Dialogue Politique Inclusif : virage à 390° de Touadéra

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Désormais, il ne fait plus aucun doute sur la suite devant être réservée au grand tintamarre fait à grandes pompes autour de la tenue du Dialogue Politique Inclusif.

En effet, selon des informations dignes de foi en notre possession et émanant des sources très proches de la présidence de la République,  le mathématicien de Boy – Rabé n’en veut plus en entendre parler et refuse allégrement d’en faire allusion dans ses sorties et discours publics. Le refus de son déplacement à Nouakchott où s’est tenu le dernier sommet de l’UA, est très illustratif à ce sujet et trahit même la volonté et la détermination de l’homme d’éviter à l’avenir  toute occasion d’en débattre.

Comme à son habitude, il a chargé des pitt- bulls et des mercenaires en communication de le faire savoir à qui veut bien comprendre, à travers des messages sur les réseaux sociaux, des articles dans les colonnes de certains organes de la presse écrite et des interventions sur les ondes de certaines radios locales. Ce travail de préparation de l’opinion nationale et internationale, est confié aussi à certains partis politiques, certaines organisations de défense des droits de l’homme et à quelques regroupements syndicaux, moyennant évidemment des espèces sonnantes et trébuchantes. Leurs plaidoyers pour la non tenue de ce fameux dialogue politique inclusif reposent solidement sur les recommandations du Forum de Bangui qui ont formellement rejeté l’idée de toute quelconque mesure d’amnistie aux seigneurs de guerre et à tous les auteurs de crimes, commis sur le territoire national ces dernières années, leurs nominations à des fonctions publiques et toute tentative d’instauration d’une nouvelle transition.

Problème : pourquoi Touadéra, avait – il demandé la tenue de ce dialogue avec les groupes armés, sans avoir préalablement consulté les forces vives de la nation sans exclusive ? Pourquoi en avoir confié la gestion, d’abord à la CEEAC et ensuite à l’UA? Et pourquoi refuse – t – il dorénavant d’en entendre parler ?

Telles sont les questions que la majorité des centrafricains se pose aujourd’hui et qui necéssitent des réponses claires et nettes de la part du président Touadéra, démocratiquement et massivement élu par le peuple centrafricain, avant qu’il ne soit trop tard. Mais en attendant qu’il ne se résolve à s’expliquer sur cette question, pour les observateurs avertis de la vie politique centrafricaine, la réticence de Touadéra à aborder ce sujet brûlant du dialogue politique inclusif trouve sa raison d’être dans la précipitation et la confidentialité ayant caractérisé et justifié son acceptation par l’homme lui – même. Croyant naïvement que la paix et la sécurité pouvaient devenir possibles, après une rencontre entre lui et les principaux responsables des groupes armés qui ont adhéré au processus DDRR, l’homme s’y est lancé sans crier gare. Pour ce faire, il en a confié la gestion d’abord à la CEEAC et ensuite à l’UA. Afin d’aboutir à une feuille de route globale dont les termes devaient impérativement revêtir un caractère fédérateur, le panel des facilitateurs de l’UA a jugé utile de recueillir les positions ou les points de vue de tous les protagonistes de la crise, à l’exception des partis politiques et de la société civile sur conseils de Touadéra. A l’arrivée, non seulement la méthodologie de travail a été définie et adoptée par ses pairs, en lieu et son absence, mais surtout les points de revendication de tous les groupes armés qui occupent plus de 85% du territoire national, tournent autour de sa personne, visent à le dépouiller de tous ses pouvoirs et dans le pire des cas à lui ravir son fauteuil démocratiquement acquis.

Alors tel un coup de tonnerre dans un ciel serein, Touadéra se réveille brutalement de sa longue nuit de sommeil, arrache violemment l’épais bandeau noir qui lui voilait les yeux et qui l’empêchait depuis deux années de bien voir et comprend le piège à rat qui lui a été insidieusement tendu. Il se rétracte donc et se tourne vers certains partis politiques et certaines organisations de la société civile  afin de monter au créneau en se fondant exclusivement sur les recommandations du Forum de Bangui comme argument démocratique de dénonciation – et du rejet officiel le moment venu – de la tenue de ce dialogue avec les groupes armés. Sacré Touadéra ! N’avait – il pas écarté de la tenue de ce dialogue les partis politiques et la société civile ? Pourquoi alors ce virage à 390°? Ce retour en zone n’est – il pas simplement guidé par le souci de l’homme de Boy- Rabé de protéger à tout prix son pouvoir quitte à continuer de marcher sur des cadavres des centrafricains ? Pense – t – il que cette méthode est la bonne comme il l’a toujours chanté ? Ce virage ne donnera – t – il une opportunité à ces groupes armés pour se raidir et durcir leurs positions ? Que d’énergies et de ressources tant dépensées inutilement ?

 Au – delà de toutes ces pertinentes questions qui resteront sans doute sans réponses, c’est la personnalité du président de la République qui risque d’être une fois de plus écornée dans cette affaire de Dialogue Politique Inclusif, vis – à – vis de son peuple, d’une part, et de ses pairs, d’autre part. Celle d’un homme qui s’engage le matin, qui se désengage à midi et qui se contredit le soir. Celle d’un homme qui ne tient jamais parole. Celle d’un homme politique roublard. Aux dernières nouvelles, le dialogue qui s’est mué en pourparlers se tiendra dans les jours à venir, à Karthoum au Soudan, sous l’égide de la Russie.

Affaire à suivre….

La rédaction

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