Centrafrique : M.Thierry Patient Bendima, que se passe – t – il à l’Enerca ?

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2005

En novembre 2016, il s’est passé quelque chose d’exceptionnel à l’Enerca : la nomination de M. Thierry Patient Bendima au poste de directeur général. Une promotion saluée à l’unanimité par tous les médias centrafricains. A ce sujet, Julien Bela, directeur de publication du journal « Centrafric Matin », avait couvert le promu d’éloges exceptionnels, en ces termes :

« Pour la première fois, un choix judicieux, rationnel et objectif, a été fait quant à la désignation du Directeur général par intérim, à la tête de l’Energie Centrafricaine (Enerca). Dans un Etat responsable qui se préoccupe de l’excellence, Thierry-Patient Bendima serait depuis longtemps l’homme de ce poste. Qu’à cela ne tienne, les nominations politiques, tribales, clientélistes, par cooptage ou copinage, font ombrage aux vrais experts en la matière, aux vrais techniciens chevronnés, qualifiés et rompus dans la science énergétique. Dans nos précédentes éditions, nous avions dit clairement que l’Enerca n’a pas besoin des soi-disant économistes, des experts comptables ou de gestionnaires toutes catégories confondues. L’Enerca a besoin juste d’un ingénieur en électricité, hors hiérarchie comme Bendima, soit un ingénieur en mécanique industrielle et que les politiques lui laissent les mains libres pour asseoir une entreprise digne de ce nom, afin d’offrir à la clientèle, un service public de qualité. Il a une longue expérience au sein de l’Enerca, mieux encore, il est coordonnateur de tous les projets énergétiques. Ce choix du département de tutelle n’est pas un fait du hasard. C’est la reconnaissance d’une compétence technique avérée. La confirmation au poste de Directeur général définitif, ne peut se prêter à un doute.

« L’homme qu’il faut, à la place qu’il faut ». Le Curriculum Vitae de Bendima coupe le souffle. Nous nous posons la question de savoir, comment un tel cadre a pu moisir aussi longtemps, dans un coin de l’Enerca ? Bendima symbolise la rupture prônée par les nouvelles autorités du pays, la technicité et surtout les innovations nécessaires à la survie de l’entreprise. Un grand coup de balai lui permettra de remettre les ressources humaines en orbite, dans le sillage d’une nouvelle culture au sein de l’entreprise, la conscience professionnelle, la dynamique d’équipe, mises à mal par le tribalisme ronflant au sein de l’Enerca, transformant une catégorie du personnel en espion, en pondeuse de fiches, avec pour conséquences, des sanctions sans tête, ni queue, voire des affectations-sanctions. Le climat social était délétère, en plus de la gestions hasardeuse du DG sortant. Il était temps de changer et le choix de Bendima est véritablement pertinent et nous tenons à jeter des fleurs au département de tutelle. A force de chercher, de fouiller, de bécher, de sarcler, on finit par découvrir un oiseau rare capable d’honorer le pays. Bendima est un axe central de tous les projets, ce qui fait de lui un DG tout indiqué. Sans commentaires, jetons simplement un regard sur ses aptitudes, ses références, ses ambitions, ses expériences accumulées, son cursus, les postes occupés au sein de l’Enerca. Il est le véritable manager attitré de cette entreprise, l’Energie Centrafricaine (Enerca). Nous lui souhaitons beaucoup de courage, car avec un tel cadre, la révolution énergétique, hydro-électrique ou solaire sera une réalité pour le bonheur du peuple centrafricain tout entier ».

Malheureusement quelques années plus tard, non seulement l’homme peine, tel un maçon au pied du mur sur l’échafaud, truelle à la main, à faire ses preuves, mais surtout semble apparaître dans la conscience collective nationale comme l’incarnation de la mal – gouvernance qui caractérise la gestion des affaires de la cité, depuis mars 2016, nous ont révélé des sources proches de ses propres collaborateurs et des milieux syndicaux.

Pour être claires et précises, ces sources ont affirmé que les délestages sont en réalité vendus  aux opérateurs économiques et sujets étrangers de nationalité libanaise et aux nantis de Bangui, au détriment de la population et du bas peuple, que la gestion des fonds alloués à la réalisation des différents projets est particulièrement marquée par la violation des règles élémentaires du droit budgétaire et de la comptabilité, que les factures ne sont plus régulièrement éditées et distribuées aux abonnés pour recouvrement, et que celles – ci ont été remplacées par des invitations, conséquences directes d’un clientélisme politique entre le MCU et le MLPC via le président du conseil d’administration Lazare Dokoula.

A cette litanie de laideurs et d’indélicatesses trop avérées, expressions d’une faillite managériale, s’ajoutent la passivité des organes de contrôle a posteriori, tels que l’inspection générale des finances et l’inspection générale d’Etat, d’une part, et le total désintérêt, l’indifférence et la démission de la cour des comptes, d’autre part. Par conséquent, l’Enerca ne vit aujourd’hui et ne peut faire face à ses obligations régaliennes et même quotidiennes que grâce aux subsides des banques de la place, en termes de découverts, avec les risques de surendettement in fine. Et tout cela, avec la complicité active du parti – Etat dénommé MCU et d’un certain Arthur Piri, en sa qualité de contrôleur général avec rang et prérogatives de ministre – conseiller à la primature près les sociétés d’état, les offices publics, les agences nationales et autres.

M. Thierry Patient Bendima, que se passe – t – il exactement à l’Enerca ?

Jean – Paul Naïba       

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