU, Luc Apollinaire DONDON KONAMABAYE, Abraham Espéré LANGOU, Simplice Sylvère NGARSO, Bernadette OUANTINAM, Donatien KAKA pour ne citer que ceux-là.
Je vous remercie.

Chers Congressistes ;
Camarades délégués venus de nos provinces et de l’extérieur,

Je tiens, avant toute chose, à saluer les camarades venus des fédérations d’Europe-Amérique-Asie-Moyen-Orient et Océanie, du Cameroun et du Congo.
Je salue les Camarades venus de la Kémo, cette terre des Camarades DOUNIA- DOTE et DOTE BADEKARA ; je salue les camarades venus du Bamingui-Bangoran, de la Basse-Kotto cette terre d’un de nos pères fondateurs le Camarade Paul PAMADOU PAMOTO, je salue les Camarades du Mbomou de la Camarade Jeanne TANGA, de la Haute-Kotto, du Haut-Mbomou, de la Lobaye, terre des camarades DOBOZENDI, MASSAMBA NGOLIO, BECKETT et Simplice MOHOLO , de la Nana- Gribizi, terre des camarades Thomas KOAZO et LANGOU Abraham Espéré, de la Ouaka, de l’Ouham, terre des camaradas Simon GONIRE et de ZOUFOUK OUILIBONA, de l’Ouham-Pendé, terre des Simon BEDAYA NGARO, Anne-Marie PEDOMO et des Généraux NDJADER BEDAYA et Alphonse BAIKOUA, de la Nana-Mambéré la terre du Camarade AGUENE Timothée, de la Mambéré-Kadei, terre des camarades MABESSIMO, DOMBIA DOMBELE et MOTSOKI, de la Sangha Mbaere du Docteur PAMBA que nous venons de perdre, de l’Ombella-Mpoko du Camarade Jean-Luc MANDABA, et de la Vakaga, terre de MOUSSA FOTOR . Je n’oublie pas les jeunes camarades qui ont consacré leur vie à la lutte pour l’instauration de la démocratie ; entre autres, Albert Ndodé, Alias Malabar, Théophile Ganro, Dr NZAFIO BINGUINIMI et Joseph AGBO qui est toujours avec nous. Toutes les seize préfectures de notre pays sont ici représentées.
Vous êtes venus à moto depuis Sam-Ouandja et Berbérati, en pirogue depuis Mobaye, par divers moyens pour être là, présents à votre congrès. C’est ça le MLPC, cet esprit militant, cet engagement total, sans lequel ce Parti n’existerait plus et aussi sans lequel les présentes assises n’auraient pas pu se tenir.
Mes pensées vont aussi en ce moment aux nombreux camarades empêchés pour diverses raisons de prendre part aux travaux de notre Congrès, je leur envoie mes salutations militantes.

Camarades militantes et militants du MLPC ;
Chers congressistes.

Lorsque je prenais la présidence de notre Parti en juin 2006, le MLPC revenait de loin. Nous venions en effet de perdre le pouvoir suite au coup d’Etat du 15 mars 2003. Ce coup d’Etat consécutif à une longue et dévastatrice rébellion, a introduit dans notre pays un bon nombre de combattants étrangers, venus comme mercenaires pour les besoins de la cause, mais qui se découvrent aujourd’hui un destin national centrafricain.

Ils s’inventent des filiations centrafricaines improbables et impossibles, mais surtout ils tuent. Et prédateurs ne savent faire que cela : tuer des civils innocents, voler, piller veaux, vaches, cochons et couvées et surtout racketter ; dresser des barrières illégales sur les routes de nos villes et villages ; occuper nos écoles, édifices publics et autres brigades de gendarmerie, mairies, sous-préfectures et autres ; nous interdire de circuler dans notre pays à nous, filles et fils de Centrafrique, si ce n’est, selon eux, sur leur autorisation préalable. Et, signe suprême du mépris qu’ils ont pour nous et pour notre pays, cette autorisation préalable s’impose même aux Elus de la Nation qui doivent leur demander et obtenir ladite autorisation avant de circuler dans leur circonscription électorale, ceci malgré l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation.

