Centrafrique : Tels des Talibans, la Coalition des Patriotes pour le Changement avance vers Bangui

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Comme les Talibans qui, dès le mois de mai 2021, se sont lancés dans la conquête de l’Afghanistan, à la faveur du retrait des troupes américaines et de l’Otan, après avoir conquis les zones rurales, les unes et les autres, et les grandes villes une à une, pour une entrée triomphale dans Kaboul, le 15 août 2021, les rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement avancent, depuis deux mois, vers Bangui, sur tous les fronts. Numériquement inférieurs, les Faca et leurs supplétifs russes sont obligés d’abandonner leurs postes et leurs matériels de guerre à l’ennemi. Une situation contre laquelle Bangui n’a apparemment plus aucune solution à proposer, si ce n’est celle de céder aux folles rumeurs selon lesquelles les éclaireurs de la CPC auraient déjà infiltré massivement la capitale et n’attendraient que l’avancée des différentes colonnes d’appuis pour s’emparer du pouvoir.

Tout comme les Talibans qui étaient au pouvoir depuis 1996, avaient été contraints à la capitulation, le 6 décembre 2001, par une vaste offensive militaire débutée en Afghanistan, à peine deux mois plus tôt, les rebelles de la CPC qui étaient aux portes de Bangui, le 13 janvier 2021, avaient cru opter pour la « Paix des Braves », à la demande des états – membres de la Ceeac et de la CIRGL représentés par le président angolais Joao Lourenço, en desserrant l’étau tissé autour de Bangui et en libérant les zones sous leur contrôle. Toutefois, au lieu de cette « Paix des Braves » voulue par toutes les forces vives de nation, les partis politiques de l’opposition démocratique et toutes les différentes associations de la société civile, autour d’une table, après les catastrophiques élections groupées du 27 décembre 2020, ils subiront les assauts répétés des mercenaires du Groupe Wagner et rwandais, déployés dans le pays suite à des accords bilatéraux. Leur puissance de feux a conduit les combattants de la CPC à quitter le pays et leurs leaders ont dû trouver refuge au Tchad en tant que réfugiés. Mais alors que Bangui et ses communicants ont commencé à fêter leur victoire et faire appliquer leur politique de la terreur pour une présidence à vie en manoeuvrant pour la rédaction d’une nouvelle constitution, les multiples et graves exactions commises, par les Faca et leurs supplétifs sur des populations civiles, auxquelles s’ajoutent la fourberie de l’Imposteur de Bangui et son refus catégorique de dialoguer et de mettre fin pacifiquement à la crise, vont convaincre les rebelles de la CPC de l’impérieux devoir de reprendre les armes.

C’est ainsi que depuis plus de deux mois, de l’est à l’ouest et du sud au nord, des sources indépendantes ont commencé à signaler la présence massive d’hommes lourdement armés dans le pays. Il s’en est suivi des annonces d’attaques systématiques des postes de contrôle tenus par les Faca et leurs supplétifs. Ces attaques sont généralement si surprenantes et si foudroyantes que ceux – ci sont obligés, à chaque fois de se replier, abandonnant ainsi terrain, armes et bagages à l’ennemi. Dans les préfectures de la Nana – Mambéré, de l’Ouham – Pendé et de l’Ouham, du fait de leurs fréquences continuelles, en considération du nombre sans cesse croissant des assaillants, et faisant suite aux récentes attaques très meurtrières dans ces zones, ces derniers ont finalement été contraints de se replier vers Bouar. Les violentes batailles de Ngakobo, Boyo, Aïgbado, Béloko, Besson, Zoukombo et Autres témoignent non seulement de la maîtrise parfaite du terrain par les rebelles de la CPC, mais surtout dénotent de la fébrilité qui a gagné les rangs des Faca et des charcutiers de Evgueni Prigojine dorénavant à la solde d’un certain Touadéra.

Fort de leurs succès enregistrés dans le Nord – ouest avec un large étau qui se resserre dangereusement et tous les jours tout autour de la ville stratégique de Bouar, l’état – major de la Coalition des Patriotes pour le Changement a décidé d’ouvrir de nouveaux théâtres d’opérations militaires dans le Nord – est du pays. A l’exemple du consul romain Caton qui appelait à la fin de tous ses discours à la destruction de Carthage, en ces termes : « Carthago delenda est ! », le président du FPRC et membre de la CPC Noureidine Adam, sur instructions du chef d’état – major de la CPC le général Ali Darass, a ordonné à ses troupes de marcher sur Ndélé, chef – lieu de la préfecture de la Bamingui – Bangoran. Aussitôt dit, aussitôt exécuté. Depuis deux jours, il est constaté que de violents combats sont signalés à Gounda, puis à Gordil, et dans la journée du jeudi 26 janvier 2023 à Mossabio, situé à 20 Km de Ndah en allant vers la frontière avec le Tchad.

Selon le porte – parole de la CPC Aboubakar Siddick Kheidira Ali qui est joignable aux numéros : + 235 97 01 08 36 et +236 7223 14 66, à Gounda et Gordil, le 25 janvier 2023, où de violents affrontements ont été enregistrés, de 14 heures à 18 heures, il y a eu deux chars incendiés et un autre récupéré, plusieurs morts dans les rangs des Faca et leurs supplétifs et de nombreux blessés, sans oublier ceux qui sont laissés à la merci des bêtes sauvages. A Mossabio, le jeudi 26 janvier 2023, parachutés la veille dans cette partie du pays, mais entièrement encerclés par l’ennemi, seuls quelques rares rescapés parmi les mercenaires et les Faca ont pu être sauvés et rapatriés vers Ndélé, entretemps un de leurs aigles doté de drone ayant été neutralisé. Ces bilans en pertes humaines et matérielles sont si lourdes pour les Faca et les russes du Groupe Wagner que la peur a fini par gagner la population de Ndélé, au moment où nous mettons sous presse.

En définitive, à ce jour, les combattants de la CPC sont en passe de reprendre toutes les villes sous leur contrôle avant janvier 2021. Mieux armés, dotés même de drones made in Turquie et in Iran et de missiles tous calibres confondus, disciplinés et ayant une parfaite maîtrise du terrain et de la cartographie des pistes rurales, les insurgés infligent tous les jours que Dieu fait d’importantes pertes à l’armée centrafricaine, incapable de riposter et soutenir leurs violentes offensives. D’abord, confronté à une crise sans précédent de carburants, suite logique de la guerre en Ukraine, et faisant face à de très fortes tensions de trésorerie au point que les salaires du mois de janvier tardent à être versés aux fonctionnaires et agents de l’Etat, le gouvernement semble incapable également de réagir afin de rehausser le moral de ses troupes, livrées à elles – mêmes. Ensuite, sollicité afin de faire des dons en armes et munitions à la République centrafricaine, le gouvernement congolais aurait diplomatiquement botté en touche cette doléance, en conseillant plutôt au ministre de la défense Bireau d’en faire la demande directement à Paul Kagamé qui veut passer par Bangui pour embêter Kinshasa. Enfin, avec la présence des rebelles tchadiens sur le territoire centrafricain et la détermination du gouverneur du Logone oriental à les neutraliser en les traquant jusques dans leurs derniers retranchements, il y a fort à craindre dans les heures à venir que la chute de la ville de Ndélé ne puisse sonner la fin du pouvoir de Bangui, comme un château de cartes.

La rédaction

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