Centrafrique : un conseil des ministres extraordinaire convoqué sur le cas « Ngaïfé »

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Alors que le valeureux général de division Ludovic Ngaïfé avait rendez – vous ce mardi 10 mars 2020 à 15 heures à la station de Radio « RJDH » pour débattre avec les journalistes Vianney Ingasso et Sylvestre Sokambi et les auditeurs centrafricains sur les raisons de sa dernière sortie médiatique dans une tribune intitulée « Quand la souffrance du peuple m’interpelle à plus d’un titre », publiée par le journal Letsunami.net, un conseil des ministres extraordinaire a été convoqué dans la matinée, au palais de la Renaissance.

Un seul point était inscrit à l’ordre du jour : le cas « Ngaïfé » qui ne cesse de donner de l’insomnie à l’association des malfaiteurs au pouvoir à Bangui, depuis mars 2016. Au même moment, des instructions fermes ont été données aux agents de leurs renseignements de prendre d’assaut, avant l’heure, tous les alentours et toute la zone où est installée la radio RJDH. L’émission, à laquelle le général dissident n’a pas  participé comme préalablement annoncé et au cours de laquelle la majorité des intervenants ont apprécié à juste titre cette prise de positions manifestement courageuse, héroïque et patriotique, s’est bien déroulée, fort étonnement.

Loin d’en savoir davantage sur les raisons profondes  ayant sous – tendu à la décision du général Ngaïfé de surseoir à son déplacement, il nous a été par contre rapporté que le régime des malfaiteurs au pouvoir est décidé, à la demande de ses amis russes, des leaders de ses multiples milices et sur avis de ses communicants, à procéder dans les tout prochaines heures à sa rétrogradation, après sa traduction devant le conseil de discipline militaire.

Ainsi donc, sans le vouloir et comme si la destinée du peuple centrafricain est toujours mue par la densité de son karma ultra – négatif, nous nous acheminons irréversiblement, s’agissant bien évidemment du cas « Ngaïfé » vers la répétition de l’une des pages les plus difficiles de son histoire, celle écrite par le général de division François Bozizé. En effet, recherché par la justice centrafricaine, au lendemain du coup d’état manqué du 28 mai 2001, et en fuite au Tchad, le 14 novembre 2001, ce dernier a été « cassé et remis soldat de 2ème classe » pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat », selon un décret présidentiel publié mercredi.

« L’intéressé perd tout droit à pension et décoration, et est renvoyé dans son foyer »,  a précisé ce décret du président Ange-Félix Patassé, lu à la radio nationale par son porte-parole, Prosper N’Douba. Après avoir résisté pendant plusieurs jours à son arrestation à Bangui, où la Commission mixte d’enquête sur la tentative de putsch du 28 mai dernier avait délivré contre lui un mandat d’amener, l’ancien chef d’état-major a fini par fuir la capitale le 7 novembre puis gagner le lendemain le Tchad.

Les autorités centrafricaines reprochaint au général Bozizé d’avoir préparé pour son propre compte un coup d’Etat afin de renverser le président Patassé, ce que l’ancien général a démenti lors d’un entretien avec un journaliste de l’AFP. Il a subi néanmoins le même sort que le général André Kolingba, considéré par Bangui comme le principal auteur du coup d’Etat manqué du 28 mai et rétrogradé au rang de soldat de 2ème classe.

La suite de l’épisode de cette histoire sera écrite par le coup d’état du 15 mars 2003.

Affaire à suivre…. !

La rédaction

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