Covid – 19 : Des Centrafricains vont mourir à cause d’eux !

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Le 7 mars 2020, de son retour des vacances en Italie, deuxième pays au monde après la Chine où sévit la pandémie du Covid – 19, ils l’ont laissé passer outre aux recommandations des services des dispositifs sanitaires, sécuritaires et préventifs, censés avoir été mis en place et à propos desquels beaucoup de campagnes et tapages médiatiques ont été faits par le gouvernement Ngrébada, notamment le ministère de la santé publique par la bouche d’un certain Dr Pierre Somsè.

Sans que l’on en sache un peu plus sur les raisons pouvant justifier la flagrante violation de cette barrière, il a été orienté vers le salon d’honneur d’où il a pu, d’abord, quitter l’aéroport international Bangui M’Poko et, ensuite, s’engouffrer dans son véhicule à destination du presbytère de l’Eglise Notre Dame de Fatima où il avait servi comme prêtre. Là, le Père Giovanni Zaffaneli de la congrégation combonienne a été autorisé à célébrer la messe du dimanche 8 mars 2020, avant de prendre la route pour le diocèse de M’Baïki. Y a – t – il dit la messe ? Nous ne pouvons pas répondre avec exactitude à cette interrogation qui donne de l’insomnie à toute la population du chef – lieu de la préfecture de la Lobaye.

Toutefois, depuis son embarquement dans l’avion en partance de son pays d’origine à M’Baïki, en passant par l’aéroport international Bangui M’Poko, le soldat du Christ et intrépide missionnaire a eu des contacts avec d’autres voyageurs, les agents de l’Etat relevant des différents services aéroportuaires, ses plus proches collaborateurs, son évêque et ses fidèles. Ne s’étant pas fait dépister ni au départ ni à l’arrivée, Père Giovanni Zaffaneli a eu dans ses mouvements vitaux des gestes humains de manière naturelle et, de ce fait, s’est trouvé dans les dispositions normales de contamination et a exposé tous ceux qui l’ont approché à de grands risques.

Et ce, à cause tout simplement d’un acte outrancièrement manifeste de négligence notoire, coupable et criminel, mieux de faute lourde, commis dans l’exercice de leurs fonctions par les fonctionnaires et agents du ministère de la santé et du ministère de la sécurité publique, détachés près les services aéroportuaires et dont la mission consistait à prévenir l’entrée sur le territoire national de toute personne porteuse du Covid – 19 ou en provenance de tout pays où le taux de contamination est des plus élevés au monde. Fort justement, l’Italie d’où avait embarqué le contaminé, était et demeure le deuxième foyer le plus actif du Coronavirus au monde. Une situation qui aurait dû convaincre les  universitaires en charge de la gouvernance de la République, d’une part, et les autorités investies constitutionnellement et légalement de la sécurité et de la sûreté nationales, d’autre part,  à renforcer les dispositifs sanitaires et sécuritaires à l’endroit des voyageurs en provenance de ce pays, afin de protéger la population centrafricaine et veiller à la santé publique.

Mais, aussi irresponsable qu’invraisemblable et criminel  que cela puisse paraître, aucune mesure préventive n’a été prise pour exploiter et analyser les données d’embarquement et détails de ce vol abord duquel le prêtre Giovanni a voyagé. Ce faisant, le gouvernement Ngrébada, par l’entremise des fonctionnaires et agents de l’Etat se trouvant ce jour à l’aéroport, s’est rendu,  à n’en point douter, responsable d’un acte grave d’atteinte à la santé publique et d’empoisonnement de tout un peuple. Car, les conséquences sur la vie de toutes les personnes qui ont eu des contacts plus ou moins directs avec ce clerc  sont aujourd’hui incalculables, dès lors qu’elles ont été contaminées et à leur tour sans le savoir sont devenues des agents pathogènes, plus dangereux pour les leurs. Ne pouvant pas les retrouver pour des tests de dépistage, au moment où nous mettons sous presse, et du fait de l’état désastreux de nos structures sanitaires et sécuritaires, il est désormais à craindre que le Covid – 19 puisse sévir dans les jours à venir tant à Bangui qu’en provinces de la République centrafricaine, avec ses litanies de morts et de contaminés.

Aux dernières nouvelles, selon des sources proches du ministère de la santé publique, ce n’est que le dimanche 15 mars 2020 qu’une ambulance a été dépêchée à M’Baïki pour ramener à Bangui le contaminé qui a développé les symptômes de la maladie et mis à l’isolement par son évêque, il y a plus de deux jours plutôt et dont les résultats du teste de dépistage fait à l’Institut Pasteur se sont révélés positifs, pour sa mise en quarantaine au CNHUB. Et ce n’est que ce lundi 16 mars 2020 que les services de l’immigration – émigration ont été sommés d’exploiter les données d’embarquement du vol qui a fait débarquer à Bangui le Père Giovanni Zaffaneli, afin de retrouver ceux qui ont voyagé avec lui.

Si l’on pouvait leur mettre la main dessus, qu’en serait – il plus tard de leurs proches, des proches de leurs proches, des proches de leurs proches de leurs proches? Le gouvernement Ngrébada pourra – t – il dans les tout prochains jours circonscrire le foyer ou les foyer de cette contamination ? Quelles dispositions le gangster de l’association des malfaiteurs au pouvoir a – t – il déjà prises à l’aéroport international Bangui M’Poko, l’Eglise Notre Dame de Fatima et à M’Baïki pour que toutes les personnes qui ont approché le Père Giovanni fussent retrouvées et mises en quarantaine ? De la même manière dont il a cédé plus de 85% de la République aux groupes armés et aux mercenaires étrangers de tout acabit et leur a offert sur l’autel de ses petits intérêts égotistes, personnels et partisans, le sang des Centrafricains, leur honneur et leur dignité, n’est – il pas de cette même manière que ses hommes de main en service à l’aéroport international de Bangui M’Poko ont traité le cas « Giovanni » avec une certaine négligence, un certain cynisme, un certain masochisme et une réelle volonté d’empoisonner tout un peuple? Que faire dans un pays où les marchés sont à ciel ouvert, où les églises des sources de revenus et des lieux de refuges pour les plus pauvres des plus pauvres, où des bars et des restaurants les seules activités génératrices de revenus, et où tout le monde s’agglutine tous les jours, certains pour jouir de la vie, d’autres pour gagner leur pitance journalière, afin d’endiguer le développement de cette pandémie dont le virus vient d’être introduit en Centrafrique ? Comment faire pour en arrêter la propagation dans nos écoles, lycées et à l’université ?

Des Centrafricains vont mourir à cause d’eux !

Jean – Paul Naïba

 

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