CONFLIT AU TIGRE : Quelles chances de succès pour Yoweri Museveni ?

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CONFLIT AU TIGRE

Quelles chances de succès pour Yoweri Museveni ?

Alors que le confit continue de faire rage dans la région du Tigré, en Ethiopie, on assiste à un intense ballet diplomatique. En effet, le président ougandais, Yoweri Museveni, a décidé de jouer les bons offices. Il a reçu le vice-Premier ministre éthiopien, par ailleurs ministre des Affaires étrangères. « Il faut qu’il y ait des négociations et que le conflit s’arrête », a-t-il plaidé auprès de son hôte du jour, avant d’ajouter : «  Je suis totalement en désaccord avec la politique axée sur la question de l’unité et des intérêts  communs, car c’est le seul moyen de prospérer ». Le chef de l’Etat ougandais réussira-t-il à éteindre l’incendie tigréen ; lui qui, à l’issue de son tête-à-tête avec l’émissaire d’Addis Abeba, a reçu une délégation du Front de libération des peuples du Tigré (FPLF) ? Rien n’est moins sûr d’autant que le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, par ailleurs prix Nobel de la paix, semble avoir exacerbé la dimension ethnique du conflit et ce, depuis qu’il a pris la décision d’envoyer l’armée fédérale dans le Tigré après plusieurs mois de tensions palpables. A moins que, prenant toute la mesure du péril qui guette son pays, ce dernier décide de changer son fusil d’épaule en acceptant de dialoguer avec les indépendantistes du Tigré.

 

La communauté internationale gagnerait à canaliser ses énergies pour ne pas donner l’impression de nager dans un désordre diplomatique

 

On a une bonne raison de penser ainsi, surtout avec le déplacement que vient d’effectuer son chef de la diplomatie en terre ougandaise. C’est tant mieux donc si ce changement de ton peut contribuer à ramener la paix au pays de Hailé Sélassié. Cela dit, pour autant que la communauté internationale veuille accompagner les frères ennemis éthiopiens à enterrer la hache de guerre, elle gagnerait à canaliser ses énergies pour ne pas donner l’impression de nager dans un désordre diplomatique qui ne dit pas son nom. Cela est d’autant plus vrai que pendant que se met en place la médiation ougandaise, il était annoncé une autre médiation parallèle conduite par l’ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo. En effet, au moment où nous tracions ces lignes, plusieurs sources le disaient « en route pour Addis-Abeba pour des pourparlers » et ce, alors même que les autorités éthiopiennes et l’Union  africaine (UA) disent n’en être pas informées. Qui l’a-t-il donc mandaté ? La question reste posée. S’il est vrai que, comme le dit l’adage, « trop de viande ne gâte pas la sauce », trop de médiations, dans le cas d’espèce, pourraient gâter la médiation et s’avérer improductives surtout s’il s’avère que, comme le soupçonnent certains, Obasanjo a été choisi par l’une des parties en conflit, en l’occurrence les Tigréens. Il faut donc savoir raison garder si l’on ne veut pas que la résolution du conflit au Tigré, ressemble à la Tour de Babel. 

B.O

Le Pays

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