Comble du paradoxe, le syndrome de l’esclave qui reconnaît des vertus en son maître fait que ces mercenaires sanguinaires ont parmi nous les centrafricains, aujourd’hui, des avocats insoupçonnés pour relayer leurs versions à eux de leur barbarie dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Au-delà des mensonges relayés ici et là, ces bandits de grand chemin et leurs avocats improvisés et intéressés qui les cautionnent –ces nouveaux disciples de Pétain- n’ont pour vision de la RCA que la destruction, lorsque nous les véritables filles et fils de ce pays nous nous battons pour la reconstruire.

Mais en vérité, je vous le dis, Chers Camarades, Distingués Invités, ces chevaux de Troie en RCA, ainsi que leurs maitres et complices qui tentent désespérément de réécrire l’histoire, en distillant des rumeurs contre le MLPC et son Président, n’y parviendront pas. Car comme vous le savez tous, les faits sont têtus et les réalités historiques également. Non, ils n’y réussiront pas !

Oui Camarades,

Notre grand Parti a toujours connu de longues périodes de dures épreuves et d’adversité. Depuis sa naissance en 1979, pendant sa gestion du pouvoir de 1993 à 2003, après son renvoi manu militari dans l’opposition, le parcours du MLPC a toujours été pavé d’embûches, avec comme point d’orgue, des tentatives d’élimination du Parti de l’échiquier politique national.

Nos cadres ont connu la prison, d’autres acculés comme moi à l’exil, le tout dans le seul but d’affaiblir notre combat militant. Mais Camarades, vous avez su résister à la tempête, et votre résistance nous a donné la force de sauver le Parti. Aujourd’hui, grâce à votre lutte, grâce à votre résistance pacifique, le MLPC est plus que jamais débout.

Déjà, lors des échéances électorales de 2005, et en dépit des manœuvres diaboliques mises en œuvre pour nous écarter de la course à l’élection présidentielle, nous avons réussi à être aussi au second tour. Nous n’avions accepté la défaite que l’on nous a affublée que pour préserver la paix sociale.

Une fois encore, à l’issue du hold-up électoral de 2011, notre pays a fait un grand bond en arrière pour se retrouver avec une Assemblée Nationale monocolore, à très forte connotation ethnique, composée des députés du seul parti au pouvoir et des parents, grâce à des fraudes électorales jamais égalées et à une Commission électorale instrumentalisée comme jamais auparavant dans l’histoire de notre pays.

En 2015 enfin, le mot d’ordre de la très grande partie de la classe politique centrafricaine fut « Tout sauf Ziguélé » en abrégé TSZ. J’étais considéré comme le « candidat de la France » à l’époque du pouvoir socialiste.
Et, surtout, grâce à une cabale montée de toutes pièces, par des compatriotes qui se sont spécialisés par des prestidigitateurs politiques, on m’a fait passer comme le géniteur de la Séléka. Cette campagne de dénigrement et de désinformation nous a fait perdre les élections dès le premier tour ; c’est du jamais vu dans l’histoire du MLPC.
Notre Parti, le MLPC qui s’est toujours battu pour les centrafricains lorsque personne n’osait le faire, était considéré comme pestiféré, désigné à la vindicte populaire, montré du doigt comme une association de malfaiteurs, nos militants pourchassés en province, au point où certains de nos candidats aux législatives de 2015-2016 n’osaient même pas battre campagne au nom du Parti sous les attributs du MLPC.

Moi-même j’ai subi des tentatives d’interdiction de faire campagne dans certaines villes, y compris dans le chef-lieu de ma propre préfecture d’origine par une fraction de notre jeunesse manipulée par certains candidats. !

Nous sommes sortis de cette épreuve électorale avec dix députés sur 139 candidats. Complètement choqués. Comme si cela ne suffisait pas, au lendemain de ces élections, certains camarades manipulés par nos adversaires politiques à l’esprit malin et qui se sont certainement dit que c’est le bon moment pour achever la bête à terre, ont voulu déclencher une crise interne, en transposant les débats dans les médias et sur les réseaux sociaux.

