Centrafrique : Touadéra et Sarandji, honte à vous et à tous ceux qui ont invité Sémi Kéba !

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Victime d’une agression extérieure dont le commanditaire n’est autre que la France et les exécutants certains pays de la sous – région et la Minusca qui ne cessent de manipuler les groupes armés, le peuple centrafricain se doit impérativement de se lever comme un seul homme et de s’unir autour du président Faustin Archange Touadéra.

Afin de sauver la patrie en danger, toutes les institutions républicaines et nationales sont appelées, au nom du principe de la solidarité nationale, à s’exprimer d’une seule voix, quitte à violer délibérément les missions à elles confiées par la constitution du 30 mars 2016 et à mettre leur indépendance au service et sous les pieds de Touadéra et Sarandji. C’est la seule ligne de défense qui est  depuis quelques jours adoptée par les thuriféraires du régime et imposée dorénavant à tous sans exclusive. Et ce, pour occulter l’incapacité totale et l’incompétence notoire  du premier ministre à assurer la protection des biens et des personnes, la défense de l’intégrité du territoire national et la préservation des intérêts fondamentaux de l’Etat.

Dans le cadre cette nouvelle offensive diplomatique et dans le but de faire entendre leurs voix sur le plan continental – tout en sachant pertinemment qu’ils n’ont pas pu pendant plus de deux années de gouvernance se faire entendre dans toute la sous – région, du fait de leur politique de duplicité et de fourberie – ils ont décidé de faire appel à Sémi Kéba, panafricaniste de nationalité franco – béninoise. Il a eu pour missions spécifiques de venir ouvrir les yeux des centrafricains, de les réveiller  de leur longue nuit de sommeil, de les aider à comprendre enfin que la responsabilité de leurs malheurs et de toutes leurs souffrances ne relèvent pas de la responsabilité de leurs dirigeants actuels, mais plutôt incombent indubitablement à la France. De ce fait, ils doivent se lever comme un seul homme pour en finir avec elle.

Pendant plus d’une semaine  de séjours  passés dans la capitale – dont on ignore le montant du budget alloué , à savoir billets d’avion, hébergement et frais de commodités, l’homme a été bien reçu, a longuement discuté avec ses collègues panafricanistes centrafricains, a beaucoup échangé avec la presse, et a organisé des conférences – débats dont la dernière tenue au stade Omnisports et au cours de laquelle il a déclaré « la France n’a plus sa place en Centrafrique parce qu’elle a mis le feu dans ce pays ». Et puis, telle une météorite traversant le ciel, il est reparti d’où il était venu.

Seulement quelques jours plus tard après son départ, rien n’a changé dans la vie des centrafricains et leur mode de perception du réel et de règlement de leurs  conflits. Contre toute attente, ils sont restés aussi aveugles qu’avant sa venue, sourds et muets. Quant à la situation institutionnelle, politique, sécuritaire et socio – économique du pays, elle ne cesse de se dégrader in dies singulos, et ce, de fort belle manière. L’échec déjà annoncé du « Grand DDRR » que vient de lancer le président Touadéra à Paoua, en est la preuve la plus irréfutable. Et au rythme où vont les choses, elle risquera de dégénérer en guerre civile, si toutes les forces vives de la nation ne se résolvent pas à faire preuve d’esprit de courage politique, de sacrifice de soi, et de sursaut patriotique.

En réalité, le panafricaniste Sémi Kéba avec qui tout le monde s’est précipité pour faire des selfies, est venu prêcher dans le désert, comme à l’époque de Jean  le Baptiste. Car, autant l’amour ne se décrète pas mais se prouve, autant le panafricanisme qui n’est rien d’autre qu’un courant de pensées et un ensemble d’idées politiques et de principes philosophiques dont la mise en œuvre vise à long terme à l’épanouissement de tous les peuples africains, ne se proclame pas mais se vit par des gestes et dans le vécu de tout dirigeant  engagé et élu.

A ce sujet, il faut rappeler à ceux qui ne l’ont pas connu que l’un des  meilleurs panafricanistes du continent qui s’appelait Thomas Sankara qui s’était battu d’août 1983 au 15 octobre 1987 pour la fin du régime ségrégationniste en Afrique du Sud et la libération de Nelson Mandela, ne passait pas tout son temps à accuser les colonisateurs  anglais et hollandais et à insulter la France de François Mitterrand.

En effet, ayant compris très tôt que l’on ne peut véritablement aider  les autres à obtenir leur indépendance et à se développer qu’en étant soi – même indépendant, il a réussi en moins de trois années à changer la vie dans son pays, naguère appelée  la Haute – Volta, le plus pauvre de toute la planète à l’époque. Non pas en dilapidant ses énergies créatrices dans des insultes contre les tout puissants occidentaux et en se versant  dans des querelles puériles  des étudiants africains des années 70 qui ne cessaient d’accuser ces pays et leurs dirigeants d’avoir exploité et appauvri leur pays, mais en se mettant résolument au travail. Par une politique de développement socio – économique fondé sur l’auto – prise en charge, la réduction du train de l’Etat, et la suppression des privilèges fiscalo- – douaniers accordés à des hommes d’affaires véreux,  il est parvenu à injecter les gains réalisés dans les secteurs prioritaires,  créateurs d’emplois et producteurs de richesses,  et porteurs d’espoirs et de croissance que sont l’éducation, la santé, l’agriculture, l’élevage et les routes.

Parler donc du panafricanisme qui est un mouvement qui veut le devenir et le bien – être de tous les peuples africains, c’est commencer d’abord par parler de soi, de ses faiblesses et de ses forces. Parler du panafricanisme, c’est d’abord se faire respecter en tant qu’homme et en tant que peuple, en mettant l’accent sur la culture des valeurs du travail et du travail bien fait, de la vertu, du mérite, de l’amour pour soi – même et pour l’autre, du don de soi, et du sens élevé du devoir envers  la patrie. Parler du panafricanisme, c’est être respectueux des valeurs de la liberté, de la dignité humaine et de la fraternité. Parler du panafricanisme ne consiste pas à faire venir des agents de propagande payés rubis sur ongles avec l’argent du contribuable centrafricain pour chercher à endormir le peuple en pointant un doigt accusateur vers des gens à qui il n’a jamais confié dans les urnes la gestion de sa destinée et à qui il  ne pourra jamais aller demander des comptes. Cela s’appelle tout simplement fuite de responsabilité, diversion,  propagande politique et manipulations éhontées.

Fort heureusement, Sémi Kéba s’est montré plus ou moins panafricaniste que ceux qui ont sollicité son expertise, lorsqu’il a déclaré :  « Je suis arrivé hier, j’ai fait toute l’Afrique francophone dont une bonne partie. Mais la Centrafrique est le seul pays qui m’a donné l’envie de pleurer en arrivant. Je suis arrivé, j’ai fait le tour de la capitale, j’ai les larmes aux yeux. Parce que je ne peux pas comprendre et accepter que cette terre ne soit considérée par l’humanité comme le plus riche pays d’Afrique mais la population vive dans une situation aussi dramatique. Est-ce que le problème, c’est de jeter la faute sur les autres ? Ça sera trop facile. Ceux qui ont pensé que je suis venu pour simplement condamner les autres mais ne pas être dans une démarche de me regarder dans un miroir, ces personnes se sont trompées de moi ».

Honte donc au président Touadéra, au premier ministre Sarandji, à tous les membres de son gouvernement, à tous les thuriféraires du régime et  à tous leurs laudateurs  qui l’ont invité et qui ont ainsi sacrifié le peuple centrafricain sous l’autel de l’indignité  !

Jean – Paul Naïba

 

 

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