Centrafrique : vers une concertation de toutes les forces vives de la nation avec ou sans Touadéra

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Alors que l’audience du conseil d’état sur la saisine des avocats de certains partis politiques membres de la COD-2020 visant à obtenir l’annulation des décrets fixant la période d’établissement de la liste électorale en RCA, et définissant la liste des pays retenus pour la participation des Centrafricains de l’étranger à l’élection du président de la République pour illégalité manifeste, tarde à être programmée, l’opposition démocratique s’organise pour la tenue d’une concertation nationale, telle que proposée par la cour constitutionnelle dans son avis relatif à l’initiative de la révision de la constitution. Cette proposition de sortie de crise soutenue quelques jours plus tard par les principaux partenaires financiers  traditionnels de la République centrafricaine, à savoir l’UA, la CEEAC, l’ONU et l’UE, dans leur dernier communiqué de presse, doit désormais s’imposer comme la seule alternative la plus plausible aux atermoiements du pouvoir en réponse à la situation désastreuse actuelle, nous ont rapporté de sources diplomatiques et consulaires.

De ce fait, afin de lancer un signal fort aux initiateurs de ce communiqué qui ressemble ni plus ni moins à un diktat du calife à un subordonné, et dans un contexte de tensions politiques et institutionnelles, de crise sécuritaire de plus en plus aigüe du fait de l’occupation de plus de 85% du territoire national par des groupes armés et des mercenaires à la solde du Gangster de Bangui, en sus de la mauvaise gestion de l’épidémie du covid – 19, l’ancien président de la République François Bozizé a pris sur lui la responsabilité de marcher sur les traces des Feus Dacko, Patassé et Goumba qui, en 1992, avaient tu leurs querelles de chapelles politiques et s’étaient merveilleusement organisés pour imposer au général Kolingba la mise en place d’un gouvernement de large ouverture et la tenue des élections véritablement démocratiques, libres, inclusives, consensuelles, transparentes et incontestées.

A cet effet, convaincu plus que jamais que les élections ne se tiendront plus aux bonnes dates conformément aux délais constitutionnels prescrits, le pire cauchemar du régime de Bangui dont le retour inopiné a jeté dans la panique son ancien premier ministre,  est allé au devant des partis politiques membres de la COD – 2020,  le samedi 13 juin 2020,  pour un plaidoyer historique : les convaincre de convenir d’une date dans les tout prochains jours pour traiter de cette question, au lieu d’attendre une convocation du président de la conférence Anicet Georges Dologuélé. En outre, l’ancien chef d’état – major du président Patassé a invité ses interlocuteurs à prendre langue avec la société civile, les confessions religieuses, les syndicats, et les organisations des femmes et de la jeunesse, sans oublier les élites militaires et les FDSI dont le degré du mécontentement à l’égard du chef suprême des armées n’est plus à démontrer, en vue d’harmoniser leurs points de vue et d’exiger la convocation, dans les meilleurs délais, de la concertation de toutes les forces vives de la nation.

Ainsi donc, comme nous l’avons annoncé dans notre article intitulé « Centrafrique : s’unir ou périr face à l’apocalypse Touadéra », publié le 15 juin 2020, l’histoire est incontestablement en marche dans notre pays et personne ne pourra l’arrêter dans sa dynamique. Elle s’imposera à tous dans les jours à venir, que nous le voulions ou non. Et avec ou sans Touadéra, nous tournerons et écrirons une nouvelle page de notre histoire, en tant que peuple en quête de sa dignité sur cette Terre des Hommes.

La rédaction

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