De sources proches des milieux consulaires à Ouagadougou, les Burkinabè éprouvent de plus en plus de difficultés pour obtenir des visas d’entrée en France. Certains attendent depuis juillet 2022. D’autres composés d’étudiants et de malades, tenus par des délais, ne savent plus à quel saint se vouer. Personne, même les voyageurs les plus réguliers, ne semble être épargnée. Même des membres d’une grande institution de la république n’ont pas pu avoir le visa à temps pour répondre à une invitation de leurs homologues.

Cette situation désagréable, qui porte un très grand préjudice à de nombreux demandeurs, est diversement interprétée.
Est-elle due à des exigences administratives nouvellement édictées par Paris ou serait-elle en représailles des sorties et manifestations contre la présence militaire française au Burkina Faso? En tout cas, la coïncidence intrigue et suscite toutes sortes de supputations.

D’autant que les retards voire les nombreux refus de demandes de visas sont récurrents depuis que la montée des vives contestations des organisations de la société civile (OSC). La protestation du gouvernement et les propos tenus dernièrement contre la sortie de l’ambassadeurs français auraient exacerbé la dureté dans la délivrance des visas.

Il est temps que le gouvernement prenne ce problème à bras-le-corps. Au besoin, il faut mettre le holà pour que les services consulaires français se plient aux obligations diplomatiques. A contrario, il faut appliquer le principe de la réciprocité. S’il est possible pour des Français d’obtenir plus facilement le visa à l’ambassade à Paris ou même le prendre à l’entrée à l’aéroport de Ouagadougou, il est incompréhensible voire inconcevable que le visa soit refusé aux Burkinabè qui remplissent les conditions de demande, soient-elles draconiennes.

Donatien FOFANA,
Pour NetAfrique