L’objectif était de décapiter le Parti, et de livrer ses restes à leurs nouveaux maîtres. Mais c’était mal connaitre le MLPC, car beaucoup ont tenté de tuer le MLPC depuis 1979, et toutes ces tentatives se sont brisées sur la vague forte de notre fidélité et de notre loyauté au Parti.

Cependant, je ne suis pas là aujourd’hui pour m’étaler sur le passé et ainsi retourner le couteau dans la plaie. Non !
Je suis là surtout pour parler avec vous de notre avenir commun. Cet avenir, que nous voulons radieux, commence par les travaux du présent Congrès ordinaire, qui seront suivis par ceux du Congrès extraordinaire et enfin par une session extraordinaire de notre Conseil Politique National, et porteront sur les points suivants :

I- Adoption de nouveaux textes statutaires du Parti (Statuts et Règlement Intérieur)
II- Congrès des organes connexes, le Mouvement de Libération de la Femme Centrafricaine (MLFC) et Mouvement de Libération de la Jeunesse Centrafricaine (MLJC) devant se conclure par la mise en place de leurs nouveaux bureaux nationaux.
III- Election du Président du Parti
IV- Renouvellement du Conseil Politique National.
V- Renouvellement des membres Bureau Politique.
VI- Election du candidat du Parti à la Présidentielle de 2020. et son Investiture.
VII- Désignation des candidats aux législatives déjà choisis par leurs instances sous-fédérales et fédérales respectives.

C’est pour cela que nous avons placé ce IVème Congrès ordinaire du MLPC sous le signe de la Nouvelle Marche.

Après ce Congrès de la Nouvelle Marche, nous devons tous ensemble poursuivre la transformation de notre Parti, en renforçant la gouvernance démocratique interne, et en redynamisant son maillage territorial selon les impératifs de l’heure. Nous devons également continuer à nous ouvrir à toutes les couches de la société centrafricaine qui se sentent exclues ou fragilisées. Mais surtout le MLPC doit s’atteler à constituer des majorités d’idées autour des préoccupations principales de nos compatriotes, à savoir les défis sécuritaires, le relèvement économique en lieu et place de l’aide d’urgence, et enfin la paix et la cohésion sociale ainsi que la reconstruction progressive de notre pays par le lancement des gros travaux d’infrastructures.

Ces quatre préoccupations légitimes du peuple centrafricain constitueront les termes de référence de toute notre démarche politique, que nous sommes prêts à partager avec les forces politiques qui le souhaitent. Nous lançons un appel patriotique à toutes les forces politiques et sociales qui partagent cette vision pour un rassemblement autour de nous, en vue de mener la troisième lutte de libération du peuple centrafricain, la première ayant été la lutte pour l’indépendance, et la seconde pour la restauration de la République.

C’est dire que la position politique proposée en débat au Congrès sera celle-là : oui pour tout combat destiné à répondre aux préoccupations essentielles du peuple centrafricain sur ces quatre points, en association avec les forces politiques qui partagent cette vision ; non à toute caporalisation qui ne viserait que la conquête ou la conservation du pouvoir.

C’est justement pour que le MLPC n’oublie pas d’où il vient et les valeurs sociale-démocrates sur lesquelles il s’est créé que nous avons mis en place depuis 2009 l’Ecole du Parti, une structure pédagogique avec une direction composée de cadres multidisciplinaires plus disponibles et qui forme désormais nos militants à l’idéologie du Parti, aux principes démocratiques et la gouvernance politique.

Nous faisons appel, en cas de besoin, à des personnalités non partisanes pour intervenir dans l’Ecole du Parti, car de la discussion jaillit la lumière. D’ailleurs la première leçon inaugurale de cette nouvelle direction sera délivrée le 6 mars à tous les congressistes.

