Cotisations à l’UA : sanctions contre les mauvais payeurs !

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Le chantier des réformes de l’Union africaine (UA) ne s’achève pas comme Paul Kagamé l’aurait souhaité. Pour atteindre son indépendance financière, l’institution panafricaine a semble-t-il décidé de tordre le bras aux membres qui ne sont pas à jour pour leur contribution annuelle. Au terme de son 11e sommet extraordinaire, l’UA a adopté un régime de sanctions à l’encontre des mauvais payeurs. Détails.

En demi-teinte ! C’est ainsi que s’est clôturé, ce dimanche 18 novembre, le conclave extraordinaire des pays membres de l’Union africaine (UA). Paul Kagamé aurait sans doute voulu parachever son chantier des réformes en faisant passer plusieurs mesures symboliques en faveur de l’efficacité et de l’indépendance financière de l’institution continentale.

Peu d’avancées sur l’indépendance financière de l’UA

Entre compromis, adoptions symboliques et absences de chefs d’Etat, l’UA a beaucoup avancé sur les questions de développement, comme l’intégration de l’Agence de développement de l’UA (AUDA, ex-Nepad) ou du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), désormais satellites semi-autonomes de l’UA. En revanche, peu d’avancées sur la question de l’indépendance financière.

En présence d’une trentaine de chefs d’Etat ou de leurs représentants, les présents à la réunion ont fait le pont sur les houleux débats concernant la taxe Kaberuka à laquelle le bloc Afrique de l’Est reste très opposé. Reportée au sommet de février 2019, la question du plafonnage des taux de cotisations n’a pas non plus été tranchée. Certainement que l’UA n’a pas voulu raboter son budget de 800 millions de dollars (2018), à plus de 75% issu de la donation de puissances étrangères.

Pour pallier cette question, l’organisation basée à Addis-Abeba a trouvé comme solution de rechange le recours à l’autofinancement. Sauf que jusque-là, plusieurs Etats ne sont pas à jour sur leurs cotisations, soit du fait d’un manque de volonté ou soit du fait de leur situation économique. A la date du 31e Sommet de l’Union africaine à Nouakchott, le taux de recouvrement des cotisations n’était que de 30%, essentiellement porté par l’Egypte, le Nigeria, l’Afrique du Sud ou l’Algérie. Une quarantaine de pays restaient «défaillants ou partiellement défaillants» dans le versement de leur cotisation annuelle.

«Mauvais payeurs» en quarantaine

Ce chiffre a peu évolué. «Nous sommes en novembre. L’exercice budgétaire touche à sa fin, mais nous n’avons perçu que 50% des contributions», rappelle Moussa Faki Mahamat à la conférence de presse de clôture. Seulement, avec la mesure adoptée au 11e sommet extraordinaire d’Addis-Abeba, un régime de sanctions est prévu contre ces «mauvais payeurs». Graduellement et au cas par cas, les Etats «défaillants» peuvent se voir imposer des frais à régler en plus pour les exhorter à (re)mettre à jour.

Le régime de sanctions peut aller jusqu’à l’exclusion du ou des Etats pour une participation aux différents sommets et activités organisés par l’Union africaine. Ainsi, la Commission de l’UA espère avoir été suffisamment dissuasive pour que les Etats se pressent à la caisse. Toute la question est de savoir si, au nom de l’unité africaine, l’UA est prête à aller jusqu’au bout de sa logique. Au risque de voir l’organisation mettre en quarantaine, une dizaine de ses membres.

Tribune d’Afrique

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