Dialogue Politique Inclusif : qui s’oppose au retour de Bozizé à Bangui ?

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Plus des jours, des semaines et des mois passent, plus les groupes armés, les partis politiques, la société civile, les partenaires traditionnels de la République  centrafricaine qui la portent à bout de bras depuis plus de 5 ans aujourd’hui et le centrafricain lambda entendent de moins en moins parler de l’organisation et de la tenue du dialogue politique, considéré par tous comme la dernière panacée à la résolution de la crise centrafricaine.

Des raisons de ce qui ressemble de plus en plus à un report sine die, personne n’en sait grand – chose. Ni la présidence de la République, ni le gouvernement, ni la Minusca n’ont daigné prendre la parole pour se prononcer sur cette question précise dans le but de rassurer l’opinion nationale et internationale.

Et pourtant, des énergies et des ressources tant matérielles que financières ont été mobilisées et des dispositions ont été effectivement prises pour une très forte adhésion de tous les protagonistes autour de la feuille de route de l’UA. Aux dernières nouvelles, il y a plus d’un (1) mois déjà, après avoir été à la rencontre du président Djotodia, le panel des facilitateurs de l’UA a eu des échanges fructueux avec l’autre ancien chef d’état centrafricain, le général François Bozizé. Afin que nul n’ignore, il était ressorti de cet entretien ce qui suit :

«  En prélude du Dialogue Politique Inclusif (#DPI a discuté deux jours durant, à #Kampala, #Ouganda, avec SE François Bozizé Yangouvonda. [https://t.co/T8gr6USqEK]

La délégation était conduite par l’Ambassadeur Moussa B. #NEBIÉ, Représentant de l’UA, accompagnés de Messieurs Jean #WillybiroSako, Représentant de la #PrésidenceRCA, et de l’Ambssadeur A. #Nahayo de la #CEEAC, Président du Comité Technique #InitiativeAfricaine en #RCA.

Entouré de deux personnalités de son Cabinet politique, Dr Jean-Eudes Teya, ancien ministre d’État (RCA) et ancien Commissaire à la #CÉMAC, et Bertin Bea, ancien ministre, Député et Secrétaire général du #KNK, après avoir exposé et soutenu avec conviction ses propositions pour une sortie de Crise, «c’est avec une très grande sincérité et une disponibilité totale», que Son Excellence François #BozizéYangouvonda « s’est engagé à œuvrer dans le cadre de la Feuille de route de l’Union Africaine, au retour de la Paix en République Centrafricaine, à la réconciliation et à la concorde nationales, au rétablissement de la souveraineté de l’État sur l’ensemble duterritoire national et sur ses ressources naturelles et à la cohésion sociale ».

Avec ce round de Kampala, l’Union Africaine dispose maintenant de l’ensemble des propositions des acteurs Centrafricains pour faire une synthèse et exposer valablement sur des schémas et propositions concrètes de sortie de Crise en #Centrafrique, qu’elle ferait connaître d’ici la fin juillet ou le début du mois d’août.

Marquant sa disponibilité à dialoguer, comme il l’a toujours souhaité, Excellence François Bozizé Yangouvonda confirme ainsi que l’Initiative Africaine demeure la seule alternative de règlement pacifique de la Crise Centrafricaine. Rendez-vous serait-il pris pour la suite à #Bangui ? »

Alors, qu’est ce qui fait que l’on entend de moins en moins le président Touadéra s’exprimer clairement sur la suite à réserver à toute cette démarche et à la volonté de Bozizé et de Djotodia de prendre part à ce dialogue politique inclusif, à Bangui ? Est-ce à dire que c’est lui, en sa qualité de président de la République qui s’opposerait de cette manière à la tenue de cette importante rencontre de la dernière chance et au retour de ces deux prédécesseurs ? S’il devait en être ainsi, alors quelles en seraient donc sans fioritures et sans ambages les raisons ? Le président Touadéra, aurait – il tellement peur d’un grand déballage de la part de son ancien mentor qu’il serait en train de prendre toutes les dispositions pour éviter que leur chemin ne pût se croiser à nouveau, en terre centrafricaine, où Bozizé qui l’a fabriqué bénéficierait encore d’une certaine popularité susceptible d’être mise en branle dès son atterrissage à l’aéroport international Bangui M’Poko ?

Voilà des pertinentes interrogations qui méritent des réponses précises et claires de la part du président Touadéra afin non seulement de rassurer toutes les forces vives de la nation qui y voient la seule issue possible à cette crise qui continue d’enlaidir l’image de la République centrafricaine dans le concert des nations, mais surtout de ne pas trop abuser de la confiance, à lui faite par les Etats de la Cémac, ses pairs de la Ceeac, l’UA, le G5,  et tous les différents partenaires internationaux qui continuent de  soutenir financièrement notre pays. Le faire, c’est lever tout esprit de suspicion  et de fourberie qui ne cesse de se murmurer et de se  susurrer çà et là.

Car, selon des informations dignes de foi proches de la présidence de la République en notre possession, avec la présence du Groupe Wagner, adoubée par la signature d’un accord de défense avec la Russie, et le déploiement des faca sur le terrain, l’homme n’en aurait cure de ce dialogue. C’est fort de ces acquis qu’il avait tenté une rencontre au Soudan sous l’égide de la Russie, organisé une table ronde à Bangui et commis son premier ministre en mission à Rome pour réactiver les accords de paix de San’t Egidio, caducs depuis longtemps. Et tout cela pour chercher à gagner du temps ou pour  en perdre inutilement. Des initiatives qui malheureusement n’ont pas abouti. Jusques à quand se jouera – t – il ainsi  de la patience des uns et des autres ?

Affaire à suivre…. !

La rédaction

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