Centrafrique : vers l’arrestation de Jean – Francis Bozizé et l’instauration d’une nouvelle crise socio – politique

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En réponse, d’abord,  à la détermination du général d’armée François Bozizé, ancien chef  d’état – major du président Ange Félix Patassé, ancien inspecteur général des forces armées centrafricaines et ancien président de la République centrafricaine, légitimement réélu à l’issue des élections du janvier 2011 dont les résultats ont été fortement contestés et finalement chassé du pouvoir par les rebelles de la coalition Séléka, sous le haut commandement militaire d’un certain Djotodia avec ses hordes de mercenaires, le 23 mars 2013, de rentrer dans son pays par tous les moyens et occasions, ensuite, à la dernière sortie médiatique de M. Béa Bertin, secrétaire général du parti dénommé Kwa na Kwa en abrégé KNK, sur les antennes de RNL et  au cours de laquelle un cinglant réquisitoire a été fait contre le régime autocratique, clanique et manifestement prédateur du mathématicien de Boy – Rabé, et enfin  à la mission effectuée par ce dernier, assisté de M. Jean – Francis Bozizé et des membres du bureau politique dans la préfecture de la Mambéré – Kadéi, à l’invitation du conseil préfectoral du 10 au 12 mai 2018 dont l’écho fait du buzz actuellement dans tous les états – majors des partis politiques, le président Touadéra aurait décidé de sévir très fort avant qu’il ne soit trop tard pour lui et son clan au pouvoir.

A cet effet, il aurait instruit le procureur général près la Cour d’Appel de Bangui, M. Eric Didier Tambo, par l’entremise de son neveu, le ministre de la justice et garde des sceaux Flavien Mbata, de délivrer  un mandat d’arrêt à l’endroit de Jean – Francis Bozizé qui était placé sous contrôle judiciaire depuis plus de deux (2) ans pour trouble à l’ordre public. Informé du déclenchement de cette procédure judiciaire contre celui qui n’est rien d’autre que l’un des fils de son président – fondateur, le parti KNK est immédiatement monté au créneau sur sa page Facebook pour demander au tout – puissant justicier de la République à la solde du royaume de la Touadérakistan de bien vouloir faire, dans les meilleurs délais, de la place dans les prisons de la capitale pour tous ses militants et militantes, car le moment venu, ils se constitueront tous prisonniers personnels du président Touadéra et de son gouvernement.

Et sur ce, l’un des éminents portes – parole du mouvement des antibalaka, connu sous le nom de Alfred  Ngaya Legrand, et fervent défenseur de leur coordonnateur général Patrice Edouard Ngaïssona, arrêté le 12 décembre 2018 à Paris, à la demande du gouvernement centrafricain et transféré depuis lors à la Haye aux côtés d’un autre leader des antibalaka, le député Yékatom Rambhot, de révéler sur un ton plein de mise en garde et teinté de menaces que des éclaireurs de ces redoutables guerriers qui avaient attaqué à mains nues les positions des éléments de la séléka et de leurs mercenaires, à Bangui du 5 au 8 décembre 2013, alertés fort longtemps et venus de toutes parts  y seraient déjà dans le but de s’informer de ce qui se passe et de prendre par conséquent toutes les dispositions pratiques  qui s’imposeront avant l’heure H.

Ainsi donc, comme nous l’avons annoncé dans l’article intitulé « Centrafrique : Bientôt le général d’armée  François Bozizé de retour à Bangui », publié par le journal en ligne www.letsunami.net, le 9 mai 2019, une nouvelle crise dont les conséquences socio –politiques risquent d’être trop catastrophiques pour notre pays, vient de s’installer entre le régime de Touadéra et le parti politique du général d’armée François Bozizé, son ancien mentor ; celui qui l’avait fait sortir des cendres du Boy – Rabé où il était pour l’élever ; celui dont il était le premier ministre de 2008 à 2013, et celui qui ne peut malheureusement pas  comprendre et accepter la sale ingratitude que ce dernier qui n’avait jamais démissionné de ses fonctions de 2ème vice – président du KNK et qui avait clamé urbi ac orbi que si jamais il venait, il ne devra pas se présenter, lui réserve, depuis le 30 mars 2016, comme acte de remerciements, de reconnaissance et de gratitude. Une crise, faut – il le rappeler, qui est née du refus catégorique du président Touadéra d’autoriser, d’une part, le renouvellement de son passeport et son retour dans son propre  pays, et de lever, d’autre part, la procédure judiciaire déclenchée contre Jean – Francis Bozizé afin de lui permettre de jouir de sa liberté d’aller et venir et d’exercer ses activités socio – professionnelles.

Au lendemain de la signature de l’Accord de Khartoum et après la nomination des seigneurs de guerre et des mercenaires dont les mains sont couvertes du sang des centrafricains, à des hautes fonctions civiles, militaires et politiques, à la présidence de la République, dans le gouvernement, l’administration, les entités périphériques ainsi que dans les sociétés d’état, offices publics et agences nationales, l’affaire « Touadéra contre les Bozizé et le KNK » apparait désormais, on ne peut plus de manière claire et limpide, comme un acte de flagrant délit d’injustice qui ne saurait laisser l’opinion nationale et toutes les forces vives de la nation indifférentes et insensibles.

Et justement, c’est pour dénoncer cette politique d’acharnement, d’exclusion et du deux poids deux mesures dont sont victimes son président – fondateur et l’un de ses fils, en violation des dispositions de la constitution du 30 mars 2016 sur laquelle le président Touadéra a solennellement prêté serment, que ce parti qui a été chassé du pouvoir par un coup d’état, a décidé de descendre dans l’arène et de se battre en portant le coup dans le camp d’en face. Une stratégie qui semble avoir fait mouche, qui fait  actuellement trembler de peur tout le royaume de la Touadérakistan et qui, tel un ouragan qui souffle, arrache, détruit, tue et sème la désolation après son passage,  risque de lui faire encore plus mal dans les jours ou les heures à venir.

Touadéra et son clan auront – ils assez de courage politique pour s’opposer aussi  longtemps que possible au clan Bozizé et au KNK ? Procéderont – ils dans les heures qui suivent à l’arrestation de Jean – Francis Bozizé, comme il a été annoncé par tous  ? Sont – ils seulement d’hommes de peu de mémoire pour ne pas se souvenir de ce qui s’est passé au Tribunal de Grande Instance de Bangui, lorsque les procureurs et les juges avaient été obligés d’abandonner l’accusé Béa Bertin dans le box et de prendre leurs jambes à leur cou du fait de l’arrivée massive des redoutables guerriers communément appelés Antibalaka ? Ou bien feignent – ils seulement d’ignorer ce qui s’est passé ce jour – là ? Ou bien vont – ils finalement  céder à leurs revendications afin d’éviter la marche insurrectionnelle du 20 mai prochain, à laquelle devrait se greffer la fin de l’ultimatum de la population de Bambari, qui se préparerait activement  à cet effet ?

Affaire à suivre…..

Jean – Paul Naïba

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