
©PHOTOPQR/LA PROVENCE/VALERIE VREL ; Marseille ; 25/02/2020 ; Reportage ‡ l’IHU, Institut IHU MÈditerranÈe Infection & Coronavirus, visite du process de recherche de la pathologie du Coronavirus chez des patients ‡ L’IHU de Marseille, en prÈsence du Professeur Didier RAOULT, cÈlËbre infectiologue Marseillais. Illustrations sur l’isolation de l’ensemble cellulaire du coronavirus. Il faut 3 jours pour dÈterminer l’infection au virus ou pas. (MaxPPP TagID: maxnewsworldfive061132.jpg) [Photo via MaxPPP]
Chloroquine, le premier patient traité à Rabat déclaré négatif au Covid-19 au 6 ème jour
Chloroquine VS Covid-19
Sans beaucoup trop d’hésitations, le Maroc a officiellement et courageusement décidé d’adopter un protocole sanitaire de traitement des patients atteints de Covid-19 à base de Chloroquine. L’espoir est permis.

Démarche inédite
Sans entrer donc dans des considérations scientifiques qui nous dépassent et dont seul le temps pourra juger de la pertinence, la question maintenant est de savoir comment le Maroc s’est organisé pour contrer médicalement l’épidémie de coronavirus. Dans ce registre, les implications ne sont pas uniquement médicales ou scientifiques, mais surtout politiques. Pour en saisir la teneur, il faut opérer un léger retour en arrière.
Tout a commencé il y a cinq jours avec une énième révélation involontaire du chef de gouvernement Sâadeddine El Othmani dont la langue ou plutôt le clavier s’est délié plus vite qu’il n’en fallait lors de l’une de ses nombreuses sorties médiatiques sur Twitter. Dans une réponse (aujourd’hui effacée) à une question sur l’usage du Plaquenil, un médicament antipaludique à base de Hydroxychloroquine, El Othmani affirme que : «tous les cas positifs au coronavirus enregistrés au Maroc qui souffrent des effets de cette maladie sont effectivement traités par ce médicament».
Il n’en faut pas plus pour susciter une véritable ruée vers les pharmacies. Assaillies par les demandes de citoyens apeurés, celles-ci voient leurs stocks de Plaquenil 200 mg (Hy-droxychloroquine) vendu à 51 dirhams et de Nivaquine (Chloroquine) proposé, lui, à 12 dirhams, fondre comme neige au soleil. Pourtant, quelques jours auparavant, ces deux médicaments dont l’écoulement sur le marché marocain était très minime car réservé aux seuls voyageurs en partance vers certains pays d’Afrique Subsaharienne, étaient d’usage très restreint.
Péril en la demeure
Au lendemain même de cette mise au point, Radio France Internationale (RFI) révèle que le Maroc s’était porté acquéreur de l’ensemble des stocks de Nivaquine et de Plaquenil produits au Maroc par le laboratoire français Sanofi, et évoque un total de plusieurs millions de doses.
Le 23 mars, les autorités sanitaires du pays font fi des précautions d’usage en la matière et proclament officiellement leur décision de mettre en oeuvre un protocole de traitement des malades du Covid-19 à base d’Hydroxychloroquine. Au-delà du scepticisme qu’une telle précipitation puisse légitimement engendrer dans certains milieux scientifiques, les marocains confinés aux fins fonds de leurs maisons sont partagés entre la joie de voir le pays se doter d’un protocole de traitement médical appuyé par de généreux stocks et la crainte des éventuels effets à long terme de cette même médication.
Mais la question qui revient le plus est celle de savoir quel est le degré de ce péril en la demeure qui a poussé nos autorités sanitaires, d’habitude assez prudentes, à prendre une décision aussi lourde de conséquences, en si peu de temps ?
Une information confidentielle qui a filtré de l’hôpital militaire de Rabat et à laquelle l’Opinion a eu accès, révèle que le premier patient traité dans cette unité par le Plaquenil et l’Azithromycine, a été déclaré négatif au Covid-19 à partir du sixième jour de traitement. Ce qui incite à l’optimisme, tout en confortant le choix des autorités sanitaires marocaines d’opter pour la Chloroquine.