Centrafrique : vers la validation de l’Accord de Khartoum et la liquidation de la République par les élus de la nation

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Après la nomination des représentants des GA à des hautes fonctions de l’Etat, civiles et militaires, dans le gouvernement, à la présidence de la République, à la primature et dans toutes les entités périphériques, semble – t – il, en application de l’Accord de Khartoum, mais en flagrante violation de la constitution du 30 mars 2016 sur laquelle le président Touadéra a solennellement prêté serment, et après avoir ordonné à son premier ministre Ngrébada, avec la complicité active et avérée de l’Ua et des Nations unies de procéder, le lundi 15 avril 2019, à l’intronisation du mercenaire et criminel nigérien Ali Darass, dans ses fonctions de gouverneur militaire de la région Centre – est, avec résidence à Bambari, il ne restait plus qu’au président Touadéra d’obtenir la validation de l’Accord de Khartoum par les élus de la nation, pour renforcer son pouvoir et consolider sa dictature.

C’est dans cet objectif qu’une importante délégation de l’Ua et des Nations unies a eu à rencontrer  le président et le bureau de l’assemblée nationale pour demander officiellement à tous les élus de la nation qui pourtant n’ont pas été associés à toutes les  différentes étapes des négociations, ni en amont ni en aval, et dont les représentants, à savoir le 1er vice – président de l’assemblée nationale, Jean – Symphorien Mapenzi et Mme Gina Sanzé, respectivement député de Bimbo 2 et de Dékoa, présents dans la capitale soudanaise au moment de ces laborieux, difficiles et âpres pourparlers, n’ont joué que le rôle de simples observateurs, de s’approprier du contenu de l’Accord de Khartoum et d’en devenir les vulgarisateurs patentés auprès de leurs électeurs, de la population et de toutes les différentes communautés centrafricaines, au nom de la paix, de la réconciliation nationale et du vivre ensemble.

Grâce à d’importants moyens matériels et financiers mis à leur disposition d’autres institutions nationales et non des moindres, notamment le conseil national de la médiation, sous l’autorité du magistrat Jacques Mbosso, sont déjà descendues sur le terrain pour ce travail d’explications, de  sensibilisations et d’appropriation. C’est dans ce cadre d’activités que le CIONGCA a effectué une mission de plusieurs jours dans la préfecture de la Lobaye et son coordonnateur général M. Alfred Ngakola a été sommé d’organiser une conférence de presse de restitution, à l’endroit du grand public le lundi 15 avril 2019.

Fort de ce qui précède, toutes les forces vives de la nation, les leaders de la société civile, les observateurs de la vie politique centrafricaine, les professionnels des médias, les activistes des droits de l’homme et les lanceurs d’alerte peuvent sans fioritures et sans ambages constater que la présidence de la République, la primature, les Nations unies, l’Ua, l’Ue, la France, les Etats – Unis, le G5+ , le GIC, la Cemac et la Ceeac ont tout mis en œuvre pour que le peuple centrafricain puisse adhérer de gré ou de force aux conclusions de l’Accord de Khartoum, à tout prix et par tous les moyens.

Ce faisant, ils ignorent superbement, afin de préserver d’importants avantages qu’ils tirent tous les jours de cette guerre absurde, meurtrière et de longue durée qu’ils nous ont imposée de l’extérieur, avec la collaboration active du régime fantoche du mathématicien de Boy – Rabé, que le peuple centrafricain s’est déjà prononcé contre cet Accord, lors des consultations à la base ayant précédé le Forum de Bangui.

Pour rappel,  dans nos préfectures, nos sous – préfectures, nos communes et nos villages, en ruines et où la vie a quasiment disparu, des hommes, des femmes, des enfants, des personnes du 3ème âge, des désœuvrés, des victimes, des commerçants, des fonctionnaires, des retraités, des jeunes et tous les oubliés de notre société  se sont levés comme un seul homme et ont parlé d’une seule et unique voix pour s’opposer farouchement à l’impunité, à l’amnistie et au retour de tous les criminels et bourreaux à la conduite des affaires de la cité. Toutes ces propositions patriotiques, citoyennes et républicaines, ont été, d’abord, soigneusement transcrites et compilées en des recommandations dites « Recommandations du Forum de Bangui » et ont été, ensuite, formellement reprises et consacrées par la constitution du 30 mars 2016 sur laquelle le président Touadéra a solennellement prête serment, au stade 20.000 places à Bangui.

Or, fort étonnement, en parcourant cet Accord de Khartoum, l’on n’a pas besoin d’être un grand analyste politique ou un docteur en sciences politiques pour se rendre à l’évidence et comprendre en toute honnêteté que son contenu non seulement est loin d’être conforme aux aspirations sus – évoquées de la grande majorité des centrafricains, de l’est à l’ouest du sud au nord, mais surtout passe tout simplement pour un acte manifeste et délibéré de mépris à l’égard du peuple centrafricain, détenteur du pouvoir souverain qui a été mis à l’écart dans tout ce processus, du début à la fin, et dont l’avis aurait dû être recueilli, comme dans toute société démocratique, par voie référendaire.

C’est donc pour contourner le peuple centrafricain et lui imposer l’acceptation de l’Accord de Khartoum que le président Touadéra, le gouvernement Ngrébada2 et la communauté internationale ont décidé de se rabattre vers ses représentants nationaux que sont les députés. En effet, connus de tous comme étant les élus de la nation les plus corrompus de l’histoire toutes les législatures centrafricaines,  les plus foncièrement cupides, les plus matérialistes, les plus insatiables, les plus lâches et les plus enclins à la trahison, à la débauche, à la cooptation, au Koudoufarisme et au vagabondage politique, actes dont se sont rendus coupables, au vu et au su, les députés de l’Undp, de la Crps, du Rpr et du Patrie qui, à grands coups d’argent, ont tourné le dos à leur parti politique pour se mettre au service du pouvoir et de la majorité présidentielle, les ennemis des centrafricains et les liquidateurs du pays de B. Boganda ne devront pas avoir trop de difficultés pour parvenir à leurs fins éminemment étrangères à la cause, au bien – être et à l’avenir de tout un peuple et de ses progénitures. Il leur suffira de mettre la main à la poche, comme ils l’ont fait au plus fort moment des fortes tensions à Addis – Abéba, en distribuant à tour de bras des billets de banque à tous les représentants des GA, au point de finir par esseuler le général Abdoulaye Miskine et le FDPC, pour que leur double objectif fût atteint : obtenir la validation de l’Accord de Khartoum, d’une part, et légaliser la liquidation de la République centrafricaine, d’autre part.

C’est dans cette optique que le président de la République et le gouvernement Ngrébada2 ont demandé au procureur général près la Cour d’Appel de Bangui de sévir, de manière ferme, contre tous ceux et toutes celles qui tenteront, au moyen de la constitution, d’appeler à la contestation et à la mobilisation générale  contre cette imposition de l’Accord de Khartoum qui consacre, à n’en point douter, l’impunité ou le retour des bourreaux au pouvoir, légalise l’émiettement de la République centrafricaine en de petites républiques caucasiennes, placées sous la coupe des seigneurs de guerre, des mercenaires et des buveurs de sang des centrafricains, à l’exemple de l’intronisation du mercenaire nigérien Ali Darass, dans ses fonctions de gouverneur militaire du Centre -est, avec résidence à Bambari, et scelle la fin de la République par l’institutionnalisation des contre – valeurs qui ont pour noms incompétence, médiocrité, injustice, partialité, cupidité, trahison, déshonneur, immoralité et vice en mode de gouvernance politique, administrative et financière.

Jean – Paul Naïba

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