Et, pour inscrire dans le marbre notre positionnement socialiste, le MLPC a intégré depuis juin 2008, la grande famille de l’Internationale Socialiste. Nous en sommes depuis 2018 membre de plein droit après dix années de statut d’observateur.

Par ailleurs, notre Parti est membre fondateur de l’Alliance Progressiste Mondiale, créée en Allemagne en 2013. Comme vous le savez, cette Alliance est le réseau de travail des partis progressistes du monde entier, et le MLPC est fier d’être dans son Comité de direction. Nous sommes également membre de l’Alliance Progressiste de l’Afrique centrale (APAC).

Le vœu du MLPC est de renforcer les liens avec tous les partis politiques de notre pays qui le souhaitent, pour nous serrer les coudes afin d’asseoir durablement la démocratie en Centrafrique, pour mener ensemble aujourd’hui et demain, le combat de libération de notre peuple de l’asservissement et de l’esclavage de fait imposé par les groupes terroristes étrangers et les mercenaires et autres anciens coupeurs de route qui les dirigent.

J’appelle donc solennellement la classe politique centrafricaine à tourner les pages des querelles inutiles et à regarder vers l’avenir. Nous avions nous-mêmes pendant longtemps sabordé les bases de notre vivre ensemble et de la cohésion sociale à des fins égoïstes. Il est grand temps de nous tendre tous la main pour reconstruire ce pays qui regorge de tant de promesses mais également de rendez-vous manqués. C’est ce que le peuple nous demande !

Camarades militantes et militants ;
Chers Congressistes.

Au moment où nous ouvrons les assises de ce Congrès, le IVe de l’histoire de notre Grand Parti, fondé le 22 février 1979, sous la dictature, notre peuple est toujours meurtri. Notre société est divisée du fait des conséquences de la crise sécuritaire, et notre économie souffre de la partition de fait imposée à notre pays une bonne partie est tenue par des mercenaires étrangers.
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Nombreux sont nos frères et sœurs qui ont trouvé la mort dans cette crise qui est une forme déguisée de recolonisation de notre pays et de sa soumission à un nouvel esclavage de fait, et une stratégie d’occupation par la force de territoires par des sujets étrangers, avec l’éviction des populations locales sur fond de stratégies de terreur.

Je le dis et le réaffirme pour l’avoir constaté sur le terrain où je me déplace constamment depuis 2018, une bonne partie de nos populations vit sous un esclavage qui ne dit pas son nom, et est prisonnière dans son propre pays des hordes de mercenaires puissamment armés. Ces groupes armés animés et composés majoritairement d’étrangers venus de toute la sous-région voire d’au-delà, continuent à s’armer et à recruter de nouveaux autres mercenaires, dans leur funeste dessein de perpétuer leur emprise sur les cartels du bétail, soutenus dans cette activité criminelle mais très lucrative par des compatriotes sans scrupules.

La transhumance est devenue le vecteur de l’insécurité qui frappe notre population rurale du nord au sud, et de l’ouest à l’est. Autrefois attendue avec joie, la période de transhumance est vécue aujourd’hui avec cauchemar par nos populations de l’intérieur du pays, car maintenant les éleveurs armés n’ont plus rien à voir avec les paisibles éleveurs d’hier. Les plantations des paysans centrafricains sont devenues leurs aires de pâturage, et nos cultivateurs ne savent plus à qui se plaindre, devant la menace tantôt des groupes armés protecteurs des éleveurs, soit des éleveurs armés eux-mêmes. Les plaintes des ruraux sont unanimes sur toute l’étendue du territoire et cette hydre que représente ce nouveau type de transhumance doit être au centre de nos préoccupations dans la recherche d’une paix durable.

