Centrafrique : Yakété, Koyara et Dondra, responsables de permanentes manifestations des militaires – retraités

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Après plus de deux années de gestion des affaires de la cité par le régime démocratiquement élu du candidat des pauvres, Faustin Archange Touadéra, il ne fait désormais plus aucun doute que le gouvernement Sarandji n’est constitué que d’une bande d’arrivistes, de hors – statut et de prédateurs.

Ignorant tout des règles élémentaires d’organisation d’un Etat, ils ne sont pas là pour travailler effectivement et ardemment au relèvement du pays, au retour de la paix et à l’amélioration des conditions de vie des centrafricains, de l’est à l’ouest du sud au nord, sans exclusive. Ils ont uniquement été cooptés et désignés pour leur maitrise des techniques de prédations, leur capacité en sciences de la fourberie et du non – respect de la parole donnée et pour savoir – faire en pratiques d’extractions journalières et irrégulières des maigres ressources du contribuable de la caisse. Non pas dans le but de les affecter dans l’exécution d’une dépense prioritaire, c’est – à – dire pour cause d’utilité publique, tel que l’accès des couches les plus vulnérables à l’eau potable et à l’électricité, mais tout simplement pour les utiliser à des fins personnelles, catégorielles et matérialistes.

Ce sont de ces laideurs nauséabondes et pestilentielles dont ont fait preuve M. Joseph  Yakété, actuellement ministre – conseiller à la présidence de la République et Mme Marie Noëlle Koyara, bombardés successivement à la tête du ministère de la défense nationale, d’une part, et  l’ancien directeur général de Fagace, M. Henri Marie Dondra, au ministère des finances et du budget, d’autre part, dans la gestion du dossier très délicat et hautement sensible des militaires – retraités.

Si l’histoire a finalement retenu que le Mandja de la Kémo, après plusieurs années passées en France et totalement déconnecté des réalités politiques et socio- économiques du pays, n’a pas été en mesure de faire comprendre à son patron que le contexte de crise sécuritaire aigüe dans lequel s’embourbait et l’est encore davantage aujourd’hui la République centrafricaine n’était pas favorable à la mise à la retraite d’office de plus de 850 éléments des forces armées centrafricaines et qu’il était plus urgent, afin d’éviter de créer par-là de nouvelles tensions sociales, de s’en servir un tant soit peu comme d’un socle sur lequel devait être bâtie la nouvelle armée nationale, républicaine, disciplinée, apolitique et professionnelle, il en sera pire pour son successeur, à savoir Mme Marie Noëlle Koyara.

Femme de réseaux, foncièrement cupide et aimant la belle vie, elle fera en un temps record du ministère de la défense nationale une véritable entreprise privée et familiale, avec  ses hommes placés à tous les postes stratégiques, une main- mise sur les ressources humaines, matérielles et financières et une gestion opaque, clanique et foncièrement arabe des crédits qui y sont affectés annuellement. Son immixtion permanente et intempestive, en tant qu’autorité politique, dans la conduite et les prises de décisions dans l’appareil du haut commandement militaire, la plus haute structure du département, chargée des opérations et de la gestion des forces armées centrafricaines, et de la carrière des hommes, a fini par contraindre le très bureaucrate Ludovic Ngaéféi à demander au président de la République, chef suprême des armées de le démettre de ses fonctions de chef d’état – major.

C’est ainsi que sentant l’odeur très alléchante de l’argent que les différents partenaires au développement de la République centrafricaine s’étaient engagés à injecter dans la restructuration de l’armée centrafricaine et la démobilisation suivie de mesures d’accompagnement des 850 éléments, elle n’avait pas eu froid aux yeux pour s’auto-affecter l’entièreté de la gestion de ce dossier.

Dépossédés donc de la totalité de leurs attributions, les responsables techniques du haut commandement militaire ont tout simplement préféré se taire et la laisser faire. Conséquences : des erreurs manifestes de calculs dans les décomptes des droits légaux, des affectations erronées des derniers indices de grade et des matricules, des omissions pures et simples, et surtout la non – prise en compte des arriérés de salaires dus aux militaires déserteurs après les douloureux évènements de 2001 et l’adoption d’une loi d’amnistie en leur faveur. Si des dispositions, à la demande des principaux concernés, ont été prises par la suite pour que des corrections soient apportées aux erreurs constatées et sus – évoquées dans les calculs de leurs différents droits, rien n’a été par contre fait pour déterminer le montant exact de leurs arriérés de salaires et leur inscription dans la loi de finances pour une prise en charge financière.

