Dékoa : Sarandji et Kazagui ont menti aux députés et au peuple centrafricain

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Le vendredi dernier, le premier ministre Simplice Matthieu Sarandji et les membres de son gouvernement étaient à l’assemblée nationale pour répondre à l’interpellation des députés de la nation.

La première question portait sur les derniers évènements intervenus à Kaga – Bandoro par l’arrivée massive des éléments de la Séléka et des mercenaires étrangers, lourdement armés, dans le but d’y tenir un conclave et de marcher vers Bangui,  et la deuxième était relative à l’attaque de l’église Notre Dame de Fatima par des terroristes venus du Km5 et dont le bilan fait état aujourd’hui de plus de 40 morts, de plus de  200 blessés et de plus de 5.000 familles déplacées et traumatisées à jamais.

 Mais, au lieu de rassurer les représentants de la nation sur les  dispositions prises par le gouvernement pour déloger ces bandes armées de la ville de Kaga – Bandoro en vue de permettre le retour de la paix dans cette partie de la République, d’une part, et de  faire toute la lumière sur ce qui s’est réellement passé ce jour – là, 1er mai 2018, à l’église Notre Dame de Fatima, l’identité des assaillants, le nombre des victimes, et la part de responsabilité de son gouvernement dans cette tragédie, d’autre part,  l’homme comme à son habitude a préféré se laisser aller tel  un érudit enseignant dans un amphithéâtre, délirant et dictant «  ex cathedra »  ses vérités dogmatiques à ses étudiants.

 C’est ainsi que pour le premier ministre Sarandji, ces regains d’hostilités ne sont que l’expression de manipulations politico – politiciennes des centrafricains contre des centrafricains par des puissances étrangères, depuis l’accession de la République centrafricaine à ce jour. Et pour corroborer ces propos, il n’ a pas hésité à pointer un doigt accusateur vers la courageuse et vaillante  population  de Kaga – Bandoro, qui en contrepartie de quelques  morceaux de viande, apporte ses soutiens aux éléments de la Séléka et à leurs mercenaires, en leur débroussant les pistes de transhumance des convoyeurs de bœufs, afin d’atteindre Dékoa, Sibut et Bangui. Il finira ses jérémiades en donnant la parole à son ministre de la sécurité publique, le général Wanzet – Linguissara, dont l’intervention laissera, à son tour, sur  leur soif, les députés de la nation.

En effet, pour tous les représentants de la nation dont la plupart ne sont pas passés par quatre chemins pour exiger la démission pure et simple du premier ministre, l’homme et son gouvernement ne sont pas en mesure d’assurer la défense de l’intégrité du territoire national, la protection des biens et des personnes et de veiller à la préservation des intérêts fondamentaux de l’Etat. C’est ainsi que pour  le député de Kaga – Bandoro I, les propos du premier ministre Sarandji ne sont ni plu ni moins qu’une  véritable insulte à l’endroit de toute la préfecture de la Nana – Gribizi qui non seulement n’ a aucun représentant dans son gouvernement, mais surtout qui est abandonnée par les autorités légales et légitimes et livrée à la merci de ces bandits de grand chemin et de leurs mercenaires.

Pressé alors de toutes parts par les députés de la nation qui n’étaient pas du tout satisfaits des réponses, par lui apportées à leurs différentes questions et qui voulaient en savoir davantage  sur les mesures prises contre les éléments de la Séléka dont la présence est signalée à 10 km de la ville de Dékoa, l’homme va laisser  sortir péremptoirement de sa propre les mots qui suivent : « ….au moment où je vous parle, des hélicoptères de la Minusca ont neutralisé à 10 km5 de Dékoa, au village Ngou, 5 véhicules et tous leurs occupants dont certains seraient en débandade dans la brousse, et ont fait plusieurs blessés et des prisonniers….. »

De gros mensonges à l’endroit des élus de la nation, doublés d’un manque de respect total  à l’égard de tous ces hommes et toutes ces femmes à qui le peuple centrafricain a confié la gestion de sa destinée. De gros mensonges qui doivent être sévèrement sanctionnés non par une déclaration d’excuses officielles mais par sa démission pure et simple. De gros mensonges qui ont été régulièrement et béatement repris par son ministre en charge de la communication, le vendeur de diamant, Ange Maxime Kazagui, jusqu’à ce que des informations y contraires aient  commencé à fuiter et circuler. La première information ayant remis en cause le gros mensonge du premier ministre Sarandji et celui de son ministre – vendeur de diamant, est fort étonnement celle du porte – parole de la Minusca, Monteiro, qui a parlé non pas de 5 véhicules, de plusieurs morts et de plusieurs blessés et prisonniers, mais plutôt d’un seul véhicule détruit et d’un seul  combattant  fait prisonnier. Une intervention qui a été faite plus de 12 heures de temps  après le gros mensonge de Sarandji et celui de son ministre – vendeur de diamant.

Mais, avant l’information du porte – parole de la Minusca, le sous – préfet de Dékoa, Yves Mbétigaza, en sa qualité de représentant du gouvernement, avait annoncé qu’une fois arrivé au village Ngou avec les renforts de la Minusca venus de Sibut,  il s’était finalement  rendu compte que les éléments de la Séléka qui étaient signalés, à bord de deux véhicules, n’y étaient plus. Ils se seraient entretemps selon les dires de la population locale, évaporés dans la brousse. Il est soutenu dans ces propos par des sources locales indépendantes et crédibles qui déclarent sur l’honneur qu’aucun combat n’a eu lieu au village Ngou. Mieux, pour elles, cette information relative au combat ne serait qu’un simulation.

Des informations qui sont aujourd’hui confirmées par le FPRC de Nourreldine Adam, dans une déclaration sur RFI et dans un communiqué de presse. Selon les termes de cette annonce, il n’y a eu jamais de combat au village Ngou et de ce fait, aucun véhicule n’a été neutralisé, aucun combattant n’a été tué et blessé et il n’y a eu aucun prisonnier. Terrible, n’est – ce pas ?

En réalité, n’ayant aucune réponse plausible à donner aux pertinentes questions des députés qui fusaient de partout, l’homme de la Tour de Petroca se devait de recourir à ce gros mensonge. Pour se sauver de l’hémicycle de l’assemblée nationale et sauver son pouvoir !

Malheureusement, il vient d’être rattrapé par la vérité pour son gros mensonge. Aux députés de la nation d’en tirer toutes les conséquences qui s’imposent hic et nunc  et de  le démettre avant qu’il ne soit trop tard  !

Jean – Paul Naïba

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