Le choix du MLPC est clair : malgré les menaces et les tentatives d’intimidation comme celle que nous avons subie récemment à Bordoul, à 19 kms de Bocaranga sur l’axe Man du fait de cette bande terroriste des 3R, le MLPC travaillera à faire tomber les masques de ces avocats du diable qui le jour, parlent de paix et de sécurité, et la nuit, pactisent et entretiennent des relations obscures avec les groupes armés pour du bétail et de l’argent, dans le but de satisfaire leurs seuls intérêts égoïstes.
• Pensent-ils une seule seconde à nos compatriotes qui ont été froidement tués par ces bandits armés ?
• Pensent-ils un seul instant à ces compatriotes qui ont dû leur salut à leur fuite éperdue, pour se réfugier dans des pays étrangers, tandis que d’autres vivent en brousse ou sur des sites précaires, déplacés dans leur propre pays ?
• Pensent-ils seulement, eux qui sont aussi des pères de familles, à ces innocentes femmes et à ces pauvres enfants qui sont tous les jours exposés à la violence et à la barbarie sanguinaire des miliciens armés ?
Les Centrafricains veulent voir leur pays, la République Centrafricaine, renouer avec un climat de paix et de cohésion sociale leur permettant d’œuvrer à leur bien-être et à leur épanouissement personnel.

Heureusement qu’en dépit de tout, j’ai toujours été un optimiste invétéré, et qu’en plus j’ai foi en l’avenir et au destin de notre cher et beau pays. Avant moi, un héros africain de la lutte pour l’indépendance, feu le Premier Président du Togo Sylvanus Olympio disait : « Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par se lever ».
En évoquant la souffrance de mes compatriotes ce jour, je forme le vœu que cette pensée demeure une brulante actualité. Car il faut y croire.

Oui, nous devons croire, croire en notre humanité. Le jour viendra où la confiance regagnera notre peuple et où la joie de vivre reviendra dans notre pays.

Et ce jour, le MLPC et moi-même, nous y travaillons chaque heure et chaque jour, avec tous les cadres du Parti, ici, et à l’étranger. Nous travaillons sur un vaste projet de relèvement de notre pays, dans la paix l’unité, la dignité et le travail. Les Romains, il y a trois mille ans, n’avaient-ils pas dit « Labor improbus omnia vincit ? » Oui, en effet, seul le travail permettra de vaincre toute cette marée de valeurs négatives qui a déferlé sur notre pays.

Pour ma part, je continuerai, à vos côtés, à ne ménager aucun effort pour mener le combat pour lequel je me suis engagé très jeune en adhérant au MLPC à l’âge de 22 ans. Ce combat pour la libération du peuple centrafricain qui est aujourd’hui plus que d’actualité, et l’Histoire ne nous pardonnera pas de nous y dérober.

Distingués invités,

Les élections présidentielle et législative de 2016 ont marqué un nouveau départ dans la vie politique de notre pays. L’engouement constaté de nos compatriotes pour ces scrutions était la preuve de leur espérance d’un avenir rayonnant pour le peuple centrafricain.
Nous avons tous cru que les groupes armés, suite à leurs engagements lors du Forum de Bangui, suivis de leur adhésion à l’Accord de Khartoum que le MLPC continue de soutenir par conviction et par principe, allaient saisir cette opportunité pour s’inscrire dans le chemin de la paix.

Mais, hélas ! C’était mal connaitre la duplicité de ces bandits, -et il faut le dire ! C’était également sans compter sur les différentes lectures parallèles des obligations de cet Accord faites par les facilitateurs et les garants.
Nous avons tous cru que les groupes armés, suite à leurs engagements lors du Forum de Bangui, et surtout suite à l’Accord de Khartoum que le MLPC continue de soutenir par conviction et par principe, allaient saisir cette opportunité pour s’inscrire dans le chemin de la paix.

Mais c’était mal connaitre la duplicité de ces groupes terroristes, lesquels avancent à reculons dans l’application de cet Accord de paix, et le peuple continue de s’interroger sur leur sincérité. Il est vrai que le temps passe avec son lot d’incidents meurtriers pour les populations civiles, et le peuple se demande quand est-ce que tout cela va finir.