Or, selon des sources émanant des militaires – retraités, le conseiller militaire du président François Bozizé avait saisi en 2008 d’une lettre dont la rédaction a obtenu une copie, le ministère de la défense nationale et le ministère des finances et du budget, aux fins de rechercher et mettre à sa disposition pour traitement toutes les souches des bons de caisse y relatifs. De cette lettre, personne n’en a plus jamais parlé. Pourquoi ? Tout simplement parce que son exploitation devait impérativement révéler au grand jour les mécanismes et les pratiques irrégulières de détournements des salaires mis en place à ces temps – là, tant pour les militaires déserteurs que pour des civils contraints aussi de s’exiler, par les contrôleurs de solde, les payeurs et les billetaires.

Et c’est à ce niveau du débat que la responsabilité du ministère des finances et du budget dans cette affaire de paiement des arriérés de salaires dus aux militaires – retraités  s’avère aujourd’hui grande, incontestable et incontestée. En effet, seule la direction de la solde dont relèvent les contrôleurs de solde en corrélation avec les inspecteurs du trésor en charge du contrôle et de la vérification des bons de caisses et ayant le pouvoir d’y affecter la mention « Vu Bon A Payer », est habilitée à faire toute la lumière sur ce qui est advenu des souches des bons de caisses de ces militaires – retraités. Et l’autorité pouvant les instruire ou les contraindre à agir pour la manifestation de la vérité, c’est bel et bien le ministre des finances et du budget, en sa qualité d’ordonnateur principal des dépenses de l’Etat.

Fort malheureusement, autant Yakété et Koyara ont brillé par passivité dans le traitement du dossier de ces militaires-retraités, autant Dondra n’a pas été en mesure d’user de toute son autorité afin de  faire le point sur la disparition des souches de leurs bons de caisse dans les différents services du ministère des finances et du budget, d’en établir les responsabilités et éventuellement d’engager des poursuites contre les auteurs. Or, il ne souffre d’aucune contestation que  ces bons de caisse ont fait régulièrement l’objet d’apurement au niveau de la caisse principale  du trésor public ; ce qui signifie en français facile qu’ils ont été payés jadis aux billétaires du ministère de la défense nationale avec la complicité active et avérée des contrôleurs de solde et des inspecteurs du trésor qui assumaient les fonctions de payeurs, après contrôle, vérification et certification. Pour en savoir davantage, il suffisait et suffit tout simplement de mettre en branle l’inspection générale des finances avec un ordre de travail. Mais, hélas !

Ni le ministère de la défense et ni le ministère des finances et du budget n’ont jugé important de faire ce travail de recherche et d’investigations devant leur permettre non seulement de consolider le montant exact de ces arriérés de salaires mais surtout d’inscrire leur prise en charge dans les dépenses prioritaires du gouvernement afin d’éviter tout risque éventuel de mécontentement de la part des bénéficiaires et tout trouble à l’ordre public. Ne dit – on  pas que gouverner, c’est prévoir ? Comment peut – on prendre la décision de mettre à la retraite des agents de l’Etat et ignorer de prévoir les crédits nécessaires au paiement de leurs droits légaux ? C’est tout simplement irresponsable.  Si ce travail avait été minutieusement fait tel que décrit ci – dessus, l’on n’en serait pas là aujourd’hui avec ces permanentes manifestations des militaires – retraités et leurs conséquences sur la vie de la nation et l’image de la République et de ses institutions.

Malheureusement, comme le chef de file de l’opposition démocratique, Anicet Georges Dologuélé l’avait dit, à l’exemple de Yakété, Koyara et Dondra, toutes les autorités légales et légitimes à qui le peuple centrafricain centrafricain a décidé de confier dans les urnes la gestion de sa destinée ont tout simplement démissionné de leurs responsabilités. Elles ont à leur tour  décidé de confier  la gouvernance du pays à la Minusca et aux différents partenaires au développement. Ce qui les intéresse, c’est le pouvoir et la jouissance de tous ses avantages.

Jean-Paul Naïba

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