Centrafrique/UE : Mme Samuela Isopi, soyez l’amie d’un peuple et non celle d’un régime, d’un homme et de son clan !

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Selon des informations relayées par l’Ambassade de France, sur son site Facebook,  « l’ambassadeur de France Eric Gérard était présent à la conférence de presse organisée mardi 7 mai à l’Alliance française par la Délégation de l’union européenne en Centrafrique. Présidée par Mme Samuela Isopi, chef de délégation de l’Union européenne en Centrafrique et en présence également du ministre de la Communication et des Média, M. Ange-Maxime Kazagui, cette conférence de presse a permis à Mme Isopi de présenter les nombreuses activités qui seront organisées par l’Europe et ses Etats membres en RCA et en particulier le lancement du festival du film européen à Bangui et dans d’autres villes du pays.
La Journée de l’Europe est, avec le drapeau, la monnaie, la devise et l’hymne européens, l’un des symboles de l’Union européenne. Activités et festivités sont organisées à cette occasion. Date anniversaire de la Déclaration Schuman, considérée comme « l’acte de naissance » de l’Union européenne, la Journée de l’Europe est aujourd’hui un symbole fort.
Célébrée tous les ans le 9 mai, et ce depuis 1985. C’est en effet le 9 mai 1950 que Robert Schuman a présenté sa proposition relative à une organisation de l’Europe, indispensable au maintien des relations pacifiques. La Journée de l’Europe a été instaurée par les dirigeants européens lors du Conseil européen de Milan en juin 1985 et fêtée la première fois en 1986.
Le 9 mai est à la fois une journée d’information et de discussion sur l’Union européenne et une fête populaire au cours de laquelle, dans chaque Etat membre, les citoyens européens célèbrent leurs différentes cultures et leurs traditions »
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Selon des informations  dignes de foi en notre possession, si le peuple centrafricain ne peut qu’être fier de participer à sa manière à cette célébration de  la  Journée de l’Europe et saisir cette belle opportunité pour  reconnaitre, à sa juste valeur,  l’apport combien inestimable de l’UE à ses côtés, en ces temps difficiles qu’il traverse depuis l’attaque de la ville de Ndélé, le 10 décembre 2012, à ce jour, il est loin cependant d’apprécier positivement, de l’est à l’ouest du sud au nord, le silence observé par  Mme Samuela Isopi, chef de la délégation de l’union européenne, face aux dérives autoritaires voire dirigistes du régime de Touadéra. Un silence qui, dans la conscience collective nationale, passe tout simplement  pour un acte de complicité et de collaboration. En continuant d’entretenir des relations privilégiées avec un gouvernement corrompu, clanique, tribaliste, clientéliste, exclusif et foncièrement prédateur, baignant dans la mal – gouvernance jusqu’à la lie, d’une part, et déniant à son peuple, aux partis politiques, aux leaders de la société civile et aux activistes des droits de l’homme, au vu et au su de tous, toute liberté d’expression et tout droit à la contestation citoyenne, légale et légitime, d’autre part,  elle court « in dies singulos » le très grand et gros  risque, par cette manière, et avec elle l’union européenne, de ne plus être considérée comme  l’amie des centrafricaines et des centrafricains dans leur quête quotidienne pour plus de démocratie, de justice, et d’égalité  et dans leurs luttes pour la liberté et la bonne gouvernance. Si elle persiste dans sa voie, à son départ, elle restera à jamais dans la mémoire de  la majorité des centrafricaines  non pas comme  l’amie d’un peuple, mais plutôt celle d’un homme et de son clan.

Par conséquent, la rédaction du journal en ligne « La Voix des Sans – Voix », www.lavoixdessansoix.com piraté et censuré par les Russes sur instructions du président Touadéra, depuis le 11 octobre 2018, au motif qu’il est un site islamiste, donc terroriste, mais  devenu grâce aux soutiens de tous les combattants de la liberté www.letsunami.net, ne peut que mettre à profit la célébration de cette Journée de l’Europe pour rappeler cette mission première qui est la sienne, celle  qui n’est rien d’autre que la défense obligatoire  de toutes ces valeurs qui fondent l’existence et les buts de l’UE et dont le scrupuleux respect doit servir de conditionnalités à toute coopération avec un Etat ami, comme la République centrafricaine.  Des valeurs universelles de la démocratie  qui ont été farouchement défendues par tous ses prédécesseurs, au premier rang desquels un certain Jean – Claude Esmieu, l’ami européen pour la majorité des centrafricaines et des centrafricains, comme l’avait si bien relaté Jeune Afrique dans sa parution du 18 avril 2006, en ces termes :

« C’est par une interprétation très favorable de la situation socio-économique de la Centrafrique que la Commission européenne a repris totalement son aide », nous a déclaré, le 8 avril, Jean-Claude Esmieu, ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Centrafrique (RCA). Ce n’est pas – comme tout le monde peut le croire – en raison de la réussite des élections générales de 2005. « Cette réussite est un élément tout à fait normal dans un pays démocratique », précise Jean-Claude Esmieu. Pour le moment, elle lui permet de mettre les bouchées doubles en accélérant la relance de l’exécution du programme d’aide de l’UE, conçu en 2001 et aussitôt après gelé à cause des remous politiques qui ont secoué le pays jusqu’au coup d’État du général François Bozizé, le 15 mars 2003. Bruxelles a attendu le retour à la paix civile avant de reprendre son programme à partir du 1er juillet 2005. Sur un total de 119 millions d’euros (78 milliards de F CFA), entièrement sous forme de dons, 12,4 millions ont été débloqués à ce jour. Le dernier accord, signé le 6 avril, porte sur une aide budgétaire de 4 millions d’euros (2,6 milliards de F CFA). Plusieurs études et appels d’offres sont en cours de finalisation, selon Jean-Claude Esmieu : des routes mais aussi des petits travaux (gros utilisateurs de main-d’œuvre), comme l’assainissement des quartiers populaires de Bangui et l’assistance aux enfants des rues des villes de l’intérieur. Ces projets portent sur un budget de 106,6 millions d’euros. Mais le premier souci de Jean-Claude Esmieu demeure la bonne gouvernance. « La Centrafrique, avec toutes ses richesses (bois, diamant, or), a été, est et sera la cible privilégiée des prédateurs. Ces prédateurs sont là, ils viennent de l’extérieur mais aussi de l’intérieur. Ils corrompent les institutions. La RCA doit agir contre la corruption. Car aucun investisseur sérieux, aucun bailleur de fonds n’acceptera de venir si rien n’est fait pour démontrer une volonté, une énergie pour diminuer ce phénomène », déclarait-il, le 6 août 2005, dans un discours devenu célèbre, prononcé à l’Assemblée nationale devant des députés médusés ».

Jean – Paul Naïba

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