Il faut le dire, les différentes lectures parallèles des obligations de cet Accord faites par les facilitateurs et les garants ne facilitent pas la réponse aux seules questions qui vaillent :
• Quand est ce que nous vivrons dans un pays sans groupes armés ?
• Quand est ce que nous serons débarrassés des mercenaires étrangers qui écument notre territoire ?
• Quand est ce que l’embargo sur les armes qui pèse sur nos FACAS sera totalement levé alors que même que le Rapport Mapping des Nations Unies documente largement sur les trafics transfrontaliers d’armes en faveur des groupes armés ?
• Pourquoi personne ne dit que cette guerre n’oppose pas nos forces armées à des groupes armés rebelles autochtones, mais plutôt que c’est une guerre livrée par des groupes armés dirigés par des mercenaires étrangers contre les populations civiles centrafricaines sur leurs propres terres?
• Pourquoi ? Pourquoi ?
Le peuple se pose beaucoup de questions et il nous faut des réponses.

Den Xiao Ping, le Père des réformes multiformes qui ont fait de la Chine populaire cette superpuissance après Mao Tse Toung, avait coutume de dire : « Peu importe la couleur du chat, pourvu qu’il attrape des souris ». Un chat qui n’attrape pas des souris est-il un chat ?
Quand je pense à ce qui est arrivé à plusieurs reprises à Bambari, à Alindao, à Bria, à Birao, à Zangba, à Zémio, à Obo, à Kaga-Bandoro, à Bohong, à Koundjili et à Lemouna, je suis plus que convaincu que nous devons continuer à nous battre sur plusieurs fronts, pour que la paix soit rapidement une réalité pour notre peuple :

• La politique de monitoring de l’application de l’Accord de Paix et la Réconciliation de Bangui doit être entièrement repensée pour une plus grande efficacité sur le terrain, au bénéfice des populations qui sont les ultimes évaluateurs de cet Accord par rapport aux changements réellement perceptibles dans leur environnement quotidien ;
• Le rôle des garants et des facilitateurs doit être redistribué : comment peut-on être garant de l’application d’un Accord de paix sans en avoir les moyens militaires tandis que celui qui dispose de ces moyens n’est que facilitateur ?
• Quid du chronogramme de l’application de l’Accord dont personne ne parle ?
• Quid de l’application des sanctions en cas de violations flagrantes, et quid de ce curieux spectacle où les groupes armés ont des avocats insoupçonnés ?

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Mission Diplomatique et Représentants des Organisations Internationales ;
Messieurs les Présidents des Partis politiques ;
Messieurs les représentants des Organisations des Droits de l’Homme ;
Distingués Invités ;

Les échéances électorales avancent à grand pas. Cependant, en raison de la situation qui prévaut actuellement sur le terrain, j’’éprouve personnellement, et une grande partie de la classe politique centrafricaine avec moi, des appréhensions par rapport au climat sécuritaire pour le moment où les candidats devront sillonner le territoire pour battre la campagne électorale. Cela m’amène à poser à haute et intelligible voix les questions suivantes :
• Qu’est ce qui retarde la mise en œuvre du programme de désarmement et aussi de rapatriement que le peuple centrafricain attend ?
• Quid du projet de loi organique sur l’Autorité Nationale des Elections qui devrait être ramené, comme promis, à l’Assemblée nationale pour son adoption afin de se garantir l’efficacité, l’exemplarité et la crédibilité de l’arbitre électoral quand on est conscient de notre histoire en la matière ?

Comme tous les peuples du monde, les centrafricains, dans toutes leurs composantes, aspirent à la paix : « Nous voulons la paix ! Nous avons droit, comme membres de l’espèce humaine, à la paix !

La communauté internationale, c’est-à-dire la communauté des nations civilisées, doit écouter les cris de souffrances de nos cœurs meurtris et nous accompagner dans cette quête de la paix, en commençant par lever aujourd’hui cet embargo incompréhensible contre l’armement de nos Forces Armées Centrafricaines, qui se retrouvent très souvent frustrées devant l’ennemi.

Quant à vous, Chers Camarades, Militantes et Militants du MLPC, je vous exhorte à travailler pour la réconciliation nationale, en allant vers tous nos compatriotes, pour leur parler du dialogue et de la paix, avec tous, même et surtout à ceux qui croient, à tort, que nous sommes leurs ennemis. Nous ne pouvons être les ennemis de nos propres compatriotes centrafricains, pour la simple raison que nous sommes des filles et fils de ce pays bien doté par la nature.

Nous devons tous être conscients que si notre pays est maintenu dans la pauvreté et le dénuement, c’est précisément parce que depuis l’indépendance, nous nous trompons d’adversaire. Notre véritable ennemi est l’absence de conscience citoyenne, c’est-à-dire de l’intérêt général, qui nous a conduits à la misère et surtout à la division.

Camarades militantes et militants ;
Chers Congressistes.

Le MLPC est un parti politique profondément démocratique. Nous ne connaissons pas d’autres moyens pour l’accession au pouvoir que la lutte démocratique et par les urnes. Nous le démontrons depuis 1993.
En effet, chassé en 2003 par un coup d’Etat du pouvoir qu’il avait conquis par la voie des urnes, le MLPC n’a jamais pris des armes contre un pouvoir établi, ni organisé quelque manifestation que ce soit dans le dessein de déstabiliser un pouvoir élu.
Notre seule arme est celle que nous avons utilisée depuis notre création pour lutter contre la dictature sous le prétendu Empire centrafricain : le combat démocratique.
Nous sommes toujours présents lorsqu’il s’agit de nous associer aux forces démocratiques de notre pays, éprises de paix et de justice pour mener la lutte politique démocratique contre les potentats de tous poils.

Comme j’ai coutume de le dire, nous sommes un parti de masse, le parti du peuple, issu du peuple, et dont le cœur bat au diapason de celui de toutes les filles et les fils de ce pays. Je lance un appel solennel à toutes celles et à tous ceux qui avant-hier et hier, étaient encore au MLPC et qui se sont retirés pour diverses raisons, à revenir à la maison-mère.
De même, j’appelle tous nos compatriotes qui, pour diverses raisons, n’ont pas encore rejoint le MLPC à le faire. Nos portes sont largement ouvertes, car nous sommes le Parti du rassemblement.

Enfin, Camarades Militantes et Militants, je voudrais, pour terminer, vous rappeler qu’au cours des présentes assises vous allez choisir parmi plusieurs postulants, le candidat de notre Parti qui sera notre champion pour la future élection présidentielle. Il en est ainsi parce que dans notre Parti, il n’y a pas de candidat naturel. Nos textes statutaires précisent bien que le Président du Parti n’est pas son candidat naturel et automatique lors des joutes électorales nationales. Ainsi donc, votre choix est libre.

Je vous exhorte par conséquent à faire en âme et conscience, c’est-à-dire librement, le choix de celle ou celui que vous estimez être le plus apte à vous représenter dans cette future bataille combien importante pour la libération du peuple.

Pour ma part, je reste au service du Parti et je ne me déroberai pas de mon devoir. Je sollicite donc également vos suffrages lors de ces primaires pour représenter notre parti lors de la prochaine élection présidentielle, et je vous promets, la main sur le cœur, que si vous m’accordez votre confiance pour vous représenter, je ne ménagerai aucun effort pour être à la hauteur de vos espérance. Une fois cette étape des élections primaires franchie, nous nous mobiliserons tous derrière le ou la camarade désigné (e), pour mener le grand combat pour la victoire finale.

Comme vous le constatez vous-mêmes, Chers Camarades, ce Congrès est plein de perspectives puisqu’au sortir de nos assises, nous aurons désormais un candidat qui portera nos couleurs et notre espoir en vue de gagner la future élection présidentielle. C’est pourquoi j’ai placé ce IVe Congrès sous le signe de la Nouvelle Marche.

Je déclare donc ouvertes, les assises du IVe Congrès ordinaire du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain.
La lutte doit continuer jusqu’à la victoire finale !
La Patrie ou la Mort, nous vaincrons !
Victoire Camarades !
Je vous remercie.

La rédaction

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